Benoît Espinola
Born in 1984, Benoit Espinola is a young French-Brazilian artist working in the medium of programming and robotics. He is currently studying hypermedia and mechatronics in the Aix-en-Provence School of Art. His fields of interest are geolocation, geolocalisation, urban interactivity and social urbanism. His work consists of a mix between visual programming, prosthesis, and robotics.
In 2008, he undertook an internship in Synesthésie (a Parisian association to produce and promote digital contemporary art) participating in the preparation of the Biennal de Seine Saint Denis 2008 – Art Grandeur Nature.
In 2009, together with his workmates Candie Alet and Elodie Garrone, Benoit was selected for the Biennial of Young Creators of Europe and the Mediterranean for the piece “Dans les temps”, with exhibitions in Montpellier (France), Skopje (Former Yugoslav Republic of Macedonia) and Marseille (France). In July and August 2009 he participated in the TERRAZ project with an artist residency in the University of Brasilia (UNB) and holding a workshop for the university’s art and technology students. Benoit is also participating to the Transatlab research group for the New Atlantis project.
Benoit is currently studying at CIID and at the Aix-en-Provence School of Art.
» Franco-brésilien nait à Brasília, Brésil, de mère française et de père brésilien, j’ai eu une éducation bi-culturelle. Ce statut bi-national et bi-culturel fait que je suis toujours vu comme un étranger, que ce soit au Brésil, en France ou ailleurs. Ma fréquentation dans des écoles françaises à l’étranger (où il existe une forte mixité culturelle, avec des élèves de toutes les parties du monde), mon développement personnel dans un pays où la mixité culturelle est la base de la culture (le Brésil étant un pays d’immigration, on y retrouve de fortes influences d’Afrique, du Portugal, du Japon, de l’Allemagne, de l’Italie, d’Espagne, etc.) et où l’accueil est la base des interactions sociales, mon expérience du monde – fortement fondée sur le voyage et les échanges culturels, m’ont permis de développer une vision holistique des cultures et du monde. Cette vision m’a aussi poussé à développer un questionnement sur le territoire, sa composante politique et sociale.
En 2009, j’ai développé If we were like pigeons, un dispositif qui traque et analyse en permanence les déplacements d’un sujet pour en déduire où il habite (l’endroit où il passe le plus de temps dans la journée). Grâce à des électrodes de stimulation, ce dispositif lui rappelle en permanence son éloignement par rapport à ce lieu qu’il a automatiquement déterminé. Ce projet remet en question le concept de “home” (en anglais qui signifie maison mais aussi le “doux cocon de chez soi”). Dans ce projet et grâce à son dispositif, la disparité entre le territoire mental d’un individu et la réalité de sa pratique de l’espace est mise en avant.
E75_Fi_N est une étape d’un projet plus général intitulé E75, qui consiste à explorer la route européenne du même nom qui traverse l’Europe de Chypre à Vadsø (Norvège). Cela part d’une idée dont le principe n’est pas sans relation avec le projet If we were like pigeons.
La route européenne E75 traverse des territoires qui sont à la fois très semblables culturellement mais aussi déchirés par des conflits. Dans le contexte de l’harmonisation européenne, je me suis intéressé à ce réseau routier qui voudrait servir de liant physique mais aussi de liant social pour l’Europe. Grâce aux routes, les populations et les biens se déplacent, se rencontrent, se séparent. Des échanges sont faits, des frontières sont créés, puis effacées. Des conflits éclatent, puis sont réglés. La route est beaucoup plus qu’un long ruban de bitume traversant les paysages. La route est créatrice. Elle doit donc être considérée avec respect. Elle permet l’ouverture vers le reste du monde. Elle réunit les voisins et traverse les frontières. Des frontières qui sont parfois de véritables membranes filtrantes.
