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  • Sébastien Leseigneur, Toshiro Bishoko
  • PH BEGINS
  • PH BEGINS de Sébastien LESEIGNEUR

    Exposition – installation in situ.

    Vernissage le 12 février de 15h00 à 21h00.

    Concert de TOSHIRO BISHOKO à 19h00 le soir du vernissage.

    01 février – 01 mars 2013 du mercredi au samedi de 15h00 à 19h00.

    Résidence de l’artiste in situ (contact : <sebastien.leseigneur@gmail.com>)

    Partenariat avec l’association Voyons Voir & l’artiste Frédéric Sanchez.

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    Sebastien Leseigneur

    www.digirecords.biz

    Sébastien Leseigneur utilise à la fois le texte et la photographie pour refléter l’état d’être sur la route de différentes manières. Dans des histoires courtes se mêle couramment la fiction, des séquences oniriques apocalyptiques, un mouvement de multiples récits familiers et sauvages.

    Pour son exposition à OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel, Sébastien Leseigneur présente PH BEGINS, une sélection de travaux datés de 2009 à aujourd’hui. PH BEGINS est construit dans la variation fantaisiste de différents travaux, eux mêmes fantaisistes.

    Grizzlo visions, des chats surréalistes se fondent en double exposition dans la lumière d’une fin d’après-midi 2011 au bord des voies de chemin de fer désaffectées, ou dans une explosion florale colorée. Ils sont le langage animal de l’image, ils sont aussi notre pulsion scopique animalière, nos instincts régressifs.

    Bendjama archive, c’est plusieurs mois de prises de vue régulières de 2009 à 2011 de tout ce qui trainait dans l’atelier de Jacob Bendjama. Une masse inutile de tirages jets d’encre, lasers, photocopies et fichiers numériques. Un épuisement numérique, une odyssée aux abysses pixélisées.

    Basiyorama est une projection diapositive et dianégative réalisée lors d’un séjour chez l’artiste Indonésien Eko Nugroho à Yogyakarta en 2010. Sont projetés des films positifs, négatifs et des montages de films. C’est un essai photographique habité par le fantôme de Basiyo, un acteur chanteur humoriste local des années 70. Il hante la pellicule. Il mange des perles et des coraux et part dans la forêt. Tout s’inverse, les films deviennent humides, le souvenir pulvérisé, l’entropie sublimée.

    Phphphphph c’est un bras géant qui s’élève du sol et dresse un appareil photo géant vers l’horizon. Ces images sont tirées du livre Station Dors Phédité en 2012. C’est un livre imbibé de plusieurs regards, imprégnés de visual studies, d’une culture visuelle usant des flux d’informations continues, des mémoires référencée, des autofictions. Les photographies nous entrainent de Stuttgart à Santiago du Chili, le Caire, Madrid, Düsseldorf, Lausanne, Bruxelles, Londres. Elles sont accompagnées par des textes écrits à partir de rêves photographiques. Station Dors Ph est un projet chic mais pas prétentieux qui se joue des styles. Il est documentaire, intimiste, formaliste, expérimentale, commun.

    Pour l’exposition plusieurs éléments de Station Dors Ph seront accrochés au murs, agrandis ou laissés tels quels découpés dans le livre.

    Né à Grasse en 1984, Sébastien Leseigneur vit à Lausanne. Il était en résidence avec Art3 Valence et l’Institut français au Kunststiftung Baden-Württemberg à Stuttgart en 2012 et a reçu le prix LVMH jeune création en 2009. Il a donné une conférence à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne pour le festival Lyon Septembre de la photographie en 2012. Il a participé à l’exposition Nulle part est un endroit (com. Pascal Beausse) au Centre Photographique d’Ile-de-France à Pontault-Combault et à exposé son travail à Circuit centre d’art contemporain à Lausanne en 2010. Il est invité en 2013 au Centre de la photographie Genève par Joerg Bader, ainsi que a OU centre d’art contemporain à Marseille. En parallèle de son travail, il est co-commissaire au centre de la photographie Genève pour les expositions Cherche Appartement et Falses Fakes (50jpg) en 2013.

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    Toshiro Bishoko

    Toshiro Bishoko est directement né à 17 ans, dans l’indifférence générale et la clandestinité ouatée d’une fausse clinique vétérinaire de banlieue zurichoise, spécialisée en insémination artificielle.

