AIMERIC CHAY
Libertés Sup(er)posées
Pavillon M Quai de l’Hôtel de Ville Marseille
Dans le cadre de sa programmation « Beyond the Wall », la galerie Gourvennec Ogor invite l’artiste Aimeric Chay au Pavillon M.
Né le 10/03/1989. Aimeric Chay vît et travaille à Aix-en-Provence.
« La réalité du monde quantique n’est pas celle de notre univers macroscopique.
A l’échelle de l’infiniment petit, la matière n’est plus seulement de nature corpusculaire mais également ondulatoire et grâce à cette double nature, elle peut être en état superposé, à savoir localisée à plusieurs endroits et à différents niveaux d’énergie.
Cette non-localité montre évidemment qu’à cette échelle le temps n’existe pas.
Pour autant, l’étrangeté microscopique ne s’arrête pas là.
En effet, après une interaction mutuelle, l’état de deux systèmes quantiques n’est plus séparable.
Toute manipulation sur les degrés de liberté d’un des deux systèmes détermine aussi l’état de l’autre à la manière d’un seul sous-système et ce quelle que soit la distance qui les sépare.
Cependant, le couplage avec notre environnement macroscopique nous bloque l’accès à toutes ces bizarreries quantiques.
Toute tentative de mesure scientifique ou encore le simple fait de regarder quelque chose force la matière à adopter un état unique : c’est le phénomène de décohérence.
Et plus on augmente la taille et le nombre de particules, plus la décohérence s’opère rapidement ce qui explique que nos yeux restent voilés à ce phénomène et peuvent conduire à l’élaboration d’idées inexactes, inhérentes à notre conception cognitive et sensitive de ce qui nous entoure.
Plus concrètement, on peut définir le phénomène de décohérence comme étant la transition entre le monde quantique et l’univers de la physique classique.
Pour citer Serge Haroche, prix Nobel de physique en 2012 et éminent spécialiste de physique atomique et optique quantique :
« En langage mathématique, les équations auxquelles obéit le système quantique ne sont en rien mystérieuses, elles sont simples et leur interprétation est claire ».
Ainsi, mon travail s’attache à imaginer de façon subjective mais néanmoins imprégnée de concepts scientifiques, ce que nous ne pouvons voir et ce grâce à une interprétation linéaire de concepts personnellement définis, auxquels se greffent une infinité de possibilités.
Par le prisme universel de l’Art, je tente de coucher « noir sur blanc » mes interrogations et mes représentations de cette réalité qui, pour l’instant, nous échappe encore ; et dans ce contexte, l’usage des couleurs et d’une géométrie presque primitive et intuitive, m’ont semblé être les outils et les vecteurs évidents de ma traduction de ce monde si complexe. »