Du 20/01/2013 au 27/01/2013
Vernissage le 20 janvier de 15h00 à 21h00.
Exposition de dessins + peintures & concerts + dj + enregistrements & expomouvante robes + céramiques & créations textiles.
20 janvier – 27 janvier 2013 du lundi au dimanche de 15h00 à 19h00.
Guillaume Hamon (dessins), Denis Brun (robes + musique + céramiques), Patrick Lombe (concert), Petula Plack (Marine Le Flourpour une petite série de portraits d’Antonin Dvorak (peinture)), David Oppetit (cassettes), Greg Le Lay (cassettes), Seb Chan Pao (concert), Julien Raboteau (dessins) et ZOOL (créateur).
Pour plus d’informations sur leur travail voici les liens directs avec les artistes :
Guillaume Hamon <http://www.bourbaki-rec.com/MinusculePoivre.htm>, <guiguifreelife@gmail.com>;
Denis Brun <http://www.denisbrun.com/>, <denisbrun@hotmail.com>;
Patrick Lombe <http://soundcloud.com/glastones/les-statonells>, <patricklombee@yahoo.fr>;
Petula Plack <http://sansfuites.free.fr/radio.html>, <marine.leflour@gmail.com>;
David Oppetit <http://davidoppetit.blogspot.com/>, <mrflak@no-log.org>;
Greg Le Lay <http://grelelay.blogspot.com/>, <grelelay@yahoo.fr>;
Seb Chan Pao <http://www.myspace.com/oapnaq>, <seb@lembobineuse.biz>;
Julien Raboteau <http://jurictusnecato.blogspot.fr/>, <raboteaujulien@yahoo.fr>;
ZOOL <http://www.extra-gallery.com/createurs/rechercheCreateurs.php>.
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Rencontres / Encounters
L’équipe de OÙ est heureuse de vous inviter au vernissage de l’exposition Rencontres « Le Courage des Oiseaux », le 20 janvier 2013, à partir de 15h.
A une époque où les sites internet réduisent le mot rencontre à l’évocation d’une recherche solitaire et virtuelle, choisir « Rencontres » comme co-titre d’exposition peut paraître banal. Au contraire, c’est lui rendre sa force tant la rencontre est la base de notre activité de galeriste. C’est un mot ouvert, curieux, un mot qui interroge, permet les choix et la mise en relation. Il est riche en synonyme : coïncidence, concours, conjonction, conjoncture, entrevue, hasard, jonction, rendez-vous, retrouvailles, mais aussi : carambolage, choc, combat, contact, interférence, réunion. Il éveille l’imaginaire, l’envie de connaître et construire. Les rencontres sont des moteurs, des instants que la vie offre pour s’ouvrir au monde si nous avons la capacité d’écouter et prolonger ce qui va naître. Ici, « Rencontres » relient les créations d’artistes dont nous avons croisé les routes pour poursuivre leur cheminement avec vous. Tous les artistes invités, musiciens, plasticiens, DJ, performeurs, designeurs, créateurs, stylistes, vivent et travaillent à Marseille et un peu partout.
We are pleased to invite you to our next Opening for « Rencontres », on January 20, 2013.
At a time when the web sites reduce the word « encounter » to the evocation of a solitary and virtual research, choosing the word « Encounters » as a title for an exhibition may seem commonplace. On the contrary, it is to give it back its strength so true is it that the encounter is the very basis of our activity as galerists. It is an open, inquisitive word which questions and affords choices and intercourse. It is fraught with synonyms : coincidence, concourse, conjunction and conjuncture, interview, chance, junction, appointment, meeting again but also: jostling, clash, fight, contact, interference, gathering. It arouses imagination and the desire to enlarge one’s knowledge and build up (something). Encounters are propelling movers, moments which life offers in order to open oneself to the world if we possess the capacity to listen and extend the life of what is to be born. Here, « Encounters » draw links between the creations of the artists whose paths we have crossed in order to share their process with you.
