.

.

BING BING

Laurie Charles, Matthieu Clainchard, Quentin Euverte, Didier Marcel, Nicolas Milhé

.

Le 23 mars, La GAD fête ses trois ans avec des artistes français des tous ages et de toutes confessions artistiques. Après Bang Bang en 2012, voici Bing Bing, une exposition qui dégaine ses munitions avec la légèreté d’une onomatopée. Dans l’arsenal des festivités : Laurie Charles, Matthieu Clainchard, Quentin Euverte, Didier Marcel, Nicolas Milhé.

The gad boy is a good boy

Pour célébrer l’existence de la galerie en grande pompe, le galeriste Arnaud Deschin invite, selon ses dires, des artistes « supers émergents », « moyens émergents » et « confirmés ». Cette expression aux couleurs géopolitiques, fait sourire mais elle est à l’exemple du projet de la galerie : briser les frontières bienséantes de l’Art pour occasionner le débordement.

Pour Arnaud Deschin, La GAD c’est : « dans mon appartement, sur mon rideau de fer ou dans l’atelier de mon voisin ». Et bientôt chez tous les commerçants de sa rue! Avec sa manière frontale, ou plutôt cash, de parler d’Art, Arnaud s’assimile à une figure littéraire archétypale, celle d’un passionné du jeu. Il fend le milieu arty avec la raideur concentrée d’un fugitif, le visage marqué par une envie brûlante de miser, dont l’ardeur ne se révèle que lorsqu’il s’introduit dans un groupe: il semble alors prêt à mettre sa montre sur la table pour défendre son désir d’Art. Cette fougue semblable à un diamant brut résiste impassiblement à l’érosion du paraître et conquiert sur son passage tous les amoureux de la nature humaine.

Bing Bing is not Bang Bang

.

.

© image de tournage, Laurie Charles

.

Après Bang Bang en 2012 (avec Fanny Baxter, Sophie Dejode et Bertrand Lacombe, Ellen Cantor, Mathieu Clainchard, Hildegard Laszak et Catalina Niculescu), Arnaud Deschin réunit cette année Laurie Charles, Matthieu Clainchard, Quentin Euverte, Didier Marcel, Nicolas Milhé. Faisons les présentations:

Laurie Charles est une bruxelloise issue des beaux arts de Bordeaux en 2010. Sa pratique, impétueuse, met la fabrication artisanale au service de petits théâtres qui exposent l’objet comme un « objet de culte », dans une ambiance post qui s’indiffère allègrement de la tradition et défend une poésie transgressive. L’artiste se décrit  « héritière d’une génération Youtube pétrie de vidéos faites à la maison ».

[…]

Quentin Euverte, Dreamcatcher, gaz d’acétylène, dimension variable, en collaboration avec Thomas Teurlai

[…]

Quentin Euverte, est un des artistes « hyper émergents » de cette affaire. Etudiant à la Villa Arson, il se distingue par sa maturité plastique. Son travail, marqué par un suintement froid de garage et une inventivité semblable à celle de Mac Giver, met en avant une réalité hard qui entame le formalisme qui la soutient. Pour l’exposition, il grave sur le rideau de fer de la galerie « Temps Mort », « un clin d’oeil a Booba. Pas au foot puisqu’il n’y a pas de temps mort « . Il s’accorde ainsi une visibilité lors des horaires de fermeture. Une proposition grinçante, à son image.

L’exposition Bing Bing s’annonce donc aussi pétulante que la galerie dont l’illustration pourrait tenir dans cette anecdote: un soir Arnaud m’a dit avec le sérieux d’un contrebandier: « en ce moment j’ai un projet, un truc sérieux…c’est pas une blague, je vais faire des t shirt « I love artists ». Tu vois le genre? Avec un gros coeur rouge. Qu’est ce t’en penses? c’est super, non? ». Le décalage entre son débit bougon et la candeur de sa proposition m’a fait éclater de rire, Arnaud a alors surenchérit « ben ouais! quoi? j’adore les coeurs ! J’sais pas pourquoi!». Cette histoire saturée de sincérité et de légèreté me semble contenir l’essentiel du projet d’Arnaud: oui, à l’évidence il aime les artistes, mais il est aussi animé par une passion de la passion. Et cette appétence obscure et tarantinesque met de l’Art dans le commerce de l’Art.

Extrait du Texte de Lucille Uhlrich ( artiste et critique d’art: Mouvement, Particule)

.

.

© photographie d’Eric Tabucchi

.

Deux maquettes pour un jardin

Deux maquettes ont été imaginées pour La GAD comme deux « teatrini » présentés dans le living et le jardin de ce pied-à-terre habité dernièrement par le célibataire Arnaud Deschin devenu récemment galeriste passionné. Deux fragments d’un réel à l’intérêt et au goût plutôt douteux (extension vitrée d’une maison d’un faubourg dijonnais et voiture sur cales bordée d’un tas de bois d’après une photographie d’Eric Tabuchi réalisée en rase campagne). Deux miniatures en somme d’une précision poussée réalisées avec des matériaux criants de réalité – béton, végétaux, fer rouillé, jouet de collection – et qui tournent silencieusement comme deux univers clos, comme deux paysages, comme deux occupants…

propos de Didier Marcel pour Bing Bing

.

.

.

.

Vue d’exposition instants chavirés, Matthieu Clainchard

.

Quant aux accolytes Nicolas Milhé et Matthieu Clainchard, Ils présentent, en camarades, dans l’atelier 3Dsign contigüe à la galerie une exposition en duo.Ils rassemblent en un diptyque deux de leurs vidéo du début du siècle : « Sylvie » et « Evelyne » qui ont en commun d’être des remix télévisuels samplés dans des programmes non seulement produits par la même chaine mais diffusés à quelques minutes d’intervalle. ils présenteront également un ensemble d’oeuvres sur papier et signent à quatre mains une sculpture ready-made. Une collaboration qui se poursuivra au mois d’avril à la galerie Samy Abraham à Paris.

.

.

Nicolas Milhé, Meurtrière, 2012, Inox, concrete, 300 x 200 x 25 cm, coproduction Galerie Samy Abraham, 40mcube, Buy-Sellf

.

BING BING : Group Show

Vernissage 23 mars 2013 – 18/21 h  // Opening reception march 23th – 6/9 pm

23/03/2013  26/04/2013 // 03/23/2013  04/26/2013

.

le 26 avril finissage de BING BING ( et vernissage de 0,00€ )