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  • Marc Quer, Marine Le Flour
  • La mesure du possible / Parallel Princess
  • MARC QUER La mesure du possible – MARINE LE FLOUR Parallel Princess
    Exposition La mesure du possible, installation in situ de MARC QUER.

    01 mai – 19 mai 2013  du mercredi au samedi de 15h00 à 19h00.

    Vernissage le 19 mai de 15h00 à 21h00.

    Concert de Parallel Princess à 19h00 le soir du vernissage.

    Parallel Princess pour une dance party des plus chaotiques !

    Partenariat avec Camille Videcoq
    En résonance au Printemps de l’Art Contemporain à Marseille (PAC)
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    19 mai 2013 – 21:30 – en after au Studio M – 64 rue d’Aubagne – 13001 Marseille
    c/o PHILIPPE MUNDA
    Présentation photo – 2nd partie[JE NE SUIS PAS D’ACCORD AVEC L’IDÉE] [JE PASSERAIS DONNER MON AVIS][LA RÉALITÉ DU RÊVE]
    +
    Bar
    &
    DJ Sound
    PIERRE BELOUIN (Optical Sound)
    MARINE LE FLOUR (Pacific Princess)
    PHILIPPE STEPCZAK (TechnéRiam)
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    MARINE LE FLOUR – Parallel Princess – Pacific Princess

    Née en 1988 vit et travaille à Marseille. Mèl.:  <marine.leflour@gmail.com>.

    http://dnsep.ensa-bourges.fr/marine-le-flour

    Documentation sur le travail : https://www.facebook.com/pages/Pacific-Princess/147497605313767?fref=ts

    « Parallel Princess » (dj set). Disc jockey mi femme mi bateau PP élabore un nouveau projet à la frontière entre l’atmosphère terrestre et l’espace. Le PARALLEL PRINCESS est doté de deux hélices réceptrices pouvant atteindre une vitesse de 45T par minute.

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    MARC QUER

    06 95 77 14 37. Né le 04-04-1965, à Villepinte. Vit et travaille à Marseille, France. Mèl.: univre <univre@voila.fr>.

    Documentation sur le travail : <http://www.documentsdartistes.org/artistes/quer>.

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    PIERRE BELOUIN – Optical Sound

    Documentation sur le travail : http://documentsdartistes.org/artistes/belouin/page1.html

    105 rue des Volubilis 83190 Ollioules

    Mobile : 06 60 97 20 13

    Tél. : 09 53 67 23 27

    E-Mail : pierre@optical-sound.com

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    PHILIPPE STEPCZAK – TechnéRiam

    61 rue Jean de Bernardy, 13001 Marseille – Tèl.:  0952521279.

    Documentation sur le travail : http://www.riam.info/

    https://www.facebook.com/pages/RIAM-Festival/108542785887152

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    Philippe MUNDA – Instant Pictures, Vintages Prints

    Studio M – 64 rue d’Aubagne – 13001 Marseille

    [Instant Pictures, Vintages Prints] présentation

    Documentation sur le travail : http://paul-m-studio.blogspot.fr/ – http://www.philippemunda.com/

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    Le concept-projet de OÙ est de présenter pratiquement au même moment plusieurs évènements dans des lieux différents : l’espace de OÙ, l’annexe de OÙ, l’espace public, le Studio M et l’Américan Gallery.

    Texte pour les évènements organisés par OÙ : “trois jours avec …”

    Trois jours avec… est un nouveau moment de rencontres consacré à la culture sans frontière de genre.

    Alors que la culture expérimentale peine à se faire entendre parmi toutes les productions artistiques actuelles, le programme vise à révéler les pratiques poétiques de personnalités d’univers différents (architectes, philosophes, cinéastes, managers, musiciens, plasticiens, écrivains, …) en favorisant leur rencontre et leur dialogue.

