Concert performance de Laure CHAMINAS « Laure Chaminas chante du Baquié » à 19h00 le soir du vernissage.
Sonia LABBEN interprètera en langue des signes :
le temps de rien ; autrefois ; l’aventure ; come prima ; le désordre ; que reste t’il ?.
Le 21.03.13 à partir de 21:30 – En after dans un appartement du centre de Marseille après le vernissage de OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel.
Vitrine textes de Richard BAQUIÉ extraits sélectionnés par Laure CHAMINAS.
21 mars – 16 avril 2013 du mercredi au samedi de 15h00 à 19h00.
En résonance de l’exposition d’ouverture du nouveau FRAC PACA le 22.03.2013.
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Laure Chaminas :
<http://fr.myspace.com/chaminas>, <http://www.concertandco.com/artiste/laure-chaminas/billet-concert-35522.htm>. Chanson cabaret à météo variable (du médiéval au punk). Début 2003, l’apogée 2007, la fin 2009… 1 concert en 2010, avril. Mars 2012 jetée sur scéne à Tentabulle, cirque féministe direct live à radio galère en nov et dec 2012 – resurgence scénique en déc 2012 à la salle gueule, salle des bas fonds Marseillais où suinte un cour d’eau souterrain. Soirée Greuf de moupes entertainment.
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Richard Baquié chez OÙ
Bérengère Chauffet
L’OÙ de là
Les murs blancs de l’espace OÙ offrent aux passants de la rue Jean de Bernardy le temps de s’accrocher aux mots de Richard Baquié.
C’est en nous emmenant ailleurs qu’Axelle Galtier nous parle de OÙ. Le long du chemin, elle nous en conte l’histoire, son sens et ses engagements. Le lieu est le fruit des expériences martiniquaise et parisienne d’Axelle, qui porte en elle la volonté de donner à voir les pratiques artistiques les plus diverses. Ici, tout fait sens, de l’économie de moyens (suivant l’expression « faire de nécessité vertu », le peu de financement concourt parfois à la création) au choix du nom, jusque dans
l’inauguration du lieu… le premier mai 2000.
Retour au lieu. En vitrine, des fragments d’écrits de Richard Baquié, véritables gourmandises de l’esprit, donnent matière à réfléchir. Laure Chaminas en a choisi les extraits avant de les égrainer en un chant lors d’une performance le 21 mars dernier. Un parti pris qui traduit la différence entre OÙ, « lieu d’exposition pour l’art actuel », et une galerie.
Un « détail » subtil mais primordial : OÙ est un espace ouvert et associatif, dont 30 % des fonds proviennent de donations privées. Il s’y passe ce qu’on l’on ne verra plus ailleurs, grâce à une liberté totale, à contre-courant de toute stratégie mercantile. Au fond de la cour, un cabanon, entre la cabane du Corbusier et la cabine de bateau, permet d’accueillir des artistes en résidence. Cet espace bouillonnant de calme et de respiration, qui tranche avec le tumulte marseillais, reflète l’esprit des lieux. Tel est OÙ, un instant intermédiaire entre les écoles d’art, les galeries et les institutions, lieu de découverte de jeunes artistes et d’échanges de sensibilités.
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PEDRO MORAIS
Laure Chaminas. the king is back.
Mythe urbain, championne de danse sur table, Mona Lisa insolente, anarchiste émérite, égérie à ses heures (tardives), féministe quatrième génération (et dimension), superstar de l’underground et des salons de poésie d’avant-garde, elle fait une performance-concert ce jeudi à OÙ (Marseille) à partir de textes de l’artiste Richard Baquié.
