Exposition proposée par Grains de Lumière et Alt(r)a Voce, produite par Doco
Il arrive parfois que l’inattendu surgisse. Comme
apparaissant de nulle part et pourtant immédiatement et
irrémédiablement.
Surgissant, le désir se tient là, debout prenant chair
dans la chair de l’autre.
Nulle échappatoire. Il faut alors mêler les corps, la sueur,
échanger la salive et les fluides, et tenter de s’emparer, au
passage d’un espace où pourra s’épanouir l’amour -même
irréel, même idéel- de manière exponentielle. Comme
l’inattendu surgit, il disparaît. Reste son empreinte.
A travers l’écriture de 365 haïkus, jour après jours, le
désir traverse le quotidien se rappelant à sa mémoire.
Parce que c’est une histoire d’ombres et de fantômes,
parce qu’après l’amour la cigarette se nécessite, parce que
le papier vient de Damas d’où a surgi l’inattendu, parce
que cet Orient appelle mon Occident, parce que le blanc est
le champ de la vacuité, le « chant » d’un espace possible
ouvert à l’autre,à l’apparition, au surgissement soudain
d’une autre réalité…
« L’installation aborde la problématique de l’amour, du désir, de l’absence. La thématique se situe dans l’utilisation des matériaux, principalement des papiers à cigarettes de Damas (lieu d’où vient l’autre). L’amour et le rapport à l’autre sont au centre. L’absence est rendue palpable par l’écriture au fil des jours, de 365 petites formes de poèmes en trois lignes, à la japonaise. 365 cigarettes qui ne seront donc pas fumées.. (enfin un peu plus, en réalité 3×365 feuilles de papier constituent l’installation). Les papiers sont encrés en blanc de sorte que de premier abord, on ne voit pas les poèmes sur les feuilles, ils n’apparaissent que mis sous la lumière de la vidéo qui elle est une projection d’ombres, apparaissant, disparaissant. Le travail vidéo joue le rôle d’un révélateur, ouvrant le regard à l’autre qui lui permet de se saisir de l’oeuvre d’une manière renouvelée, et qui fait écho à l’extérieur, au monde.
Une sorte de relation s’établit entre l’installation des poèmes, la vidéo, la musique (qui est un morceau d’une violoniste japonaise de mes amies : Takumi Fukushima) et le public, empreinte, de la frustration de ne pouvoir découvrir tous les textes et à la fois du plaisir d’être emporté par l’ensemble. » Pascale Pilloni
Jours et heures d’ouverture : lundi, mardi, jeudi, vendredi : 14H/18H
samedi : 15H/19H