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    Texte pour La Mesure du possible de Marc QUER dans le cadre des trois jours avec …

    Mais tout est dorénavant en place pour que le voyage soit une question sérieuse.

    Prenant acte du processus sans fin qu’induisent le départ et l’errance, Marc Quer reconnaît immédiatement dans le monde ce qui, à l’origine de son parcours, fonde sa propre démarche : la valeur ontologique du geste qui fabrique et donne naissance, sa répétition attentive et maîtrisée. Véritable suture dans la fragmentation du déplacement, le geste traditionnel s’impose naturellement à l’oeil de l’arpenteur comme un point invariant rassurant. Au fil de ses errances, de pays en pays, l’artiste collectionne cette chorégraphie manuelle qui fonde la construction d’une culture dans une dimension rituelle à travers les âges.

    L’assemblage des images de Marc Quer est dans le coup. Mais à la façon d’une vanité sûre de sa forme. Les réceptacles agencés dans chaque image, et le jeu des images entre elles, sont bien produits. Les angles et les décalages sont bien posés. Tout est littéral, brut, explicite. Le jeu du pendu et la fille nue (la corde et la fente), tout comme le plastique du seau et la paille du panier, conjuguent leurs présences. Ce qui est posé, face à l’oeil, est à prendre. Le jeu avec les mots est ici une forme du partage, de la tension. Quoi de mieux qu’un appentis de chantier pour fantasmer une vie heureuse ? Justement, l’arrangement d’images parle aussi d’amour (présent dans les titres donnés à deux photos, comme une trame), avec la même distance chaleureuse qui moque le dispositif : « encore une installation », nous dit-il.   DV

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    En alternant dans ses expositions, objets trouvés et compositions frustes, Marc Quer dispose un feu croisé où se réchauffe son attention pour le genre humain et ce, sans aucune complaisance. Pour exemple, Mon cœur maçonné ne sombre jamais dans le politically correct malgré la pauvreté visible de ses éléments constitutifs. Soit un petit pull rouge taille 4 ans piqué de spigaous, fanion léger tendu sur son cintre en fil de fer. Originellement pensé pour un ensemble sculptural, il fonctionne seul comme le symbole d’une pratique dynamique puisant dans le creuset de l’espace urbain ses repères – au même titre que les cartons et autres parpaings qui parcourent toute l’œuvre de Marc Quer. Cette esthétique du minimum, ce presque rien sont autant de figures à verser au dossier de l’artiste et dont le projet traite autant de l’âme que du concret.   SLM

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    Marc QUER propose, en continuité de l’exposition La Mesure du Possible à OÙ,

    Moi aussi je suis né, moi aussi je vais mourir, les figures de l’enfermement à l’Américan Gallery ; présentée par Pamela King et Hervé Casatanet à Marseille en partenariat avec OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel.

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    Inquiétante familiarité – Camille Videcoq 11 mai 2013


    « Entre crever dans la poubelle, hantise sous-jacente au struggle for life qui se généralise à l’Occident, et mourir, il y a la différence de la parole qui articule sur l’effondrement de l’avoir et des représentations la question « Qu’est-ce que être ? ». Question « oisive ». Parler qui ne dit plus rien, qui n’a rien d’autre que la perte d’où se forme le dire. Entre la machine qui s’arrête ou crève, et l’acte de mourir, il y a la possibilité de le dire. La possibilité de mourir se joue dans cet entre-deux. »
    À travers légendes et fantômes qui continuent à hanter la vie quotidienne par citations sonores, une tradition du corps se maintient. Elle s’entend mais ne se voit pas. Ce sont en effet des réminiscences de corps plantés dans le langage ordinaire et le jalonnant, cailloux blancs dans la forêt des signes. Expérience amoureuse, finalement. Incisés dans la prose des jours, sans commentaire ni traduction possible, demeurent les sons poétiques de fragments cités. « Il y a » partout ces résonances de corps touchés, tels des « gémissements » et bruits d’amour, cris brisant le texte qu’ils vont faire proliférer autour d’eux, lapsus énonciatifs dans une organisation syntagmatique d’énoncés. Ce sont les analogues linguistiques de l’érection, ou de douleurs sans nom ou de larmes : voix sans langage, énonciations coulant du corps mémorant et opaque lorsqu’il ne dispose plus de l’espace qu’offre au dire amoureux ou endetté de la voix de l’autre.
    Michel de Certeau, L’invention du quotidien, 1. arts de faire, 1980

