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  • Cindy Coutant, Henri DELUY, Jean-Jacques Viton, Liliane Giraudon, Pedro MORAIS, Richard Baquié
  • OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel
  • OÙ sans titre, 2015

    Cindy COUTANT, Liliane GIRAUDON, Henri DELUY, Jean-Jacques VITON, Pedro MORAIS, Richard BAQUIÉ

    Exposition du 14 mai au 11 juin 2015 . Performances et Lectures le 14 mai à 11h00

    Résidence d’artiste Cindy Coutant
    Présentation de l’exposition tous les jours même le dimanche [M : cy.coutant@gmail.com / T : 06 42 62 01 95]

    Plus d’informations :
    OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel
    58 rue Jean de Bernardy 13001 Marseille Palais Longchamp
    Ouvert du jeudi au samedi – 16h à 19h et sur rdv tous les jours même le dimanche 11h à 21h
    T 06 98 89 03 26

    Partenariat avec Perspective Trouble, le MAC et le FCAC, l’ÉSA des Pyrénées, le PAC 2015 curaté par Caroline Hancock (critique d’art, curatrice, Paris) commissaire invitée par les membres du réseau Marseille expos

    L’Association OÙ est soutenu par le Département 13, la Région PACA, la Ville de Marseille et les membres de l’Association OÙ. Partenaires des expositions : QUOTIDIEN DE L’ART et Paris-ART. L’Association OÙ est membre du réseau MARSEILLE EXPOS.

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    « À chacun des lieux explorés correspondent des conditions de vie singulières ». Affirmant une curiosité pour des « ailleurs », des endroits où des formes de vie s’établissent, s’inventent et s’épanouissent. Une nécessité de réalisme critique rassemble ces artistes travaillant avec les mots, la photographie, la vidéo, le son… Faire acte de représentation suppose pour eux de faire appel aux champs cognitifs de la sociologie, de l’anthropologie, de l’ethnologie, de la géographie et de l’histoire. Les modalités plastiques mises en oeuvre vont des stratégies et protocoles documentaires jusqu’à des formes poétiques, en passant par la mise en fiction et le récit. Des Lectures de Liliane GIRAUDON, Henri DELUY, Jean-Jacques VITON, Pedro MORAIS. Une Résidence performée en exposition de Cindy COUTANT. Et une exceptionnelle exposition des dessins-maquettes L’AVENTURE de Richard BAQUIÉ, montrés pour la première foi (commande d’État pour le quartier Malpassé 13013).

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    Texte de projet de Cindy COUTANT
    Pour OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel
    Mon travail, prenant son impulsion dans et depuis le langage, est à visée
    performative
    . J’entends par là non pas un travail de performance — bien
    que celui-ci puisse emprunter cette forme —, ni un jeu de langage performatif
    au sens strict puisqu’il ne s’agit pas non plus d’actes de parole
    (”Je vous déclare mari et femme.”) ; mais un ensemble de situations (ou
    dispositifs) esthétiques mettant en jeu le langage, lui-même producteur de
    sa forme propre dans ce contexte donné.
    Souvent désincarnés, les dispositifs que je propose ne s’attachent non
    pas à ce qui est dit mais plutôt à la manière dont ce qui est dit est énoncé,
    tâchant d’interroger les lieux singuliers qui les abritent (le lieu du film,
    le lieu de l’exposition, le lieu de (à) l’oeuvre), et les subjectivités qui les
    traversent.
    Ainsi, les formes d’énonciations que je constitue tentent de mettre à distance
    le réel et le discours qui le parle (le fabrique). Ses codes, sa grammaire,
    ses coupes, ses possibilités. En fabriquant de la distance, j’essaie
    de gagner du terrain sur l’opacité du langage quotidien. Que signifie
    prendre la parole ? Affirmer ? Prendre position ? Pourquoi je et tu sont
    asexués ? Quelles conséquences sont induites par l’usage des intensifs ?
    (très, si, vraiment)
    Si « une langue est un dialecte avec une armée et une marine », quelles
    stratégies puis-je inventer pour provoquer en duel la grammaire d’État et
    réhabiliter l’errance de ma pensée, de mes désirs, de ma (mes) subjectivité(
    s) ? Car « lorsque je pense pour moi-même, sans vouloir écrire un livre,
    je tourne autour du thème par bonds successifs ; c’est la seule façon de
    penser qui me soit naturelle. Être contraint d’aligner mes pensées est pour
    moi une torture. [Alors,] faut-il même essayer de le faire ? »
    Cet état de siège se double aujourd’hui pour moi d’une volonté de coïncidence.
    Comment traduire une échappée dans le langage par le geste ?
    Comment coloniser ma propre langue, ce territoire étranger ? Est-ce que
    les crabes détiennent la solution ? Comment pouvons-nous nous constituer
    sans nous instituer ? Est-ce là un sens du mot école ?
    Ma résidence à OÙ sera l’occasion de développer un temps de travail
    exposé autour des questions sus-citées. Réflexion en cours d’élaboration,
    OÙ en sera la circonstance favorable et le lieu de cristallisation.

