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  • Ideal Corpus, Matthieu Clainchard
  • IDEAL CORPUS feat MATTHIEU CLAINCHARD
  • Vue de l’exposition Ideal Corpus feat Matthieu Clainchard © La GAD

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    IDEAL CORPUS feat MATTHIEU CLAINCHARD

     

    Curator Arnaud Deschin

     

    du 24 janvier au 5  mars 2014

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    Mode d’accés :

    Soit à  l’intérieur,  la visite de l’exposition sera commentée par le galeriste et uniquement sur rendez-vous en appelant le +33 6 75 67 20 96 ou par email : info@lagad.eu


    et soit, devant la galerie au 34 rue Espérandieu 7j/7 : œuvre Brown box #6 ( nouvelle couleur par Ideal Corpus )

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    Découvrir l’album photos du vernissage avec entre autres la couleur d’IDEAL CORPUS sur Brown box #6 de Matthieu Clainchard, cliquer ICI


    Boucles, palindromes et anadiploses. Que ce soit ses peintures sur tôle, poteaux ou camions façon Op art, art minimal et mires optiques, ses remix sonores allant du hip-hop à Bernard Blier, de Philip K. Dick au Code de la route, mais aussi ses installations, sculptures, vidéos, performances, Matthieu Clainchard produit des œuvres comme on sample un morceau. Comme l’a dit DJ Spooky : « Pour moi, l’échantillonneur est une sorte de machine à remonter le temps. C’est une façon de manipuler et de reconfigurer des morceaux du passé dans le présent, et de permettre aux permutations du présent de refléter vraiment ce que la musique pourrait devenir. Et te voilà en train de jouer avec le passé, le présent, le futur et l’imparfait du langage même. » La reprise de références appartenant à la culture au sens large, permet à l’artiste d’utiliser l’existant et de le dédoubler pour en révéler les potentiels messages subliminaux. Par la réutilisation et la juxtaposition d’éléments hétéroclites, Matthieu Clainchard mêle les temporalités et nous plonge dans des récits aléatoires. Ainsi, tels les motifs Razzle Dazzle, Matthieu Clainchard opère l’art du camouflage demandant au spectateur de prendre le temps de capter les simulacres, les manipulations et les illusions du présent.

    Marie Bechetoile (2013)
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    IDEAL CORPUS, c’est d’abord une esthétique choc. Des couleurs synthétiques, des palmiers, des dauphins, des sirènes, un œil qui flotte dans une coquille. IDEAL CORPUS, c’est un amour de la forme, la revendication d’une esthétique pour l’esthétique. IDEAL CORPUS, ce sont des œuvres et des gifs allant à l’encontre de l’enseignement néo-conceptuel des Beaux-Arts. IDEAL CORPUS, c’est un mix de high & low, mêlant culture populaire et références historiques : autoportraits, constellations et colonnes doriques se frottent à Gameboy, Barbie et symboles tirés de mangas japonais. Pourtant, cet éclectisme qui aurait pu passer pour postmoderne est passé au tamis d’Internet et des mirages de bonheur exotique. IDEAL CORPUS, c’est un tropicalisme 3.0.

    IDEAL CORPUS, c’est aussi le corps formé par Fruity et Kawaii. Une augmentation de la puissance via la création d’une troisième entité dirait Spinoza. Et il aurait raison de convoquer la notion d’affect afin de définir ce duo. Les deux artistes se sont rencontrés en Inde dans des ateliers de sophrologie et de confiance en soi chez l’enfant et développent une musique à la sensualité puissante ; leur nom, c’est la recherche de leur idéal de fusion.

    IDEAL CORPUS c’est donc une SYMBIOSE. Et une symbiose qui participe de cette idée multiverse de coexistence d’univers parallèles. Le multiverse c’est l’union de tous ces univers, de l’espace, de la matière, du temps et, surtout, de l’énergie. Appelée aussi méta-universe, cette conception du monde permet de dépasser ce dernier. Or, quoi de mieux qu’Internet afin de pousser à un autre niveau notre réalité ? Le réseau permet d’endosser des identités plurielles grâce à la création d’avatar, dépassant en cela les limites géographiques et temporelles de la réalité.

    D’ailleurs, la réalité d’IDEAL CORPUS, c’est Internet ; à l’image du mouvement  seapunk qui n’existe qu’online et auquel ils empruntent leur esthétique. Ils mesurent leur succès en nombre de click plutôt qu’aux nombres de personnes assistant à leurs soirées de mix et de projection ; ils canalisent leur énergie sur le partage en ligne. IDEAL CORPUS s’insère sur la toile en produisant des figurines animées au sein d’images fabriquées ou répand la culture et les codes couleur Internet dans le monde – In Real Life [IRL] devrait-on dire. Leurs toiles (!) et collages photoshop relancent l’idée même d’iconographie ; une iconographie « trouvée » qui les émerveille et symbolise pour eux une « ouverture mélange ».

    IDEAL CORPUS se développe évidemment de manière tentaculaire – référence marine s’il en est – et, grâce à son univers fait de musique aquatique, de défilés virtuels, d’accoutrements divers, construit un environnement à la fois URL et IRL afin de produire un monde qui dépasse les termes de cette équation. IDEAL CORPUS c’est la recherche in progress d’un nouvel IDEALISME. Kawaii et Fruity pensent d’ailleurs la culture comme un individualisme méthodologique, un concept qui redonne le pouvoir aux individus sur les ensembles sociaux. Seuls les hommes – le terme est-il toujours adéquat ? – peuvent changer le système social, et cela par leurs actions.

    IDEAL CORPUS, c’est une ENERGIE CHROMATIQUE et un OPTIMISME CONTEMPORAIN, anticipatoire et de positionnement. C’est bien d’UTOPIE dont il s’agit, et Internet est le lieu choisi de ce renouveau utopique. A l’image d’un Bernard Stiegler, ils pensent le réseau comme la seule issue pour notre monde en fin de vie. Mais c’est, encore une fois simultanément, un locus parfait et un leurre total, à l’image du tropicalisme dont on nous abreuve.

    Texte de Charlotte Cosson & Emmanuelle Luciani

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