    A cette époque on commençait déjà à parler d’un complot extraterrestre sans vraiment en connaître l’ampleur réelle et c’est dans ce contexte géopolitique instable que TB fut immédiatement abandonné par sa mère belgo-bouroundaise (Helen Steinbock) résidente à Anvers en Belgique, et son père mexicano-portoricain (Ricardo Reyes) habitant Silver Lake, L.A. Le cœur lourd et l’esprit léger, il erra dans Paris, Londres, Varsovie en écoutant les Sparks et les Buzzcocks.

    Il découvrit Warhol, Haring et Basquiat en décryptant Actuel – il fut ensuite ébloui par les œuvres de Diane Arbus et John Coplans dont il déroba les catalogues à la bibliothèque de la Villa Saint-Clair à Sète. Dès lors il ne cessa de peindre et de faire des photos en espérant que cela ne s’arrêterait jamais plus. S’installant à Nice dans les années 90, il y rencontra son maître (Ben Vautier) puis sa grand-mère adoptive japonaise (Yoko Gunji) et son grand-père paternel (Joseph Mailland). Ils lui apprirent l’art de la céramique, les bases de la vidéo, les lois de la perspective et celles des aplats noirs à l’acrylique. Ami d’Hélène Arnaud, il adopta le look psychobilly tout en écoutant les derniers échos électrolysergiques du summer of love 1988. Il apprit également par cœur Les Inrockuptibles durant ses cinq premières années de parution et singea Bukowski dans sa chambre universitaire. C’est en lisant Céline ou Hubert Selby Jr sous l’œil  bienveillant du fantôme de Pierre-Joseph Arson qu’il expérimenta le cocktail alcool/tranquilisants/ MDMA avec autant de ferveur qu’il admirait l’intelligence et le charisme de Christian Bernard déjà prophète en son pays. En 1997 il partit se réfugier à Anvers et Bruxelles après avoir survécu à un syndrome de Stendhal. C’est en mars 2000 que TB fit son entrée dans mon esprit par l’intermédiaire d’un animateur radio qui, pour illustrer son propos à l’antenne, inventa spontanément Toshiro Bishoko pour citer un disc jockey japonais qui venait à Paris faire un set ce soir-là et dont il avait oublié le nom exact.

    Ce premier texte fondateur est publié par Les Inrockuptibles.

    Denis BRUN est né le 28-10-1966 à Désertines (03). Vit et travaille à Marseille. <denisbrun@hotmail.com>. <http://www.denisbrun.com/>.

    Expositions individuelles et collectives :

    2012

    • Sick of it all, Galerie Cultural Speech, Amsterdam

    2011

    • Spiritual Cramp – Galerie Théo de Seine, Paris.

    2013

    • Le courage des oiseaux, Galerie OÙ, Marseille

    • Le noir vous va si bien – Curator : Lydie Marchie, SAFFIRE, galerie nomade – Galerie Karima Célestin, Marseille

    2012

    • Rencontres, Galerie Duboys, Paris

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    Programmation – OÙ «Station Expérimentale».

    Une place, nécessaire, sera réservée à OÙ, jusqu’en 2016, aux recherches et créations sonores en proposant des installations, des concerts, des performances, des conférences, des lectures et de poser des sons. Nous favoriserons les partenariats entre les artistes présentés à OÙ et les acteurs culturels présents à Marseille, comme exemple celui entrepris cette année 2013 avec le FIDMarseille qui a abouti avec le ciné-concert en plein air, tout public et gratuit.

    Il n’y a rien à attendre, sinon constater qu’en permanence « les attitudes deviennent forme ». 2013 poursuit un double mouvement, de destruction d’un côté et de saturation de l’autre : saturation de l’espace par ce qui y est cassé, saturation de la performance et de la musique par les objets recyclées, les sons, les mouvements, la multiplicité des sens. Comme si ce qui les motivait toutes les deux était la peur du vide, et que la musique et la performance trouvaient leur cohérence (malgré leur désordre apparent) autour de cette peur : d’un côté, au lieu de se vider par la destruction, l’espace se remplit.

    Si la destruction par peur du vide est une hypothèse qui convient assez, c’est qu’elle s’approche de celle contenue dans une des œuvres de Kippenberger que nous tenons pour prodigieuse. Il s’agit d’un escalier en aluminium construit dans un atelier, mais qui pour entrer par la porte trop étroite de la galerie doit être écrabouillé. L’œuvre finale est le résultat programmé d’un mauvais calcul, et une manière de rappeler l’importance quasi fautive et hasardeuse du réel.