    Cindy Coutant
    S : http://www.cindycoutant.com/
    M : cy.coutant@gmail.com
    T : 06 42 62 01 95
    A : 75010 Paris

    À propos
    Il y a, dans le travail de Cindy Coutant, des hommes et des femmes qui parlent, des matériaux qui pensent, des dispositifs désirants. Lucides, profondément conformes, ils font ce qu’ils disent et disent ce qu’ils font : ils persévèrent. « Que faire ? » pourrait être leur question commune, voire, pour les plus inquiets, « Comment s’en tirer ? »
    Prière pour un monument : Réflexion par analogie empruntant à l’essai sa forme errante, Prière pour un monument est un agencement. Dessins numériques, lecture de 40 fiches et installation in-situ composent un vocabulaire de formes. Chaque élément poursuit un même but : chercher une force érectile, enquêter sur les traces d’une édification à venir. Prière pour un monument – Lecture et dessins numériques sur installation in-situ cimaises, rouleau de papier, tapis de sol, 40 fiches, 4 dessins

    CV

    Formation à l’École d’Enseignement Supérieur d’Art de Bordeaux et au Conservatoire de Bordeaux (composition électroacoustique, classe de Christian Eloi), puis à l’École Supérieure d’Art des Pyrénées, obtention du DNSEP grade master européen avec les félicitations du jury en 2012.

    En 2015
    Août 2015 – Participation aux prochaines expéditions Voies et voix solubles, Fondation du doute, Blois. 
    10 mai – 12 juin 2015 : Résidence à OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel, Marseille
    14 mai – 11 juin 2015 : Exposition, Lectures & Performances – Cindy COUTANT, Liliane GIRAUDON, Henri DELUY, Jean-Jacques VITON, Pedro MORAIS /// OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel, Marseille. Dans le cadre du Printemps de l’art contemporain. 
    Janvier – avril 2015 : Artiste invitée au workshop Recherches et récits d’expériences en action sous la direction de Jean-Paul Thibeau et Céline Domengie à L’École Supérieure d’Art d’Aix en Provence.

    En 2014
    Expositions collectives : 
    – Supervues (à l’invitation de Guillaume Loiseau/3bisf), Hotel Burrhus, Vaison-la-Romaine (83). 
    – Vivan los muertos, Les vivres de l’art, Bordeaux. 
    – Reliance ou Achille et la tortue, Galerie Art-Cade/Faculté de sciences, Espace culturel F. Pouillon, Marseille. 

    2011-2014
    Projets de recherches (participation) : 
    – Leçon de ténèbres, Art & préhistoire (Atelier des Arques, les Arques, sous la dir. de l’ESA des Pyrénées/Faculté des Beaux-Arts de Lisbonne). 
    – À la recherche des lucioles (Villa Médicis, Rome & Couvent de la Tourette, Éveux,sous la dir. de l’ESA des Pyrénées). 
    – Art & Philosophie (sous la dir. de l’École des Beaux-Arts de Toulouse/’Université Paris 8).