    Si les oeuvres de Marc Quer empruntent parfois une dimension photographique ou textuelle, se présentant sous forme de livres, s’affichant sur les murs des lieux d’exposition ou des rues, son oeuvre participe avant tout d’une pratique de sculpteur qui ne consiste pas à produire de manière artisanale ou industrielle des objets à partir de matériaux bruts mais à faire fonctionner plastiquement et symboliquement des formes entre elles et dans un espace. Ce genre d’approche de la sculpture fondée sur la manipulation des objets et leur mise en espace est aujourd’hui courante, cependant l’oeuvre de Marc Quer a ceci de particulier, et plus rare, que ses matériaux sont exclusivement des objets ordinaires, ayant déjà servi et portant souvent les marques de cette fonction antérieure étrangère à leur nouveau statut de matériaux artistiques. On peut les supposer trouvés, récupérés ou hérités, leur provenance est incertaine et hasardeuse. À ceux-ci viennent s’associer des matériaux de nature langagière, collectés eux aussi, entendus ou lus ; ils proviennent rarement d’articles de journaux ou de livres, beaucoup plus souvent de petites annonces ou de messages laissés quelque part par une main ou une voix anonyme. Ustensiles accidentés du quotidien, meubles écorchés, fragments bricolés, vêtements discrètement imprégnés des corps qui les ont portés, cartons et sacs en plastiques, parpaings, bricoles précieuses et reliques modestes, supports divers, offres d’amour ou de petits services, recommandations, cris de rage et listes de courses…ils resurgissent au sein même des oeuvres ou dans leurs titres, tels quels ou recomposés.
    Se déployant en agencements de mots et d’objets, les oeuvres de Marc Quer construisent dans ces lieux transitoires que sont les expositions des espaces intensément habités comme peuvent l’être les logis provisoires. À la différence des lieux qui circonscrivent un domaine, où l’aménagement mobilier mime la certitude du titre de propriété garantissant la distribution hiérarchisée des places et des pouvoirs, ces espaces correspondent à la définition qu’en donne Henri de Certeau dans l’Invention du quotidien : « Est espace l’effet produit par les opérations qui l’orientent, le circonstancient, le temporalisent et l’amènent à fonctionner en unité polyvalente de programmes conflictuels ou de proximités contractuelles. L’espace serait au lieu ce que devient le mot quand il est parlé, c’est à dire quand il est saisi dans l’ambiguïté d’une effectuation, mué en un terme relevant de multiples conventions, posé comme l’acte d’un présent (ou d’un temps), et modifié par les transformations dues à des voisinages successifs… En somme, l’espace est un lieu pratiqué. Ainsi la rue géométriquement définie par un urbanisme est transformée en espace par des marcheurs. »
    À la fois pratique quotidienne et davantage que cela, la marche à travers la ville joue un rôle d’autant plus notable dans l’oeuvre de Marc Quer qu’elle ne s’inscrit pas dans le cadre d’une production culturelle institutionnalisée. Vouée à aucun spectacle, ne visant pas la production d’artefacts, cette pratique de la ville dans laquelle l’activité de l’artiste ne se dissocie pas de la vie ordinaire est étroitement liée à la pratique de l’espace qui s’effectue ailleurs, dans le lieu et le temps de l’exposition. Au hasard des parcours il prélève ces éléments, objets ou mots, qui deviendront plus tard les matériaux de ses constructions langagières et plastiques, mais c’est aussi dans cette pratique de la ville qu’il forge une certaine manière de produire des formes.