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Richard Baquié – De l’importance du verbe, des mots, et de la lettre. Il est vrai que s’il est un fait presque inséparable des travaux de l’artiste, il s’agit bien de la présence des mots. En effet, toujours placés au cœur de l’œuvre, les mots confèrent aux créations de Richard Baquié, si diverses soient-elles, une puissance nouvelle, une puissance éminemment humaine. Richard Baquié avait, en ce sens, confié à Gérard Traquandi (qui précise qu’il faut manipuler avec précaution cette phrase) que « les mots sont des béquilles », sinon, que les mots sont pour lui des outils. Les mots agissent entre eux s’articulent, de même que les lettres s’articulent entre elles. L’œuvre de l’artiste marseillais se fonde, en grande partie, sur ces principes. Recherche de la certitude n°2 se présente ainsi comme un puzzle sur lequel un texte a été découpé en négatif (texte agrémenté de volutes rappelant les anches d’un violon, pourvues d’écritures, elles aussi). Il y est écrit : « Le cerveau construit des représentations identifiables à des états physiques ». Là encore, le regardeur bascule dans l’intime. Les représentations mentales qui se font, ici au travers des mots, provoquent des incidences sur le corps (états physiques). Ces dernières se font normalement à partir de la mémoire, chaque mot renvoie en conséquence son lecteur à une perception intime, laquelle agit directement sur son corps. Ici encore, il n’est pas impertinent de parler d’interactivité. Le bricolage amène à l’objet, l’objet à l’échange, en conséquence, c’est de cet objet que naît le lien social, l’expérience de l’autre, de « l’en dehors », au travers notamment du langage. Le mot est donc, encore une fois, un outil, une « béquille ». Certes, une certaine fraîcheur se dégage des œuvres de Richard Baquié, encore faut-il séparer les faits précédemment énoncés et décrits de la volonté et de la pensée de ce dernier. C’est une poésie qui peut appeler à la mélancolie, ou à la nostalgie, qui peut raviver des joies passées ou assombrir le présent de ses fantômes. Les mots sont puissants, les images choisies (mobilier de café, chaises en face à face, croix puissante qui s’impose et occupe l’espace) le sont tout autant, il s’agit bien ici d’une poésie dont le procédé est celui de métaphore ouverte. Cependant, il ne faut pas y voir trop loin, ces éléments ne sont pas d’ordre métaphysique, l’artiste ne recherche pas le fond commun à l’Humanité, le mythe premier. Encore une fois, il faut se rappeler que Richard Baquié est un artiste marseillais. La cité phocéenne est une ville portuaire où depuis l’Antiquité transitent des individus venus de loin, un lieu cosmopolite au plus haut point. Mais un lieu aussi où règne le chaos, ce que l’artiste nommait « le désordre à l’italienne », la précarité, le soleil y sont rudes, ils exacerbent la misère commune et, dans le cas de cette ville, presque « ordinaire ». Ces faits sont d’une importance capitale, Richard Baquié, en effet, tire sa poésie du lieu où il vit, non de mythologies contemporaines communes et déracinées. Il dit : « Ce sont des questions que je me pose, non pas sur ma vie, mais sur le lieu où je vis ». Néanmoins, ce lieu de vie, à l’image de la situation artistique postmoderne, demeure lieu de l’accumulation des fragments, de la juxtaposition des plus fortes contradictions, de l’éphémère, peut-être même du « capharnaüm », de ce désordre, ordonné selon une logique imperceptible. Quoi qu’il en soit, le point central de l’œuvre de Richard Baquié part de ce carrefour, de ce croisement d’origines, de destinations et de destinées.
Si poésie il y a chez Richard Baquié, c’est avant tout la poésie du voyage, l’aventure.
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Philippe Munda –Instant Pictures, Vintages Prints
Studio M – 64 rue d’Aubagne – 13001 Marseille
[Instant Pictures, Vintages Prints] présentation
http://paul-m-studio.blogspot.fr/ – http://www.philippemunda.com/
Accumulation de signes formant une image, situe le travail de Philippe Munda. Son univers se manifeste par le biais de la photographie, assemblages d’instantanés, collages, organisations d’expositions. Pour connaitre son oeuvre, il faut prendre le temps d’en parcourir l’ensemble. Ce qui est caché est aussi important que l’évidence, l’oeuvre est en état d’évolution permanente. Il s’agit d’un travail en cours ou les photos et montages inachevés se prolongent ailleurs, de publications en expositions, tant invitant qu’invité. Cela donne lieu à une écriture poétique brute et sophistiquée, présente et personnelle. Les titres, de ses expositions: « en ne venant pas hier, vous m’avez permis de parler de votre absence », « 1+1 Accumulation », les pièces: « Disposition favorable » et » The Passenger » disent une partie de son travail: Philippe Munda travaille sur le manque, le retour, l’absence, la présence, l’instantanné, la pose longue.
Philippe Munda est en résidence permanente, son territoire est en mouvement et le lieu est important. A travers la photographie il a parcourus les champs de la mode, du portrait, du paysage, de la danse, des arts; capter le monde, afin de définir le sien. A la fois exhibitioniste et secret, il se place en tant qu’opérateur et acteur, il ne donne pas les clefs de son travail, mais vous invite à une visite au studio.