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    Liliane GIRAUDON

    Née en 1946 liliane giraudon vit à Marseille. Son travail d’écriture, situé entre prose (la prose n’existe pas) et poème (un poème n’est jamais seul) semble une traversée des genres. Entre ce qu’elle nomme « littérature de combat » et « littérature de poubelle », ses livres, publiés pour l’essentiel aux éditions P.O.L dressent un spectre accidenté. A son travail de « revuiste » (Banana Split, Action Poétique, If, La gazette des jockeys camouflés …) s’ajoute une pratique de la lecture publique et de ce qu’elle appelle son « écriredessiner »: tracts, livres d’artiste, expositions, ateliers de traduction, feuilletons, video, théâtre, radio (ACR et fictions France Culture), actions minuscules…
    Ecriture plateau pour Robert Cantarella (avec Nicolas Maury)
    Publications récentes :
    « La sphinge mange cru » Al dante, « Le garçon cousu » P.O.L, « 111notes pour Lacoste » D-Fiction
    www.lilianegiraudon.com
    www.pol-editeur.com

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    Henri DELUY

    Henri Deluy, poète, traducteur (Néerlandais, Portugais, Tchèque, Russe, Espagnol…), interventions critiques (La Marseillaise, L’Humanité, Révolution, Regards..), anthologiste (de poésie française et de poésies étrangères), né le 25 avril 1931 à Marseille. Dès 1950, séjours à Amsterdam où il rencontre Anna Maria van Soesbergen et les poètes du groupe Cobra. Séjour à Prague (Tchécoslovaquie) entre 1964 et 1968. En mai 68 rencontre Elisabeth Roudinesco qui introduira la psychanalyse dans Action Poétique. Nombreux voyages à l’étranger (Amérique latine, Chine, Inde, Tibet, Russie, USA, Europe Centrale…). Après la fondation d’Action Poétique au début des années 50, par Gérald Neveu et Jean Malrieu, H.D.prend la direction de la revue jusqu’au dernier numéro (le 210). La revue s’arrête en 2012. Conservateur de bibliothèque de 1968 à 1990 (à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne). Co-fondateur en 1990 de la revue If avec Liliane Giraudon, Jean-Jacques Viton et Jean-Charles Depaule. A dirigé plusieurs collections chez divers éditeurs (P. J. Oswald, Fourbis, Farago, Maspero, Stock, P.O.L, Seghers, Gallimard, Le Temps des Cerises, etc…). A créé en 1990 la Biennale Internationale des Poètes en Val-de-Marne qu’il a dirigé jusqu’en 2006. Depuis 2013, vit à Marseille.

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    Jean-Jacques Viton

    Jean-jacques Viton, né en 1933 à Marseille. Enfance à Londres. Vit à Marseille.
    Premiers poèmes dans Les Cahiers du Sud.
    Revuiste (Action poétique, Manteia.)
    Fonde avec Liliane Giraudon Banana Split, IF et les Ateliers de Traductions de la Nouvelle BS…)
    Traducteur (Nanni Balestrini, Michael Palmer, Jack Spicer, Edoardo Sanguineti, Bob Perelmann, Clayton Eshleman, Rose Marie et Keith Waldrop…).
    Textes pour la radio. Travaille avec des musiciens, des plasticiens et des photographes.
    Lectures publiques en France et à l’étranger.
    « L’écriture de Viton met en scène une poésie narrative, construite à partir de longs vers qui alternent plans descriptifs et variations imaginaires. Le réel, le dehors perçu à travers le regard, n’est pas un monde agencé où un certain nombre de repères permettrait de se retrouver sans peine. C’est plutôt l’inverse qui se produit : la géographie des lieux, des objets, des personnes est indissociablement liée aux temps dans lequel elle existe, et ce temps est continûment variable.(…) Lionel Destremau.

    Son œuvre est essentiellement publiée aux éditions P.O.L www.pol-editeur.com
    www.jeanjacquesviton.com

    Publications récentes

    « Hôtel » (avec Liliane Giraudon), photos Bernard Plossu, Ed. Argol 2009.
    « Vous mettrez ça sur la note » (avec L.Giraudon et Bernard Plasse) Ed. Diem Perdidi.2009.
    « A3 »(avec Henri Deluy et Liliane Giraudon), co-Ed öö/Action Poétique, 2009.
    « selected sueurs » P.O.L, 2010.
    « Zama » P.O.L, 2012
    « Catwalk » images Larochegossen ed. Bazar 2013
    « ça recommence » P.O.L 2014