    Le lieu d’exposition habité par les oeuvres de Marc Quer est aussi éloigné du showroom aseptisé qui met en exposition un intérieur factice que de la galerie qui met en scène un art sur piédestal. Dès lors que cette vocation de machine à fétichiser s’efface, le lieu d’exposition s’affirme dans une fonction peut-être plus essentielle qui consiste à poser les conditions de possibilité concrètes, les dimensions et les repères d’un nouvel agencement. Car si la re-configuration des matériaux-objets passe par un premier temps de manipulation et d’attente dans l’espace de l’atelier, où ils se redéfinissent à travers des catégorisations multiples et mouvantes de formes, matériaux, fonctions, propriétés matérielles et signifiantes, où ils voisinent et finissent parfois par se lier dans des rapports plus ou moins distants ou proches, durs ou mous, en tension ou avec légèreté, tendres ou acérés, souvent les deux à la fois, c’est dans l’espace et le temps de l’exposition que s’effectue l’agencement des parties et de l’ensemble dans le détail de leur ajustement exact.
    Dans cet espace qui advient par ce qu’il permet d’opérer, l’art pourrait peut-être se définir comme ce que produit la présence réciproque de l’oeuvre au spectateur et du spectateur à l’oeuvre. L’exposition actualise la possibilité d’une rencontre dont il revient dès lors à chacun de prendre la mesure. C’est une relation qui s’amorce dans un sentiment paradoxal analogue à ce que l’on ressent quand on pénètre dans un lieu occupé où l’on se sent à la fois familier, désiré et intrus. L’émotion particulière que suscitent les oeuvres de Marc Quer, nous pouvons encore tenter de la nommer en empruntant à nouveau les mots de Michel de Certeau parlant d’une « inquiétante familiarité de la ville », oxymore où se révèle l’étrange présence de l’autre au plus profond de l’intime, comme ces résidus domestiques qui après s’être insinués dans les interstices du quadrillage urbain, réintroduisent dans le giron du lieu intérieur la présence corrosive d’un vécu dont la vérité ne peut s’offrir que d’être fabulée.
    Les oeuvres de Marc Quer ne simulent pas l’apparence d’un ordinaire, elles ne présentent aucun décor du quotidien, mais le font « parler » par des formes dont les agencements s’articulent comme ces « manières de faire » et ces « manières de dire » ordinaires par lesquelles les gens s’approprient les objets et le langage dans l’usage quotidien. C’est en quoi elles ne sont pas seulement des jeux de signes, mais produisent autre chose qui est de l’ordre d’une énonciation. La manière dont se reconfigurent les objets entre eux et dans l’espace partage avec les mots qui s’y trouvent une stylistique faite de lapsus et d’équivoques subreptices, d’incorrections heureuses et de tournures singulières qui s’affranchissent des normes de l’usage des choses comme du sens littéral des mots et font surgir un sens figuré. Porté par cette licence du parlé, les oeuvres peuvent ainsi adresser à qui les entend des petites vérités délicieuses ou tragiques, mythes minuscules comme le sont les visions remontées de l’enfance, où continue à se dire dans le langage imagé de la fable l’indicible inquiétude de l’autre qui accompagne chaque parcours singulier dans ses secrets détours.

