Du 17/05/2012 au 02/09/2012
FINISSAGE LE 31 AOÛT À PARTIR DE 17H
Le secret qui se trouvera au coeur de la programmation de la galerie pour ce quatrième Printemps de l’Art Contemporain à Marseille placé “Sous le sable”. Le secret comme moteur de création, voire même comme contrainte artistique est développé ici par João Vilhena. Un secret qui, par moment, peut sembler être une petite conspiration tant l’artiste a pu s’interroger à son sujet.
En effet, “Plutôt comme un soupçon que comme une certitude” sera l’occasion pour João Vilhena, Dorota Buczkowska et Fabien Granet de collaborer ensemble d’une façon bien particulière. João Vilhena a engagé, avec les deux protagonistes précédemment cités, une correspondance composée de dessins sur carte postale selon le principe du cadavre exquis. Chacun dessine à son tour sur une moitié de carte postale, puis cache cette même moitié et l’envoie à son correspondant. Ayant accepté le principe d’une contrainte inconnue à l’oeuvre dans cette correspondance, les deux invités, Dorota Buczkowska et Fabien Granet, pensent être les seuls correspondants de João Vilhena. Ce dernier, lorsqu’il reçoit une carte de l’un des correspondants, peut aussi bien répondre en dessinant sur la moitié non recouverte, comme il peut la faire suivre à l’autre correspondant lui laissant le soin de répondre. Un nouveau duo voit donc le jour. De cet exercice naîtra une pratique originale, triangulaire, qui interrogera autant la question de la paternité de l’oeuvre que celle des principes et conditions de la création artistique. Dorota Buczkowska et Fabien Granet dessineraient-ils de la même manière s’ils savaient qu’ils ne s’adressent pas à João Vilhena ? Ces cartes postales, qui font suite aux “Vues hystéréoscopiques” de 2010/2011 de João Vilhena, seront ensuite mise en scène ensemble par les trois artistes.
Cette oeuvre se nommera “Ecart postale”, écart étant l’anagramme de Carte. Un nom comme un clin d’oeil à Derrida et à son ouvrage “La carte postale de Socrate à Freud et au-delà”. Derrida fera par ailleurs un parallèle entre la philosophie et la carte postale en affirmant que la philosophie est comme une carte postale, qu’on écrit dans l’intention qu’elle arrive à destination mais qui, en réalité, n’arrive pas. La carte qui arrive à destination épuise sa fonction. Elle ne vit que durant son trajet, parfois compliqué. Aussi une philosophie qui atteindrait sa destination se pétrifierait et cesserait d’être philosophie : elle doit demeurer on the road ou en vol, rester entre les destinations, toujours susceptible d’être réexpédiée ailleurs. Les cartes postales que vont s’échanger João Vilhena, Dorota Buczkowska et Fabien Granet resteront on the road ou en vol de par leur“seconde vie” à travers de cette oeuvre nouvelle. Détournée de la fonction de correspondance, elles deviennent oeuvre et continueront ainsi à communiquer au visiteur un message qu’il interprétera à sa guise sans pour autant tenir des comptes des relations entre les auteurs d’”Ecart postale”, voire même sans tenir compte de la paternité de tel ou tel fragment de l’oeuvre.
Parallèlement à la mise en place de cette oeuvre “participative”, João Vilhena présentera également de nouveaux grands formats dans la veine des grands formats présentés à l’automne à la Galerie Alberta Pane à Paris ainsi qu’une sélection de dessins, anciens et nouveaux.
http://www.documentsdartistes.org/artistes/vilhena/repro.html
SAFFIR, galerie nomade en résidence au sein de LA RUCHE 18 boulevard Leccia 13003 Marseille Accès Bus N°49 arrêt Belle de Mai Proxipousses durant le Printemps de l’Art ContemporainOuvert du mercredi au vendredi de 14 à 19h et sur rendez-vous Fermeture exceptionnelle jeudi 14 et vendredi 15 juin Sur rendez-vous à partir du 14 juin – saffirgalerienomade@free.fr