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    Pedro MORAIS

    Né en 1978 au Portugal. Journaliste, curateur, critique d’art, www.lesinrocks.com, vit et travaille à Marseille et à Paris. Facebook : https://www.facebook.com/pmorais

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    Une exceptionnelle exposition des dessins-maquettes L’AVENTURE de Richard BAQUIÉ, montrés pour la première foi (commande d’État pour le quartier Malpassé 13013).
    Richard BaquiéDe l’importance du verbe, des mots, et de la lettre. Il est vrai que s’il est un fait presque inséparable des travaux de l’artiste, il s’agit bien de la présence des mots. En effet, toujours placés au cœur de l’œuvre, les mots confèrent aux créations de Richard Baquié, si diverses soient-elles, une puissance nouvelle, une puissance éminemment humaine. Richard Baquié avait, en ce sens, confié à Gérard Traquandi (qui précise qu’il faut manipuler avec précaution cette phrase) que « les mots sont des béquilles », sinon, que les mots sont pour lui des outils. Les mots agissent entre eux s’articulent, de même que les lettres s’articulent entre elles. L’œuvre de l’artiste marseillais se fonde, en grande partie, sur ces principes. Recherche de la certitude n°2 se présente ainsi comme un puzzle sur lequel un texte a été découpé en négatif (texte agrémenté de volutes rappelant les anches d’un violon, pourvues d’écritures, elles aussi). Il y est écrit : « Le cerveau construit des représentations identifiables à des états physiques ». Là encore, le regardeur bascule dans l’intime. Les représentations mentales qui se font, ici au travers des mots, provoquent des incidences sur le corps (états physiques). Ces dernières se font normalement à partir de la mémoire, chaque mot renvoie en conséquence son lecteur à une perception intime, laquelle agit directement sur son corps. Ici encore, il n’est pas impertinent de parler d’interactivité. Le bricolage amène à l’objet, l’objet à l’échange, en conséquence, c’est de cet objet que naît le lien social, l’expérience de l’autre, de « l’en dehors », au travers notamment du langage. Le mot est donc, encore une fois, un outil, une « béquille ». Certes, une certaine fraîcheur se dégage des œuvres de Richard Baquié, encore faut-il séparer les faits précédemment énoncés et décrits de la volonté et de la pensée de ce dernier. C’est une poésie qui peut appeler à la mélancolie, ou à la nostalgie, qui peut raviver des joies passées ou assombrir le présent de ses fantômes. Les mots sont puissants, les images choisies (mobilier de café, chaises en face à face, croix puissante qui s’impose et occupe l’espace) le sont tout autant, il s’agit bien ici d’une poésie dont le procédé est celui de métaphore ouverte. Cependant, il ne faut pas y voir trop loin, ces éléments ne sont pas d’ordre métaphysique, l’artiste ne recherche pas le fond commun à l’Humanité, le mythe premier. Encore une fois, il faut se rappeler que Richard Baquié est un artiste marseillais. La cité phocéenne est une ville portuaire où depuis l’Antiquité transitent des individus venus de loin, un lieu cosmopolite au plus haut point. Mais un lieu aussi où règne le chaos, ce que l’artiste nommait « le désordre à l’italienne », la précarité, le soleil y sont rudes, ils exacerbent la misère commune et, dans le cas de cette ville, presque « ordinaire ». Ces faits sont d’une importance capitale, Richard Baquié, en effet, tire sa poésie du lieu où il vit, non de mythologies contemporaines communes et déracinées. Il dit : « Ce sont des questions que je me pose, non pas sur ma vie, mais sur le lieu où je vis ». Néanmoins, ce lieu de vie, à l’image de la situation artistique postmoderne, demeure lieu de l’accumulation des fragments, de la juxtaposition des plus fortes contradictions, de l’éphémère, peut-être même du « capharnaüm », de ce désordre, ordonné selon une logique imperceptible. Quoi qu’il en soit, le point central de l’œuvre de Richard Baquié part de ce carrefour, de ce croisement d’origines, de destinations et de destinées.
    Si poésie il y a chez Richard Baquié, c’est avant tout la poésie du voyage, l’aventure.