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    Frédéric Valabrègue, 2011 (extrait) Il n’y a pas un seul usage de l’atelier et celui-ci a évolué avec toutes les définitions récentes de l’art. Celui-ci peut être un refuge, une cellule de moine, un repaire, un espace d’archivages ou de stockage, une place attenante à l’espace domestique, un laboratoire, un bureau, un établi d’artisan, une petite entreprise, une PME et même le fameux atelier du XIXème siècle rempli d’accessoires théâtraux et proche du cabinet des curiosités. Quand on entre dans l’atelier de Marc Quer, garage situé dans une ruelle vide de l’Estaque, village et port adjacents à la ville, on se retrouve devant un tas confus dont peuvent être extraits des éléments pour des ensembles sculpturaux ou des installations. Le tas matriciel débordant et informe laisse le hasard organiser des rencontres et des associations. Tous ces objets, fripes, vieux fanzines, morceaux de carton, inscriptions rudimentaires constituent un lexique pour des phrases dont les modèles sont les étals de rue sous le pont du Cap-Pinède et autour du marché aux puces des Arnavaux. Beaucoup d’artistes sentent la pression d’un dehors qui les appellent sans cesse. Marc Quer qui dessine, photographie, sculpte, danse, invente des publications et des promenades, préfère être dehors. L’atelier lui permet d’accumuler les provisions avec lesquels improviser. Garder l’atelier, c’est se mettre en demeure de passer à l’acte avec tout ce que ça suppose comme ennui et angoisse pour les obsédés de la réalisation. L’atelier, lieu de gestation et parfois de macération, n’est pas toujours un espace agréable. C’est aussi le lieu du doute et du manque de recul. Il est dans le meilleur des cas organisé comme une machine quand la production est bien huilée, mais sa fonctionnalité appartient à chaque artiste, ce qui en fait en même temps une sorte de tanière pour animal en hibernation prolongée. Si l’ancien atelier dans sa version classique n’est plus pour la plupart des artistes le lieu où tout se joue, c’est parce qu’après la révolution picturale du plein air, le désir de se confronter à une réalité incarnée par la ville en générale, non pas dans sa représentation mais dans son rythme de vie et sa culture, les a poussés dehors. Quand la vie quotidienne est devenue l’espace d’investigation et le tremplin, l’atelier a pris moins d’importance. Il est devenu le lieu du rassemblement mais plus tout à fait celui de la recherche. Pour Marc Quer, il est plus important de saisir un rapport de formes et de matériaux dans la rue – rapport qu’il va traduire et mettre en place dans son dépôts – que d’affronter le silence de l’atelier. C’est dans l’instantanéité du regard, dans la restitution du coup d’oeil qu’il tire une sentimentalité acide de choses pauvres mais propices à la rémanence. Il semble que plus ses moyens sont dérisoires et plus leur charge émotionnelle est claire. Il sait que ses matériaux comptent un nombre suffisant d’indices et que leur métonymie rebâtit un environnement populaire rempli de voix et d’inscriptions. Cet environnement, ce serait celui de n’importe quel sous-prolétariat de la planète. Il n’y a pas là de folklore, juste une façon de favoriser une rencontre visuelle ou langagière. Le modèle, ce peut être le geste des métiers, celui du manoeuvre plutôt que du maçon. Ce peut être aussi les marchés du dimanche de la Porte-d’Aix ou de la rue Longue où on étale au sol un mouchoir puis pose une montre brisée et une paire de chaussettes, plus pour la discussion que pour une vente de deux sous. Cette conversation par écrits interposés – affichettes où chacun cherche son chat, tapisseries hirsutes formées par un feuilletage d’adresses et numéros de téléphone – sèment sur les murs un jeu de pistes amorçant une rencontre. Les pièces de Marc Quer contiennent souvent un appel au lien ou font état d’un lien qui se défait. Elles sont remplies de rumeurs. Elles sont des invites à jouer avec la ville. Elles répondent au désir de laisser un signe, inscrire, mar(c)quer. Il y aurait autre chose qui serait le pari du vernaculaire. Marc Quer a vécu son enfance à La Bricarde, une cité au-dessus de l’Estaque. Il possède sur le bout des doigts le répertoire des comportements de la plupart des gens des quartiers. A partir de ses observations, en satiriste bienveillant, le plus en empathie, il tire un type de ces gens et en instaure les lignes et la définition. Ce personnage dont il est aussi le modèle, acteur et moqueur furieux de ses mésaventures et de ses déboires, ce serait le méditerranéen confronté à la confusion de ses sentiments, une rudesse machiste cachant un coeur d’écorché et jouant avec le pathétique de ses contradictions. L’artiste organise la surenchère d’un personnage identifiable du premier coup d’oeil tellement il caractérise le local. Il n’y a pas un mot écrit, pas un objet ni un assemblage de Quer qui n’évoque pas ce type, qui ne soit pas reconductible à sa manière d’être. L’autoportrait de l’auteur et acteur et son autobiographie se dessinent derrière ses réalisations même les plus sculpturales – les installations de parpaings ou les fragments de chantier -. Il n’est pas un moi, encore moins un ego, il est plutôt le dénominateur commun issu d’une géographie, de circonstances socio-culturelles et de particularités langagières. A travers ce type, Marc Quer nous montre une ville collant aux symptômes et y répondant par l’affect. Ici, face à n’importe quel événement, c’est le corps entier de la ville qui réagit sans recul. L’artiste place son vocabulaire de façon à ce qu’il résonne avec le collectif. Il en condense la mythologie. Ce mode de placement local, hauteur de ton et d’inflexions d’une langue densifiée par une économie rigoureuse, est hissé à la hauteur de ce que Baudelaire nommait avec admiration le poncif. Ce vernaculaire reconstruit est immédiatement traduisible et perceptible dans n’importe quelle autre langue. Une publication récente réalisée avec les Editions P de Denis Prisset, intitulée Monsieur Drame, où toute une série de courriels signifiant des ruptures amoureuses plus ou moins navrantes avoisine des images en noir et blanc de portes d’hôtels de passe couverts de graffitis, exemplifie bien la constitution de ce personnage à l’affect attendrissant et catastrophique. … Frédéric Valabrègue, 2011 (extrait)

