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  • David Oppetit, Frédéric Joseph Sanchez, Greg Lelay, Nicolas Sabathé
  • Xin Chao! Chúc Mùng Nam Moi!!!
  • dans le cadre du Festival RIAM 08
    http://www.riam.info/

    le 15/02/11 à 19h – vernissage exposition de Frédéric Sanchez – 58 rue jean de bernardy 13001 marseille
    &
    le 15/02/11 à 21h – ciné-concert-3D de David Oppetit, Greg Le Lay & Nicolas Sabathé – 78 rue jean de bernardy 13001

    Xin Chao! Chúc Mùng Nam Moi!!! exposition de Frédéric Sanchez du 15/02/11 au 12/03/11,
    une proposition de l’artiste Benjamin Seror.

    Avec le soutien de la Ville de Marseille, du Conseil Général 13, du Conseil Régional PACA, des membres de l’asso 

    Ciné-Concert-3D une idée originale de David Oppetit, Greg Le Lay & Nicolas Sabathé, le soir du vernissage.

    entrée libre
    tout public

    Dîner à 20h (prix libre).

    en partenariat avec Didier Larnac, directeur de l’école d’Art du Mans et l’association Techné-RIAM
    avec le soutien de la Ville de Marseille, du Conseil Général 13, du Conseil Régional PACA et des Membres de l’Association OÙ
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    Xin Chao!

    Chuc mung nam moi!

    «Quand deux personnes s’échangent deux oranges, elles en obtiennent en définitive que deux. Mais lorsqu’elles s’échangent deux idées, il leur en revient quatre à chacun.»

    (Proverbe vietnamien)

    C’est Khanh Ly, une amie d’ Hanoï à qui l’exposition est dédiée, qui m’a appris cette manière de penser devenue aujourd’hui le coeur de mon travail. L’exposition se présente sous la forme d’un carnet de voyage, retraçant mes séjours au Vietnam, période durant laquelle j’ai développé tout un travail de peinture basé sur la géométrie abstraite.

    Frédéric Sanchez

    Peinture, mimétisme et troc.

    La pratique de la peinture telle que la conçoit Frédéric Sanchez s’apparente à celle du Potlatch. C’est à la fois le lieu et l’objet de l’échange, ou encore une manière de donner le change.

    Lors de son premier voyage au Viet-Nam, il troque contre un véritable réchaud à gaz en bon état de marche, sa réplique en bois sculptée par un autochtone. (1)

    Puis il transpose à échelle1, avec de grandes toiles tendues sur châssis, les panneaux de propagande politique photographiés dans la rue, poussant la ressemblance jusqu’à les percher sur de hauts piètements, à l’instar des originaux.

    Les photographies étant prises au moment transitoire où ces panneaux sont repeints en rouge pour accueillir de nouveaux slogans, leur réplique peinte apparaît comme un pur et simple monochrome.

    De retour en France, il convie ses amis et les voisins de la rue à venir partager un repas vietnamien dans un baraquement de toile peinte qui reprend les motifs des bâches imprimées en usage dans les pays pauvres, mais dont chaque rayure a été soigneusement tracée au rouleau sur une toile à tableau. (2)

    Voilà donc une façon de relier ses héritages, ceux de l’origine et ceux de la culture, de relire ses classiques, de confondre ses sources en repartant du ready made et de la rayure chère à Buren pour rejouer de la peinture dans l’in situ.

    Pendant une période, sa peinture sur châssis se cherche dans le leurre et le camouflage, (pour l’artiste, le mimétisme animal, stratégie d’adaptation, est un gage de vitalité et de survie). Ses tableaux épousent la forme d’objets empaquetés dont la bande adhésive d’emballage, soigneusement reproduite, vient mimer sur un aplat monochrome le motif d’un dessin abstrait.

    Suit une série de monochromes couleur kraft qui reprennent l’aspect et le format des boîtes de carton dans lesquelles On Kawara place ses “date paintings“. La peinture, réceptacle de la peinture. Le tableau à son tour est un objet mimétique.

    Bientôt l’atelier va se remplir de volumes empilés, appuyés sur le mur, qui ne sont autres que des toiles que l’on prend pour des cartons en instance de transport, prêts au déménagement. (3)

    L’artiste est un individu nomade et l’œuvre est toujours en transit. La peinture n’a pas de lieu.

