Exposition du 24 juin au 13 juillet 2013
avec Damia Bouic, Rémi Bragard, Alexander Grube, Luc Jeand’heur, Monica Struder & Christophe Van der Berg (Collection Espace Multimedia Gantner). Sur une proposition de Luc Jeand’heur.
« La réalité objective n’est que le produit d’un raisonnement destiné à formuler l’universalisation hypothétique d’une multitude de réalités subjectives. »
Philip K. Dick, La Fourmi électrique , 1969
Chapitre 1 : still trip, réalité dormante, rétrofutur, utopie, hétérochronie, dérive, Glissement de temps sur Mars…(« Attention, à utiliser exclusivement selon le mode d’emploi, et avec précaution. »)
Ce premier volet célibataire de l’exposition UBIQUE* emprunte à l’écrivain américain Philip Kindred Dick (1928-1982) son titre et une idée de science-fiction. Il s’agit de se glisser plus près d’une approche bricoleuse de fan de S.F. que d’un commissariat thématique rigoureux, disons un conteur plutôt qu’un curateur. Ce qui m’intéresse entre autres dans la S.F. est sa capacité à offrir une réalité de contrebande, une actualité utopique, un souvenir d’anticipation, une bonne mémoire des rêves, une pensée schizophrénique, une science mélancolique, un sens allégorique, une temporalité labyrinthique, un plurivers personnel possible, un rationalisme mythologique,une machine désirante, une vision satellitaire, une astronomie utérine, un matérialisme platonique, un sophisme alchimique, une littéralité métaphysique,une entropie conditionnelle, une vérité déchiquetée, une folie rationnelle, une complexité absurde, une logique de contradiction, une théorie de la relativité régressive, une imagination enfantine adulte, un jumeau étranger, une divine ironie, un humanisme fétichiste, un prophétisme kafkaien, une passion aporétique, une dématérialisation bartelbienne… bref UBIQUE dérive sur son esprit romanesque (la fiction est une expérience du réel) plutôt que de tout miser sur la question socio-politique, formaliste, techno-techno-scientifique, idéologique (façon « fin de l’Histoire »), oraculaire..
La série X-Files annonçait « The truth is out there » ou « La vérité* est ailleurs » paraphrasant Heidegger et Platon (d’après Wikipedia), mais ailleurs, c’est ici : un lapin de l’an 2000, le space opera du Comte de Monte Cristo, la Terre cerclée de ses anneaux, un retour en enfance vers le futur venu du passé, des œuvres dématérialisées aux idées venues d’ailleurs, des livres cinétiques « metal », un programme informatique hallucinogène…
Luc Jeand’heur est artiste et écrivain, spectateur et acteur attentifs des arts contemporains. Auteur de textes liés au romanesque, à la poésie, à l’art des plasticiens et des expositions. Professeur assistant à l’Ecole supérieure d’art et de design Marseille-Méditerranée et personnage du milieu de l’art contemporain marseillais. Il est le commissaire de cette exposition.
la galerie HO remercie la collection espace multimédia Gantner de nous avoir permis de présenter l’oeuvre TRIP de Monica Struder & Christophe Van der Berg
www.espacemultimediagantner.cg90.net