    De toute façon, dans 2013, au lieu d’aller vers un rien, on va vers un tout, un tout qui reste certes du côté du chaos plutôt que du cosmos, mais un tout quand même. Chaque travail produit du chaos, c’est le résultat de choses qu’on déplace plus ou moins violemment. De sorte que le chantier devient le théâtre de nouvelles formes. Beaucoup d’objets, de sons, d’images sont connotés thématiquement : par exemple le son d’orage qu’on entend à un moment n’est pas un son d’orage, c’est un feux d’artifice qui se termine. C’est un fondu naturel entre le bruit d’un canon et celui d’applaudissements.

    Les artistes souhaitaient des points faibles et des points forts qui ne soient pas nécessairement ceux qu’on croit ou qu’on attend, vu les contraintes qu’ils avaient préalablement fixées.

    Ce que les artistes détruisent, déconstruisent, on pourrait se demander ce que c’est. Une question que peut soulever la performance et la musique se formulerait ainsi :

    Peut-on assister à une destruction sans se demander quel en est le sens ?

    Et si cette destruction n’en a pas, peut-on le supporter ?

    Il s’avère que la destruction volontaire, pas les moyens les plus variés, est un geste récurrent et constructif dans l’art du vingtième siècle. Par exemple, le geste inaugural de Fontana, déchirant un tableau monochrome qu’il a lui-même peint, fait surgir la possibilité d’une forme à partir d’un objet dorénavant calibré (le monochrome). Les objets que nous possédons sont le murmure que nous entretenons avec nous-mêmes. Leur destruction systématique oblige l’artiste à demeurer dans le silence.

    La musique que nous entendons n’est autre que le chant des objets au sol, piétinés par lui. Il fallait pour cela que les gestes soient accomplis avec la plus grande distance afin de ne jamais donner à la colère la moindre chance, et qu’au final l’espace s’abîme lentement, délicatement, avec méthode. Une savante panoplie d’effets de sonorisation, élaborée pour certains spectacles, permet à Toshiro Bishoko de maximiser la diversité des prises de son : amplification du registre des voix (perception accrue du débit, de l’intonation, des pauses, des chuchotements), leur altération (effets de distorsion, d’écho, de superposition, de sampling), leur délocalisation (étagement des sources de leur émission dans un espace à quatre dimensions). Il s’agit d’élaborer des dispositifs où le nose peut jouer plutôt que d’être joué. (…) Le stream of consciousness azimuté de 2013 définitif et durable impose ainsi son rythme et sa sinuosité avec une façon grisante de défier la linéarité de la pensée. Son interprétation par Toshiro Bishoko prend appui sur les structures phoniques du nose. L’arrangement des sons déjoue l’apparente incohérence du flux discursif, ses désordres, ses glissements d’identités narratives, ses brusques embardées sémantiques. La performance sonore met en relief le dessein intérieur de la performance sans lui surajouter quoi que ce soit. Cette mise en scène « du dedans » est davantage impressive qu’expressive. Elle restitue l’effort, le rythme, la puissance musculaire, la pulsion langagière, les zigzags conceptuels que requière la pensée. Sur scène, le langage de Toshiro Bishoko reprend corps. L’artiste s’entraîne comme un sportif de haut niveau, prêt à en découdre. Dans le spectacle, il surgissait en baskets et treilli au cœur d’une abstraction lumineuse où tout devenait langage et mouvement. Nous parlons avec nos organes vocaux, mais c’est avec tout le corps que nous nous exprimons. Toshiro Bishoko aborde la performance comme des exercices poético-chorégraphiques.

    Le traitement synchronisé du sonore et du gestuel va dans le sens d' »un retour allègre et impétueux de la dimension somatique », selon les mots de Richard Shusterman au sujet des musiques populaires comme le rock ou le rap (L’art à l’état vif).

    La pensée pragmatiste du philosophe américain élabore une « soma-esthétique » qui s’attache à redonner au corps vivant (ou sôma) son rôle de « site d’appréciation sensorielle (aisthésis) et de façonnement créateur de soi » (Conscience du corps. Pour une soma-esthétique). Cette quête d’une nouvelle forme de conscience corporelle, c’est toute l’entreprise artistique de Toshiro Bishoko.

    Le spectacle provoque une expérience immédiate et dynamique avec le nose, un corps-à-corps irrésistiblement contagieux que les spectateurs ressentent par une sorte de sympathie physique.

    Amélioration de l’acuité perceptuelle et démultiplication des niveaux de conscience garanties !

    Ç’est être « historique en temps réel ».

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