    L’OÙ de là – Extrait du texte de Bérengère Chauffet
    Les murs blancs de l’espace OÙ offrent aux passants de la rue Jean de Bernardy le temps de s’accrocher aux mots de Richard Baquié.
    C’est en nous emmenant ailleurs qu’Axelle Galtier nous parle de OÙ. Le long du chemin, elle nous en conte l’histoire, son sens et ses engagements. Le lieu est le fruit des expériences martiniquaise et parisienne d’Axelle, qui porte en elle la volonté de donner à voir les pratiques artistiques les plus diverses. Ici, tout fait sens, de l’économie de moyens (suivant l’expression « faire de nécessité vertu », le peu de financement concourt parfois à la création) au choix du nom, jusque dans l’inauguration du lieu… le premier mai 2000.
    Retour au lieu. Un parti pris qui traduit la différence entre OÙ, « lieu d’exposition pour l’art actuel », et OÙ « Galerie Paradis ». Un « détail » subtil mais primordial : OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel est un espace ouvert et associatif, dont 30 % des fonds proviennent de donations privées. Il s’y passe ce qu’on l’on ne verra plus ailleurs, grâce à une liberté totale, à contre-courant de toute stratégie mercantile. Au fond de la cour, un cabanon, entre la cabane du Corbusier et la cabine de bateau, permet d’accueillir des artistes en résidence. Cet espace bouillonnant de calme et de respiration, qui tranche avec le tumulte marseillais, reflète l’esprit des lieux. Tel est OÙ, un instant intermédiaire entre les écoles d’art, les galeries et les institutions, lieu de découverte de jeunes artistes et d’échanges de sensibilités.

     

    « À chacun des lieux explorés correspondent des conditions de vie singulières ». Affirmant une curiosité pour des « ailleurs », des endroits où des formes de vie s’établissent, s’inventent et s’épanouissent. Une nécessité de réalisme critique rassemble ces oeuvres travaillant avec le mouvement, les mots, le son, la photographie, la vidéo et divers matériaux… Faire acte de représentation suppose pour Richard Baquié de faire appel aux champs cognitifs de la sociologie, de l’anthropologie, de l’ethnologie, de la géographie et de l’histoire. Les modalités plastiques mises en oeuvre vont des stratégies et protocoles documentaires jusqu’à des formes poétiques, en passant par la mise en fiction et le récit. Une exceptionnelle synergie autour des œuvres de Richard BAQUIÉ, 20 ans après sa disparition.
    Conversations à plusieurs voix et expositions des œuvres de Richard BAQUIÉ.

    Célèbre pour ses installations, Richard Baquié a influencé nombres de jeunes artistes du XXIè siècle aux performeurs contemporains. Sculpture, mouvement, son, interaction avec le spectateur… Le parti pris des « 20 ans » n’est pas d’organiser une énième exposition-rétrospective, l’idée est plutôt de montrer l’intérêt que Baquié a porté à la question du mouvement et donc son lien avec la performance. Par performance, entendons plutôt sculpture performative, chorégraphiée, comme le montre sobrement les oeuvres présentées chez OÙ, déroulant le fil d’une carrière qui fut loin d’être un cheminement monocorde. Amoureux de la bricole et de l’errance depuis l’enfance – collectionneur de cailloux glanés ça et là, de photographies de neige – il opte pour des études touchant au dessin industriel, à la peinture, puis pour un BAC pro soudure. Ce qui plaisait à Baquié dans la sculpture, ce n’était pas les matériaux mais plutôt la dimension performative des éléments. Sculpteur, certes, mais en se détachant de la masse, préférant travailler les quatre éléments, la matière légère, aérienne, fluide, transparente, mouvante déjà. Richard Baquié compose des mouvements, expérimente pour faire se mouvoir les sculptures, le technicien de formation qu’il est les dote de « petits » moteurs et de systèmes mécaniques complexes. Puis il leur préfère « la révolution » libre de l’objet, aléatoire. Lorsqu’il revient à la peinture, c’est pour la faire interagir avec son environnement actuel. Diverses dans leur forme, ces oeuvres relèvent toutefois d’un même esprit : une recherche d’hybridation entre peinture et sculpture, abstraction et figuration, sculpture et spectacle. Les oeuvres se font aussi organiques, témoignant d’une observation sensible de la nature. En 1987 Baquié est consacré au Centre Georges Pompidou et fait la une de Libération : il est désormais un artiste incontournable. Malgré le succès, et l’exploration de voie monumentale, le sculpteur ne s’éloignera jamais du cinéma, du spectacle vivant, et d’un simple souffle d’air combinant forme et musique, engageant l’espace et le corps tout entier. Performeur ? Certainement, au sens d’un art en mouvement pour un artiste qui n’a d’ailleurs jamais cherché ni à théoriser ni à s’ancrer dans un courant ou un mode d’expression unique… Son influence sur la jeune génération d’artistes n’est en tout cas pas à démontrer, des années 80 jusqu’aux contemporains Jean-Alain Corre ou Katinka Bock.

