Du 09/09/2009 au 30/10/2009
Une exposition duo de Guillaume Alimoussa et Nicolas Guiot à l’invitation d’RLBQ et de Triangle France. A l’issue d’un mois de résidence de production commune, l’exposition propose la juxtaposition de deux approches différentes de postulats communs, à savoir la contrainte du site et l’envie a priori d’une approche sculpturale qui chercherait à inclure en amont, et ce de façon volontairement id(rr)éaliste, le spectateur.
Depuis plusieurs années Nicolas Guiot développe un travail de sculpture à partir d’un répertoire de formes restreint et un mode d’intervention aux principes bien définis, conférant à ses œuvres une identité marquée, qui se distingue par des dimensions imposantes et un apparent formalisme, l’importance donnée aux matériaux et le rapport au site. Au fil de ses variations et de ses évolutions, l’oeuvre de Nicolas Guiot s’affirme comme une réponse singulière et symptomatiquement actuelle aux problématiques héritées du modernisme, de l’art minimal et post-minimal. La production de Guillaume Alimoussa mêle quand à elle de façon hétérogène dessins, photographies, objets, vidéos et pièces sonores témoignant d’une sensibilité traversée par les problématiques croisées de l’image et du geste, dans une esthétique alliant la fragilité et l’excès, l’érotisme troublant du Caravage et les débordement des icônes rock-pop. Des objets et des images d’une préciosité brute, aux accents symbolistes et mélancoliques qui connotent un goût marqué pour la peinture classique, mais aussi des installations qui investissent l’espace avec la force de moyens graphiques et plastiques d’une économe efficacité.
Sculpture d’Accueil ; soit d’abord l’intitulé paradoxal sous lequel s’opère le rapprochement de deux positions a priori disjointes. Mais aussi, grâce du paradoxe, énoncé nous invitant à entrer de plein pied dans une expérience, qui, au-delà des disparités de formes et d’approches, prend à son compte un ensemble d’antinomies constitutives de l’art contemporain. Tensions entre l’idéal moderne d’autonomie de l’art et le rôle prépondérant accordé au site, entre la prétention à une réalité idéelle et permanente de l’œuvre propice à sa dissémination et à sa réitération et la valeur de l’expérience unique et circonstanciée liée à la spécificité d’un contexte. Autant de points de contraction qui reconduisent la double question de la « fonctionnalité » de l’art et de son appropriabilité, à la fois phénoménologique et conceptuelle. Plutôt que la formule d’une réponse définitive peu probable (mais qui sait) Sculpture d’Accueil est donc à entendre comme le titre donné à l’exposition d’une problématique à l’oeuvre, mise en scène dans l’espace de la galerie comme l’une de ses configurations possibles, offerte comme telle à l’épreuve du public à charge pour lui d’y trouver l’accueil, la sculpture, sa place, ou pas.