Les photos de Granser réalisées dans l’asile de fous se suffisent à elles-mêmes sans aucune exhibition de monstres ou d’horreur. Elles déploient leur intensité grâce à la retenue du regard du photographe et à sa connaissance approfondie de son sujet. Ce sont des compositions faites de nuances, de suggestions et de pressentiments, des photographies qui ne montrent pas le masque grimaçant de la folie mais plutôt son expression humaine. Un visage étrangement familier. On le connaît en partant du miroir et l’on sent que le chemin jusque là peut être bien court, plus court que l’on ne le pense. De la normalité à la folie.
Tobias Wall