* show title # 229 by Stefan Brüggeman
une proposition de Frédéric Sanchez, artiste
du mercredi au samedi de 15h00 à 19h00
en présence de l’artiste
Avec le soutien de la Ville de Marseille, du Conseil Général 13, du Conseil Régional PACA, des membres de l’asso OÙ
Note de travail d’Emma Perrochon :
C’est en multipliant les moyens et les sujets, en puisant dans les outils ou les motifs issus de l’artisanat, que je souhaite questionner la notion d’objet.
J’en propose un nouvel aspect, une traduction en quelque sorte, en intervenant comme une seconde main sur des formes très variées:
de la borne urbaine aux chutes de bois d’un chantier en construction,
du blason aux coins de protections ou cales d’atelier de peintre,
du rouleau de grillage aux morceaux de terre manipulés par des enfants,
l’intention est de sans cesse interroger le lieu et le genre de la sculpture.
Design, histoire de l’art, art décoratifs ou encore art du «passe-temps» : c’est dans l’inter-relation de ces domaines que je produis des formes propres à questionner une hiérarchisation établie (notion d’utilité/de futilité, de beau/décoratif), tout en tentant de dépasser ces a priori par un possible poétique.
Céramique
Plus récemment, mon travail se situe dans le domaine très spécifique de la céramique.
C’est un médium fascinant, en cela qu’il convoque ces grands domaines du «faire» humain que sont l’artisanat, la sculpture, le design et l’architecture. Il a, de plus, cette particularité d’être à la fois une technique et une matière.
Sa pratique et son usage en donnent bien l’image: c’est l’un des rares exemples de matière qui se retrouve à la fois dans un espace domestique (pour le cas de la vaisselle et des objets décoratifs), dans l’architecture (sous la forme de la brique qui en est l’élément primaire), et accompagne aussi les hommes sous une forme rituelle et magique, ceci depuis la naissance de l’humanité.
C’est cette amplitude, cette capacité à se retrouver sous les formes les plus diverses qui a nourrit ma volonté de réaliser des pièces dans le sens de la diversité.
Il ne s’agit donc pas de saisir une cohérence dans les formes produites, mais davantage dans mon postulat de travail :
Prendre pour sujet des «marginaux» (outils, modelages d’enfants) pour interroger la technicité puriste des céramistes professionnels.
Leur but est de réaliser une pièce «parfaite».
C’est entre ces guillemets que je souhaite poser des questions.
Note biographique
Origines finlandaises
Étant mi-finlandaise mi-française, l’idée de mêler les cultures et de marier les différences fait partie de ma personnalité.
C’est certainement ce qui m’a très vite mené à travailler avec des matériaux opposés qui, grâce à une association poétique, peuvent devenir unis et interdépendants.
Ces sculptures sont pour moi un moyen matériel et conceptuel pour résoudre les conflits entre des domaines que l’on est enclin à séparer: le masculin et le féminin, la fragilité et la force, l’artisanat et l’industrie, ainsi qui est appelé «art noble» et «arts populaires»…
C’est tout spécialement ce dernier point que j’ai voulu élucider quand j’ai décidé d’étudier à l’université d’art et de design d’Helsinki. En effet, à la suite de mes nombreux séjours en Finlande durant mon enfance, j’avais le sentiment que l’attitude des personnes vis-à-vis de l’art était assez différente de celle en France.
La notion d’art est plus familière, plus proche d’eux, et c’est probablement dû à un système éducatif qui met l’accent sur la créativité…Sans oublier que, dans ce pays fameux pour le design, le goût pour les beaux objets à la maison est très présent. Par conséquent, la relation aux créations humaines est profondément différente que celle d’un pays comme la France, où le poids de l’histoire de l’art est si lourd et important pour l’identité nationale.
Depuis lors, je n’ai cessé de questionner ces différences, en produisant des sculptures qui disent tout mon intérêt pour l’approche conceptuelle de l’art, mais aussi mon amour pour l’artisanat, le fait-maison, les motifs, les outils et bibelots…etc.
Emma PERROCHON est sculpteur céramiste. Elle a obtenu en juin 2010 son diplôme national supérieur d’études plastiques (DNSEP) à l’École nationale supérieure d’art de Dijon et est actuellement en formation post-diplôme à la Haute École d’art et de design de Genève.
Frédéric SANCHEZ a obtenu son DNSEP avec félicitations du jury à l’ENSA de Dijon en 2008. Année 2009 en post-diplôme à l’École Nationale des Beaux-Arts de Lyon.
De leur collaboration est née « Alliance – On the corner & Sans titre » (céramique et peinture acrylique sur toile) qui a reçu en juin dernier le prix spécial (artiste de moins de 35 ans) de la ville de Vallauris à l’occasion de la Biennale internationale de céramique contemporaine. Leur projet : La sculpture « Funking Fusion ». Obtenue par projection d’un important volume d’étain en fusion dans de l’eau. Le métal en fusion se fige instantanément au contact de l’eau, engendrant une sorte de dripping sculptural aux formes aléatoires, chaque tirage étant unique.