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  • Patrick Guns
  • Patrick Guns. Une carte blanche à la Galerie Polaris
  • Patrick Guns, série My last meals***, Christopher Swift - Texas - January 30, 2007 / Pierrick Guillou – Schouweiler - Nov 22, 2007

    Créée en 1989 à Paris, la galerie Polaris est consacrée à l’art contemporain. Son directeur, Bernard Utudjian, y expose le travail de jeunes artistes s’exprimant au moyen de la photographie, la peinture, la vidéo ou les installations. Cette galerie représente notamment l’artiste franco-marocaine Yto Barrada, également présente à la galerieofmarseille. Invité par la galerieofmarseille dans le cadre du Printemps de l’Art Contemporain, Bernard Utudjian présente le travail de Patrick Guns, un artiste belge né en 1962 et installé à Bruxelles. Travaillant le dessin, la photographie, l’installation et la vidéo, Patrick Guns se saisit des faits de société, des symboles de la culture occidentale, réutilise les images, les colle, les sort de leur contexte. Ses œuvres séduisent au premier abord notre sensibilité quelque fois naïve ou candide de spectateur-consommateur, mais à y regarder de près, ces travaux se révèlent en fait très amers. Patrick Guns se glisse dans cette naïveté comme dans une faille, pointant non sans humour notre acceptation quotidienne de codes de lecture superficiels. Deux séries sont présentées dans l’exposition : Femme et plateau, 2003-2005, crayons de couleur sur papier. L’artiste y associe avec ironie une coutume qui modifie à jamais l’intégrité d’une bouche, et les images d’Epinal décorant des porcelaines aux emblèmes des premières compagnies coloniales européennes. My Last Meals***, 2007-2009, photographies. Patrick Guns propose à des chefs-cuisiniers étoilés de cuisiner à nouveau, tel un dernier  hommage, le dernier repas d’un condamné à mort américain.

    « Il y a quelques années je découvrais que les derniers repas commandés par les condamnés à mort avant leur exécution étaient accessibles et lisibles sur le site Web du département de la justice du Texas. Heurté par le cynisme de la publication de cette intrusion dans « l’intime », je décidai d’en exacerber le goût en le tirant du côté de la Vie et par là même d’affirmer mon opposition à la peine capitale. Le dernier repas demandé est, en général, par manque d’intérêt ou de disponibilité rarement exaucé. Certains condamnés n’ont aucun dernier choix à exprimer ou se résignent au repas de la cantine carcérale ; d’autres voient leur choix refusé (alcool, cigarette,…) ; d’autres encore refusent leur communication, mais le plus souvent la composition des repas était publiée. La composition de ces repas reste très basique et peut remonter à des goûts appris durant l’enfance. Le choix du condamné reste une image, celle de son dernier message, de sa dernière trace. Une image qui se situe du côté de la vie et du goût (parfois contraint). A partir de ces derniers repas assemblés en une liste, j’ai proposé à un Chef de grande renommée, n’ayant aucune crainte d’affirmer son Humanisme, de choisir un repas selon son affinité culinaire et de recréer cette dernière volonté. Tel un hommage à un homme décédé, sa création concerne plus un propos d’Homme qu’un propos de Cuisinier. Il me semble que seul un artiste de la gastronomie peut interpréter ce choix, célébrer les agencements et les compositions chromatiques à travers sa présentation, et ses couleurs, et ainsi oeuvrer dans une apologie de la Vie face à la mort décidée. »

    Patrick GUNS, mai 2007

    Avec le soutien de LÉON AGET S.A. LOGISTIQUE ŒUVRES D’ART

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