C’est à un étrange huis clos que Pierre Liebaert nous convie.
Les modèles qui, répondant à l’annonce qu’il a diffusée, ont souhaité venir poser dans l’intimité d’une chambre close, semblent n’avoir rien tant désiré que cet instant du face à face avec un photographe qu’ils ne connaissaient pas.
De ce confessionnal burlesque résultent des photographies d’une profonde solitude; un carnaval triste où ces corps dénudés évoquent plutôt des gisants, le masque les protégeant d’eux-même.
Préférant au divan du psychologue le regard du photographe, ils en ressortent allégés d’un secret révélé à celui qui en demeurera le seul dépositaire.
Pierre Liebaert a retrouvé l’essence de la photographie, de la relation entre le modèle et le photographe, exacerbant ici la notion de pouvoir qu’elle induit en cette soumission désirée.