Du 11/01/2013 au 16/03/2013
CAPITALE(S)
11 janvier – 15 mars 2013
Galerie Gourvennec Ogor
Vernissage le jeudi 10 janvier.
Une exposition Labellisée dans le cadre de Marseille Provence 2013 – Capitale Européenne de la Culture
La Capitale invite la Capitale
Air de Paris
FRANÇOIS CURLET
Art Concept
RICHARD FAUGUET
Galerie Marian Goodman
CHRISTIAN BOLTANSKI
Galerie Jousse Entreprise
JULIEN PRÉVIEUX
Galerie Yvon Lambert
MIRCEA CANTOR
Galerie Kamel Mennour
CLAUDE LÉVÊQUE
Galerie Emmanuel Perrotin
KOLKOZ
Galerie Praz-Delavallade
PHILIPPE DECRAUZAT
Galerie Taddaeus Ropac
JEAN-MARC BUSTAMANTE
Galerie Daniel Templon
JULIAO SARMENTO
Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois
JACQUES VILLEGLÉ
Galerie Renos Xippas
PHILIPPE RAMETTE
La Galerie Gourvennec Ogor est heureuse et fière de présenter l’exposition collective Capitale(s), qui participe de l’inauguration de Marseille Provence 2013 en tant que capitale européenne de la culture.
L’exposition ouvrira le 11 janvier et sera visible jusqu’au 16 mars 2013.
La Galerie Gourvennec Ogor invite douze galeries parisiennes prestigieuses à exposer chacune une œuvre d’un artiste de leur choix. Ainsi, la capitale européenne de la culture accueille la capitale française, le temps d’une exposition… « Capitale(s) ». D’envergure internationale, cet événement pluridisciplinaire, associant peinture, dessin, sculpture, photographie, installation et vidéo, propose une exposition, à la fois rigoureuse et foisonnante, dressant un panorama de choix esthétiques divers et permettant de se pencher sur des thèmes aussi différents que l’histoire de l’art et sa relecture, le réel et ses métamorphoses, le dialogue entre l’œuvre et son lieu d’exposition, l’aventure artistique quant à son rapport au passé ou au politique.
Né en 1967, François Curlet, artiste de la galerie Air de Paris, dit « attraper des signes pour les presser », faire de « l’anthropologie homemade » avec des codes et objets du quotidien. Ancrée dans l’histoire de l’art, son œuvre facétieuse revisite le ready-made en s’appropriant des objets usuels, tels une chaise labellisée Panton ou un jerrycan. Par le jeu du décalage, ses productions volontairement bricolées questionnent la société actuelle, le langage, le sens, la perception. La galerie Art : Concept, en montrant Richard Fauguet, prolonge la réflexion de l’art autour des références, savantes ou non, et des objets issus de la culture populaire. Ce plasticien français, né en 1963, cherche à interroger les continuités et ruptures entre pratiques vernaculaires (poteries, tapisseries) et « grande culture ». Pour l’occasion, Fauguet présente d’étonnants portraits en pâte à modeler, qui reprennent les tableaux de Picasso représentant ses maîtresses telles Dora Maar et Jacqueline Roque. Les formes picassiennes déconstruites se voient encore plus chauffées, triturées et malaxées ! Avec humour, l’artiste précise : « Les femmes de Picasso ont fondu pour moi ». Entre célébration et détournement, cette histoire de l’art revisitée offre aux visiteurs une truculente confrontation entre amateurisme et génie, art et artisanat.