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    Philippe MUNDA -Instant Pictures, Vintages Prints
    Studio M – 64 rue d’Aubagne – 13001 Marseille
    [Instant Pictures, Vintages Prints] présentation
    http://paul-m-studio.blogspot.fr/http://www.philippemunda.com/
    Il y a une façon particulière chez Philippe Munda de faire confiance aux rencontres: quelqu’un qu’il recroise dans la rue ou une personne qui lui laisse un petit mot dans un cinéma. Cette façon de se laisser conduire par les coïncidences est inéluctablement liée au désir. Mais plutôt que linéaire, ce désir rentre dans un jeu d’échos avec son propre travail ou celui d’autres artistes, laissant les hypothèses en ouvert et faisant de l’hésitation un art qui suspend sa vie et son regard sur le monde. Texte de Pedro Morais.
    Accumulation de signes formant une image, situe le travail de Philippe Munda. Son univers se manifeste par le biais de la photographie, assemblages d’instantanés, collages, organisations d’expositions. Pour connaitre son oeuvre, il faut prendre le temps d’en parcourir l’ensemble. Ce qui est caché est aussi important que l’évidence, l’oeuvre est en état d’évolution permanente. Il s’agit d’un travail en cours ou les photos et montages inachevés se prolongent ailleurs, de publications en expositions, tant invitant qu’invité. Cela donne lieu à une écriture poétique brute et sophistiquée, présente et personnelle. Les titres, de ses expositions: « en ne venant pas hier, vous m’avez permis de parler de votre absence », « 1+1 Accumulation », les pièces: « Disposition favorable » et  » The Passenger » disent une partie de son travail: Philippe Munda travaille sur le manque, le retour, l’absence, la présence, l’instantanné, la pose longue.
    Philippe Munda est en résidence permanente, son territoire est en mouvement et le lieu est important. A travers la photographie il a parcourus les champs de la mode, du portrait, du paysage, de la danse, des arts; capter le monde, afin de définir le sien. A la fois exhibitioniste et secret, il se place en tant qu’opérateur et acteur, il ne donne pas les clefs de son travail, mais vous invite à une visite au studio.

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