    La peinture est LE lieu.

    Elle est le lieu de ces mixités. Un lieu de rencontre, le lieu où l’on convoque ses ascendances et ses modèles, le lieu ou l’on confronte, le lieu où l’on échange, entre générations, entre cultures, entre artistes.

    Mais pour Frédéric Sanchez, c’est aussi une plateforme d’invitation et d’accueil.

    Faisant écho au panneau de propagande, un temps et un cran plus loin, le panneau d’affichage va revenir dans son parcours. Lorsqu’il est invité à participer à l’exposition qui clôt les résidences de l’école d’art de Lyon, il transcrit à l’identique sur quatre toiles assemblées, un panneau standard d’affichage urbain qu’il propose ensuite comme écran pour recevoir les projections des vidéos d’une autre artiste. (4),

    La surface du tableau devient une véritable interface, accueillant, recevant, renvoyant des images. C’est une surface de transformation, une peau où se produit une troublante mutation, une contamination entre les apparences de l’abstraction historique et la figuration soigneuse et hyperréaliste qui la remet en scène et simule les détails de sa mise en œuvre. Lorsque Frédéric Sanchez peint en trompe l’oeil les bandes adhésives que les artistes abstraits utilisent pour obtenir des lignes nettes, nous sommes dans le leurre.

    Ce qui semble être de l’abstraction n’en est plus, ni au sens étymologique, ni au sens le plus radical auquel nous a habitué le modernisme. Cependant ce que nous voyons nous renvoie bien à elle.

    La figuration (qui utilise alors les mêmes outils) en est le commentaire. Un commentaire positif sur l’œuvre de ses prédécesseurs, sur laquelle il s’appuie pour peindre à son tour. C’est aussi une mise à distance. Le second degré implique une nuance, sinon une dose d’humour. Et si le formalisme est un leurre, si le remettre en scène est un jeu, en aucun cas il ne s’agit d’un simulacre. C’est un moyen d’oser remettre la peinture en jeu, de la remettre à l’ouvrage.

    Comme il le dit lui même :

    Le fait de rejouer le monochrome, la peinture à bandes, le shaped canvas, la toile froissée ou lacérée, la peinture ready made, le collage dada etc…est une manière de dédramatiser les grands gestes (ou actes) de l’histoire, de ramener ces gestes dans des gestes communs (emballer un objet, peindre un mur ou une surface, ouvrir un carton au cutter, froisser une boulette de papier, déménager, aménager, plier une bâche etc.)…

    Le camouflage est une manière de se permettre de faire de la peinture abstraite : ainsi dans l’image d’un carton -au second degré-, il m’est possible de renouer avec l’expérience de la couleur au 1er degré. C’est important: le trompe l’oeil est une feinte pour toucher finalement à des choses simples et efficaces.

    Évidemment rien ne saurait mieux convenir à cette forme de travail et d’esprit que les translations territoriales et les permutations interactives entre lieux de résidences et artistes.

    Lorsque Frédéric Sanchez se pose pour un temps à Bad Ems, tout en poursuivant ses toiles mimétiques, ses pseudos-abstractions (Rustine -bouche trou- , Panneau solaire )…il fait imprimer sur de la toile de bannière le drapeau de l’empire, où figurent les traces emblématiques des protagonistes de BMPT. Une façon de rendre hommage tout en se démarquant. L’héritage des générations de l’abstraction radicale est constamment présent. C’est l’enjeu, la mise.

    Mais il recycle aussi toutes les chutes trouvées sur place pour en composer un ensemble de monochromes in situ (Mosaïque et Rechutes 2009). Cela l’amènera à une nouvelle série où chaque forme, évidée, livre une forme plus petite qui sera évidée à son tour et ainsi de suite, constituant autant de châssis pour de nouvelles toiles.

    Pendant ce séjour, il convie également une autre jeune artiste à le rejoindre, qui dans un même mouvement de doublonnage et d’intercontribution, va modeler et émailler à la manière baroque, cales et coins de protection en céramique pour ses monochromes. (5)

    Ce type d’invitation se prolonge fréquemment lorsque l’artiste, poursuivant sa logique de création conviviale, endosse le rôle d’organisateur d’exposition, pour multiplier les rencontres et la circulation des formes et des idées.