La galerie Marian Goodman présente Christian Boltanski, peintre, sculpteur et photographe français né en 1944, qui aborde dans ses créations les thèmes de la mémoire, l’inconscient, l’enfance et la mort. Fétichiste et ethnologue, Boltanski est un montreur d’ombres : la noirceur de l’image de sa pièce Les Fantômes de Varsovie (2002) est hantée par le passé ; cette jeune figure qui s’anime dans l’obscurité, tel un papillon de nuit, évoque l’élan vital mais aussi le destin et l’inéluctabilité de la mort. De son côté, Julien Prévieux, face à la lourdeur de la machinerie administrative, décide d’apporter une petite pointe d’humour. Ce plasticien joueur, qui vient de la galerie Jousse Entreprise, s’est fait connaître dans les années 2000 avec ses Lettres de non-motivation dans lesquelles il démonte, avec une candeur enfantine ou une idiotie pleinement assumée, la procédure de recrutement en répondant négativement à des offres d’emploi, retournant contre elles les méthodes d’embauche des entreprises et leur logique bureaucratique : on ne se lasse pas de savourer cet exercice de style méchamment drôle, entre inventaires d’inaptitudes et auto-torpillages en règle ! Né en 1977, Mircea Cantor, proposé par la galerie Yvon Lambert, interroge lui aussi, à côté des thèmes de la religion et de la mythologie, le monde de l’enfance, son innocence, sa fragilité. La vidéo I decided not to save the world (2011) montre un jeune enfant répétant en boucle cette phrase. La poésie de cette tranche de vie enregistrée, ouverte à la multiplicité des regards et des lectures, naît de presque rien, d’une pauvreté voulue et d’une économie formelle, souvent présentes dans les œuvres minimales de cet artiste roumain, lauréat du Prix Marcel Duchamp 2011. La poésie du quotidien, agrémentée d’un soupçon d’enfance, travaille également Claude Lévêque, artiste né en 1953 et représenté par Kamel Mennour. Avec sa pièce Go mental 2 (2011), présentant un bureau d’écolier éclaté et éclairé par un néon blanc, Lévêque questionne et déroute en amorçant « un parcours sur les lieux de son enfance » et en « refabriquant » des souvenirs. Cette proposition visuelle détonante, remue-méninges ou grosse colère contre l’école ?, est à l’image de cet artiste adepte de la marge, à savoir difficile à cerner. Tant mieux. Le duo d’artistes Kolkoz, formé par Benjamin Moreau et Samuel Boutruche, nés respectivement en 1972 et en 1973, pratique aussi l’art du pas de côté, du déplacement. Ce tandem dandy, présenté par Emmanuel Perrotin, réalise, avec les Paysages arabes (2006), un exercice de style mixant cadavre exquis et name dropping. Ils partent d’un moule initial, déformé ensuite à volonté. Moreau précise : « C’est le principe du téléphone arabe. A force d’être répétée, une information se transforme et devient fausse. Avec un dessin initial, chaque participant est invité à copier le dessin de l’autre. Au final le résultat n’est plus ressemblant. Les Portraits arabes sont du côté de la copie. Le résultat est obligatoirement bizarre. Une copie humaine est forcément imparfaite. La copie de copie, c’est l’échec assuré. »
Philippe Decrauzat, peintre né en 1974, est quant à lui présenté par la galerie Praz-Delavallade. Pour ce Suisse fasciné par l’art optique, la peinture est un champ d’expérimentations et un terrain de jeux. Son vocabulaire abstrait complexe, fait de shaped-canvas, de formes stylisées et d’ondulations linéaires, est tout autant une réflexion sur les potentialités de la peinture qu’une réinterprétation des codes visuels de la culture pop : chez Decrauzat, le film Tron croise le fer avec un zip de Barnett Newman et Disney s’invite à la table de Vasarely, bref demandez le programme ! Les lignes bougent résolument aussi dans l’art de Jean-Marc Bustamante, né en 1952 et introduit par la galerie Thaddaeus Ropac. Avec Trophée Japon 3 (2008), ce plasticien présente un réseau de lignes verticales qui n’est autre qu’un dessin abstrait agrandi, reporté à l’encre sur Plexiglas ; ce Panorama lui permet de « créer une relation nouvelle entre le mur et cet objet hybride qui n’est ni une peinture, ni une sculpture, tout en relevant un peu de chacun de ces domaines. » Si l’abstraction est à la fête ici, signalons que la figuration est loin d’être oubliée. Dans sa peinture composite, imbriquant morceaux de textes et fragments d’images, le Portugais Julião Sarmento, né en 1948 et représenté par Daniel Templon, fait feu de tout bois : il s’inspire de sa propre vie, de légendes anciennes, de livres, de films et des médias afin de « réaliser toujours la même pièce, encore et encore » qui viendrait nous parler, en catimini, du désir, de la sexualité, des rapports entre hommes et femmes, d’attirance, d’infidélité, « de tristesse, de solitude, d’isolement et de cette incapacité à voir due à un excès de possibilités. » Enfin, les galeries Georges-Philippe & Nathalie Vallois et Xippas présentent respectivement leurs artistes-stars Jacques Villeglé et Philippe Ramette, qui réalisent tous deux des œuvres populaires en ancrant leur art dans le réel et la ville. Avec sa Comédie urbaine, titre de sa rétrospective mémorable au Centre Pompidou en 2008, l’affichiste et nouveau réaliste Villeglé, né en 1926, tient « le journal du monde de la rue ». Sa pièce historique, Avenue Miró (1959), est à la fois une « peau des villes » et une… couleur déchirée, à savoir une composition abstraite colorée sans l’usage des pinceaux. Avec sa Contemplation irrationnelle, photographie couleur de 2003, le trublion Philippe Ramette, né en 1961, joue des renversements de l’image pour rappeler combien il est bon d’opposer au sérieux pontifiant de la sphère sociétale, asservie par l’avoir et l’utile, l’ironie et l’humour libérateur.
Par Vincent Delaury
Décembre 2012
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