L’œuvre de Jean-Pierre Husquinet est une métaphore nouée de l’être.
Tout dans ses mains prend la vocation du nœud, comme si les choses voulaient se réunir dans un point d’union sans appel.
On croirait qu’il nous dit que l’être est dans les nœuds ; le rien, par contre, c’est la dispersion, le délié, ce qui a été délaissé à son propre poids.
Il est aussi un avertissement : nous vivons sous la menace permanente de voir nos liens les plus intimes se défaire.
Pourtant, il faut dire que, dans les nœuds, il n’y a aucune violence ; aucune angoisse. Ce sont des nœuds d’harmonie et de concorde. Apolliniens.
L’apparence du monde se révèle là où il y a des rapports ; un point rencontre où de multiples directrices communiquent. C’est justement là que nous naissons en tant que conscience et possibilité.
On n’est pas noué. On est le noué. Les nœuds sont les gonds du monde.
Dans les mains de Jean-Pierre Husquinet tout se lie, même les contraires les plus catégoriques. Dans ses expositions un ensemble de cordes couvre de façon délicate l’écorce des arbres ou met en communion d’instant achevé la distance entre les points spatiaux appartenant à des ordres irréconciliables : la nature et la culture arrêtent de lutter pour se joindre.
Ses nœuds sont donc un point rencontre, un dialogue entre les choses et le cœur d’une tension.
Ses cordes se lient comme une musique, c’est pour cela qu’on peut les lire comme des partitions.
Luis Jaime Cortés
Morelia (Mexique)