    Parallèlement, le tableau carton, inspiré par les boîtes d’On Kawara, a bientôt débouché, sur l’idée de l’échange avec d’autres peintres, invités à troquer une de leur œuvre, contre le monochrome qui simule son emballage.

    Ainsi l’œuvre naît de l’œuvre, et ainsi va le flux de l’invention, constamment mu et réactivé par l’échange.

    Hubert Besacier

    Notes :

    (1) Dans le potlatch, les valeurs doivent être équilibrées. Dans le cas présent, d’un côté la valeur d’usage est essentielle, (L’objet est nécessaire à la survie) de l’autre, la valeur artefactuelle l’emporte. Ainsi parvient-on à l’équivalence du symbolique et du pratique.
    (2)( Waterproof, Dijon. Cabane Vietnamienne. 25 12 2007)
    (3) Une série de tableaux emballages étaient présentés par Olivier Mosset dans l’exposition de sa collection au Magasin à Grenoble. (Portrait de l’artiste en motocycliste. Grenoble du 11 octobre 2009 au 3 janvier 2010)
    (4)Nous cherchons un troisième tigre. Lyon, du 12 septembre au 17 octobre 2009, curateur : Elfi Turpin.
    (5) Frédéric Sanchez et Emma Perrochon : Sans titre sur cales et coins. 2009

    FRÉDÉRIC JOSEPH SANCHEZ
    Né en 1983 à Auxerre, France.

    Formation
    2008 / 2009 – Post-diplome, École nationale des beaux arts de Lyon
    2008: DNSEP Ecole Nationale Supérieure d’Art Dijon

    Expositions
    07/2009 Restructuration, exposition collective à la générale en manufacture, Sèvres
    01/2009 Papiers, exposition collective à la maison de la culture de Bourges
    11/2008 Novembre à Vitry, exposition collective à la galerie municipale de Vitry
    08/2008 Starpoint 2008,exposition collective à Klatovy, république tchèque
    08/2008 Réouverture,exposition collective à Tonnerre(89)
    04/2007 Patchworks, exposition à Suffusiveart galery,Hanoi,Vietnam
    02/2007 Works,exposition à Suffusiveart galery,Hnaoi,Vietnam.
    05/2006 Sculpture, exposition collective à la fosse Dionne,Tonnerre
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    DAVID OPPETIT/+ Guest
    Le mardi 15 février 2011, 21h00, ICI (Entrée libre).

    CINÉ-CONCERT-3D…..Sur une idée originale de David Oppetit, Greg Le Lay
    et Nicolas Sabathé.

    !!!Dispositif Tridimensionnel Stéréoscopique « Diplodocus 2000 »!!!

    Autour du film « Voyage To The Planet Of The Prehistoric Women » (1968) de
    Peter Bogdanovich.

    (Un hommage à Louis Ducos Du Hauron)

    Synopsis du film: « Le commandant Brendan Lockhart, Andé Fernean et Hans
    Walter sont envoyés sur Vénus pour secourir les astronautes Kern et
    Sherman qui s’y sont écrasés. A l’atterrissage, ils tuent par inadvertance
    un reptile volant. Il s’avère que ce reptile était le dieux Terah, adulé
    par les femmes de Venus, qui vont essayer par tous les moyens de tuer les
    envahisseurs… »

    ICI
    78 Rue Jean de Bernardy
    13001 Marseille

    DAVID OPPETIT : « Compositeur, improvisateur autodidacte, très actif sur la scène noise berlinoise ces dernières années, David Oppetit (1976) vit aujourd’hui à Marseille. Il pratique le field recording de manière prolifique à travers le monde depuis longtemps, et s’en sert dans ses compositions en les mélangeant avec des modules électroniques DIY et des instruments détournés, pour la réalisation de pièces brutales et subtiles.
    En 2008 il fonde le label Blago Bung qui propose des enregistrements de musique improvisée. »

    GREGORY LELAY : travaille à la mise en scène de performances sonores.
    Ses actions sont peuplées de personnages égarés et d’ animaux, en négociations, en lutte pour l’ espace. Il collabore également depuis une dizaine d’ année avec David Oppetit sur différents projets sonore à travers l’Europe.

    Liens:
    http://davidoppetit.blogspot.com/
    http://blago-bung-records.blogspot.com/
    www.greglelayblogspot.com
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