L’étape E75_Fi_N est pour moi une performance qui a pour objet le Nord (géographique, politique, imaginaire). Dans cette performance j’ai tenté d’aller le plus loin possible vers le nord. Pendant mon parcours j’ai enregistré les positions GPS de mes déplacements ainsi que la direction de mon mouvement. Ces données se traduisent par un ensemble de dessins qui représentent chacun 1 jour du parcours. Je gomme ainsi l’échelle spatiale en faveur d’une échelle temporelle. En effet le temps est une dimension importante dans le milieu où j’étais. Il peut faire la différence entre la vie et la mort, entre voir des aurores boréales ou pas, entre une tempête et le beau temps. Le temps doit être mesuré avec précaution : plus on passe de temps dehors moins on a de temps de vie. La couleur du trait représente la direction vers laquelle se tourne le regard : en bleu je regarde le nord et en rouge le sud. Ce parcours m’a aussi permis de faire la connaissance d’une culture locale particulière (Sami). Cette exploration se traduit par une série de photos qui reflètent les aspects du trajet qui m’ont le plus marqués : la présence et les types de lumière, les aurores boréales, les types de neige, l’effacement des ombres…
Pour la suite du projet, j’espère pouvoir explorer les territoires que traverse la route E75, en ayant un contact direct avec les populations locales et les différentes représentations culturelles. J’espère pouvoir comprendre les relations complexes que cette route crée et mettre en évidence ce que j’appellerais « la culture de la route E57″. »
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LA MOINDRE CAUSE
Benoit Espinola, Florent Lefebvre, Charlène Meisner, Guillermo Moncayo Barbarosa, Maxime Parodi, Seong Hye Hong, Arthur Sirignano, Julie Balsaux, Delphine Vallauri, Jane Antoniotti, Marie-Lou Meens
en partenariat avec l’École Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence
une exposition à : http://goo.gl/maps/qY928
la compagnie, lieu de création
OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel
Tapis Vert gallery
Hors-les-Murs / HLM galerie
• vernissage commun le mercredi 19 septembre de 16h à 20h ;
• after à la compagnie de 20h à 23h – diffusion sonore de Jean-Paul Ponthot, directeur de l’école supérieure d’art d’Aix-en-Provence, et autres propositions
• ouverture du mercredi 19 au dimanche 23 septembre 2012 de 15h à 19h
L’idée de réunir quelques jeunes artistes issus de l’école supérieure d’art d’Aix-en-Provence est venue de Axelle Galtier (OÙ) et Paul-Emmanuel Odin (La compagnie).
C’est sous le signe du moindre que cet événement se tient, le moindre en tant qu’il est l’enjeu du désir, de sa fragilité, de son irréductibilité, de sa folie. Comme si une humeur s’était dégagée de l’expérience que toutes ces œuvres nouvelles nous proposent, dont émane une sensibilité vaste, à fleur de peau. Et tous ces signes, dans leurs articulations les plus intimes et les plus fortes, ne nous touchent que parce qu’ils dépassent ce seuil de la rationalité savante, là où ils sont sans cause, sans alibi, sans justification : des forces vives et secrètes, des interstices, des entrelacs, des agglomérats soudains et complexes, des rébus ou des cases vides et énigmatiques.
Derrière le titre de cet événement, il y a, depuis quelques temps déjà, des tentatives de philosophes, de psychanalystes et d’artistes pour porter les signes à ce degré de puissance où la différence entre la normalité et la folie ne peut plus être pensée que depuis la folie elle-même. Suprême renversement — par l’infime.
Quelques dates saisies de façon désordonnée peuvent servir d’indices autour de cette question labyrinthique à laquelle nous faisons écho et qui vient des œuvres qui ont écouté cela en nous :
1971 Le moindre geste est tourné dans les Cévennes avec un jeune autiste, par Jean-Pierre Daniel, Fernand Deligny, Josée Manenty.
1996 Nicolas Philibert réalise le film sur l’asile de La borde, La moindre des choses.
1993 Marie Depussé écrit Dieu gît dans les détails (La borde, un asile) (édité chez P.O.L):
Quelques phrases lues dans un livre d’O. me reviennent.
« Capter l’énergie de la pure répétition afin que se construise le temps, le temps hors mémoire, au-delà de la signification et du sens.
Ainsi peut-être pourrons-nous ressaisir la fragilité d’un désir qui implose à la moindre cause, en pulsions destructrices. Au risque d’être au bord de l’inanité. »
les lieux :
• la compagnie, lieu de création
19 rue francis de pressensé 13001 marseille
04 91 90 04 26 la-compagnie.org
• OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel
58 rue Jean de Bernardy 13001 Marseille
06 98 89 03 26 www.ou-marseille.com / ounousecrire@club-internet.fr /
Benoit Espinola expose à OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel
• Tapis Vert gallery
41 rue Tapis Vert 13001 Marseille
09 81 88 22 78 http://1tapisvert.wordpress.com
• Hors-les-Murs / HLM galerie
20 rue Saint antoine 13002 Marseille
09 50 71 13 54 http://www.marseilleexpos.com/