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Je m’introduis dans «OÙ» ce lieu que je connais si bien. Le pêne lançant a du mal à se loger mais j’insiste. La porte se ferme. Sur ma gauche une céramique. Un lapin bleu mais pas que. Un hybride aux oreilles qui coupent, au regard exagéré trahissant un corps gras, des veines blanches, une paire de grandes pattes suppliant une assise parfaite. Tel un boxeur sur ses gardes, il attend patiemment. Je me retourne. Mon regard se dirige vers un dessin aux couleurs pastels, des formes s’enchevêtrent au fur et à mesure que j’avance. Soudain le portrait d’un homme barbu m’interpelle. Je stoppe net ma course. Une appendice rose enveloppe son large cou réajustant sans aucun doute une attitude grave.
J’hésite.
Je me situe maintenant au centre de la pièce. Je jette «fronton» un coup d’œil rapide sur ce qui m’attend. A ma droite un plateau en bois et ses tréteaux sur lequel repose plusieurs dessins. Plus loin sur ma gauche, contre le mur, une autre série de dessins en noir et blanc sont agencés de manière symétrique. Plus près sur ma droite des habits, la moitié d’un cadre. Je me concentre et me dirige timidement vers ces formes colorées, laissant de côté une série de jaquettes de cassettes audio posées en rend d’oignon sur une table déséquilibré, ainsi qu’un casque sur un tabouret en bois relié à un magnétophone. Je reviendrai plus tard sur l’audio.
Je chope, par ci par là quelques fragments de cette arabesque très expressive. Des visages fermés, des corps torturés, des figures nauséeuses et câlines. J’entends une voix venant de la rue: «Putain c’est beau ça! »
Un pas de coté et hop! un pas en avant. 134, 143, 1.91 un bureau près d’une porte. Je baisse ma tête. Plusieurs propositions de différents formats aux supports hétéroclites m’apparaissent comme des entités rassurantes. Je pense aux chamans mexicain, à l’Inde, au Canada, à Otto Dix. Demi tour sur moi-même, direction nord-est. L’agencement ordonné de cadres noirs contenant foule me convient. J’observe quelques secondes l’ouvrage. « Lento lento » apparaissent des figures amphibiennes. Peut-être « les origines humaines ? »
Derrière moi un autre cadre, un cinquante par quatre vingt.
Je m’avance vers lui. J’entrevoie progressivement un monde similaire à l’œuvre précédente. Un environnement cauchemardesque, un foutoir de corps criant et agonisant dans une sorte d’anti-monde. Le trait mal assuré et ingénu m’asticote. Je pense à Iron Maiden, à mes années collège. Sur ma droite, 36 fringues déposées délicatement sur des cintres en plastique noir. Une penderie à roulette soutien ces corps en tissus animés. Des draps, des couvertures, des torchons et j’en passe, redécoupés pour donner forme. Du sur mesure pour personne. Les courbes des pieds du dressing casse une configuration radicale. Quelques minutes s’écoulent. Un pas en arrière et je rebrousse chemin vers l’audio.
Comme un «I» face au mur.
Je dépose lentement le casque sur ma tête. Avec beaucoup de peine j’entends. J’entends une base rythmique piquée par de franches répétitions, des oiseaux de trait, des crépitements qui s’affrontent, des bruits bigarrés. Le pressentiment ressenti au début de ma visite se confirme peut-être. L’écriture sonore tente d’exorciser une atmosphère douloureuse et ça marche. Le ton est donné, celui du noir et blanc, du pastel dissimulant sans effort l’esprit gentiment torturé de ces œuvres. Je finis cette ronde en me laissant penser que le vide, interstice de ces travaux, me fascine toujours autant.
Je quitte le lieu d’exposition laissant encore une fois derrière moi un réel proliférer.
Texte de Yannick Papailhau.
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