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  • Chimène Denneulin
  • PUZZLED
  • Construction Tombouctou 2005, 200x250 cm, impression sur bâche, 2014.

    Exposition présentée dans le cadre de La Nuit des Galeries, organisée par Marseille Expos.

    Puzzled, un réseau d’images.

    Parmi ce qui caractérise les œuvres de Chimène Denneulin, il y a ce qui tient du montage généralisé, à la fois formel et figuré, et dans le même temps ce qui apparaît comme une toile de fond : le monde tel une dérive ou une pérégrination contemporaine. Questionnement quant au territoire et à la relation entretenue avec le médium photographique, l’artiste aime à parler de « faire resurgir le réel »…/…

    Comme elle se déplace sur différents points du monde, Chimène Denneulin n’a de cesse de présenter un processus hétérogène de la représentation, un état des lieux épars et planétaire qui participe de l’écho et des effets miroirs. Compilation de paysages, d’endroits et de silhouettes, collection d’images et de motifs, la mise en réseau orchestrée par l’artiste participe d’une sensation de circularités et de juxtapositions au gré des prises de vue et de scènes de la vie quotidienne.

    Voyages, thème de la frontière, villes signes, si l’artiste s’inscrit volontiers dans la tradition des documentaristes américains et dans la lignée de Walker Evans ou Dorothea Lange, Chimène Denneulin se défend d’une vision  sociologisante de son travail. Focale paradoxale de référents culturels, sa pratique s’intéresse à la confrontation de singularités et de multiplicités : un kaléidoscope des métamorphoses du monde et ses ambiguïtés.

    Avec souvent la rue ou les terrains vagues pour théâtre d’investigation, les photographies de Chimène Denneulin traduisent un sentiment de la périphérie ainsi qu’une certaine idée de la marge, elles donnent à voir des phénomènes de résonance et d’identité. Esthétique du fragment et logique de la disjonction, les sujets s’organisent au sein d’un corpus lié à la marche et à la déambulation, aux contextes urbains génériques ainsi qu’à des éléments récurrents tels que les containers, les voitures ou les constructions. Jeu frontal avec les perspectives et les textures, la matérialité semble s’y revendiquer comme une trame globale, à travers la pose des corps, la présence du végétal ou la structure des bâtiments.

    Pour les portraits, l’usage des teintes vives et des monochromes selon des formats bruts, vont ici de pair avec des données cosmopolites et déroutantes. De par cet emploi inédit du logiciel photoshop, le principe de retouche et de détourage s’appréhende à partir de la perte des repères et d’une décontextualisation du point de vue du spectateur face à la photographie. Parce que ce geste plastique contrarie une notion classique d’un certain répertoire réaliste, la couleur instaure le fait graphique, hybride et décalé, au même titre que la réminiscence pop.

    Frédéric Emprou.

    Zones, détours en photographie.

    Paysage Ensenada 2010 / Construction Angers 2011, 80x100 cm, photographie argentique, traitement numérique, tirage jet d’encre, 2014.

    Paysage Ensenada 2010 / Construction Angers 2011, 80×100 cm, photographie argentique, traitement numérique, tirage jet d’encre, 2014.

     

    Mur Hebron 2011 / Construction Tombouctou 2005, 80x100 cm, photographie argentique, traitement numérique, tirage jet d’encre, 2014.

    Mur Hebron 2011 / Construction Tombouctou 2005, 80×100 cm, photographie argentique, traitement numérique, tirage jet d’encre, 2014.

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