     

    Richard Baquié … BIOGRAPHIE & TEXTES !

    “Avec moi, il y a un réel écart entre ce que je veux dire et ce que j’arrive à faire. Je suis toujours “déçu”. Je travaille avec et sur cette déception.” Richard Baquié

    L’artiste Richard Baquié est né le 1er mai 1952 à Marseille (France). Il décède le 17 janvier 1996 à Marseille.

    Richard Baquié développe une oeuvre où se croisent peintures, photographies, sons, films, images et textes poétiques ainsi qu’assemblages d’objets industriels. Avant d’être artiste plasticien, Richard Baquié exerce plusieurs activités, notamment monteur de grues, chauffeur de poids lourds, livreur de nuit chez Kodak, professeur d’auto-école et professeur d’art plastique en école d’art.

    En 1975, il entre à l’Ecole des Beaux-Arts de Luminy à Marseille. Ses professeurs sont le sculpteur Toni Grand, ainsi que les peintres Claude Viallat et Joël Kermarrec.

    “Sculpteur” incontournable de la scène artistique française, Richard Baquié est souvent associé à l’image d’un “bricoleur” tant les oeuvres qu’il réalise à partir de divers matériaux qu’il assemble, manipule et transforme donne à voir des pièces vouées à disparaître ou des installations performatives ou éphémères.

    Richard Baquié redéfinit la sculpture à partir des mots qu’il utilise comme une réversion aux objets.

    “C’est peut-être bien là mais je n’en sais rien. Vous, vous aimeriez que ce soit ça. Alors je vous le laisse dire. Vous voudriez une vérification et moi je ne sais que construire des hypothèses … Il est dans la nature intrinsèque de toute oeuvre de ne pas répondre. Ce n’est pas une raison pour que l’artiste, lorsqu’il parle, raconte ce qu’il veut. Il y a une logique dans l’œuvre elle-même qu’il faut respecter. Et cette logique, c’est que l’œuvre excède ce que l’on peut en dire. L’artiste quand il parle, est comme le “regardeur”. Mes travaux sont des propositions, des intentions. C’est peut-être cela qui en fait ce que l’on appelle la dimension poétique ou la naïveté. En tout cas la faiblesse, la faiblesse de tout artiste.” Richard Baquié

    En 1981, première performance de Richard Baquié Avion Feu, rue Berryer.
    En 1982, Richard Baquié propose la performance Ballon-Evénement du 29 mars 1982.
    En 1983, Richard Baquié organise la performance Opération Rhinocerus, Le Frioul mars 1983.
    En 1984, Richard Baquié entre dans la fameuse Galerie de Paris, Éric Fabre.
    En 1985, dans la Galerie Arogos, Nantes.
    En 1987, Richard Baquié participe à la Documenta 8, Cassel.
    La même année un solo show lui est consacré au Centre Georges Pompidou, Paris. Suivrons nombres d’expositions internationales comme celles – à Anvers dans la Galerie Micheline Szwajcer – à Istanbul – au Guggenheim Museum NY – à Nagoya au Japon Résidence de deux mois en compagnie d’artistes français comme Ange Leccia son complice d’alors.
    En 1987, Richard Baquié reçoit une commande publique de l’État, il construira L’Aventure à Malpassé dans le 13ème.
    En 1989, Richard Baquié expose à la FIAC les oeuvres Traverséé I et Traversée II présentées par le galeriste Éric Fabre.
    En 1990, Richard Baquié : Morphogène, exposition curatée par Bob Calle, Galerie des Arènes, Nîmes.
    Et montre en mars 91 la rétrospective CONSTAT D’ÉCHEC à La Fondation Cartier.
    Il est professeur de sculpture à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris de 1993 à 1996.
    En novembre 1997 Alfred Pacquement, alors directeur de l’Ensba Paris, invite Axelle à monter dans les galeries d’exposition de l’École des Beaux-Arts de Paris actuellement Palais des Beaux-Arts, l’exposition sur Richard Baquié.
    Un très beau livret est édité à cette occasion.
    En juin 1997 Henri-Claude Cousseau, directeur du CAPC de Bordeaux, organise avec l’aide et la complicité de Axelle Galtier compagne et assistante de Richard Baquié, l’exposition rétrospective LE TEMPS DE RIEN !
    Le catalogue de la rétrospective sert de référencement raisonné sur l’ensemble du travail de Richard Baquié.

    “J’ai toujours été séduit par le pouvoir des mots et le chiasme qu’ils produisent si vous les mettez sur le même plan que les images.” Richard Baquié

     

    OÙ

     

    Richard Baquié – De l’importance du verbe, des mots, et de la lettre. Il est vrai que s’il est un fait presque inséparable des travaux de l’artiste, il s’agit bien de la présence des mots. En effet, toujours placés au cœur de l’œuvre, les mots confèrent aux créations de Richard Baquié, si diverses soient-elles, une puissance nouvelle, une puissance éminemment humaine. Richard Baquié avait, en ce sens, confié à Gérard Traquandi (qui précise qu’il faut manipuler avec précaution cette phrase) que « les mots sont des béquilles », sinon, que les mots sont pour lui des outils. Les mots agissent entre eux s’articulent, de même que les lettres s’articulent entre elles. L’œuvre de l’artiste marseillais se fonde, en grande partie, sur ces principes. Recherche de la certitude n°2 se présente ainsi comme un puzzle sur lequel un texte a été découpé en négatif (texte agrémenté de volutes rappelant les anches d’un violon, pourvues d’écritures, elles aussi). Il y est écrit : « Le cerveau construit des représentations identifiables à des états physiques ». Là encore, le regardeur bascule dans l’intime. Les représentations mentales qui se font, ici au travers des mots, provoquent des incidences sur le corps (états physiques). Ces dernières se font normalement à partir de la mémoire, chaque mot renvoie en conséquence son lecteur à une perception intime, laquelle agit directement sur son corps. Ici encore, il n’est pas impertinent de parler d’interactivité. Le bricolage amène à l’objet, l’objet à l’échange, en conséquence, c’est de cet objet que naît le lien social, l’expérience de l’autre, de « l’en dehors », au travers notamment du langage. Le mot est donc, encore une fois, un outil, une « béquille ». Certes, une certaine fraîcheur se dégage des œuvres de Richard Baquié, encore faut-il séparer les faits précédemment énoncés et décrits de la volonté et de la pensée de ce dernier. C’est une poésie qui peut appeler à la mélancolie, ou à la nostalgie, qui peut raviver des joies passées ou assombrir le présent de ses fantômes. Les mots sont puissants, les images choisies (mobilier de café, chaises en face à face, croix puissante qui s’impose et occupe l’espace) le sont tout autant, il s’agit bien ici d’une poésie dont le procédé est celui de métaphore ouverte. Cependant, il ne faut pas y voir trop loin, ces éléments ne sont pas d’ordre métaphysique, l’artiste ne recherche pas le fond commun à l’Humanité, le mythe premier. Encore une fois, il faut se rappeler que Richard Baquié est un artiste marseillais. La cité phocéenne est une ville portuaire où depuis l’Antiquité transitent des individus venus de loin, un lieu cosmopolite au plus haut point. Mais un lieu aussi où règne le chaos, ce que l’artiste nommait « le désordre à l’italienne », la précarité, le soleil y sont rudes, ils exacerbent la misère commune et, dans le cas de cette ville, presque « ordinaire ». Ces faits sont d’une importance capitale, Richard Baquié, en effet, tire sa poésie du lieu où il vit, non de mythologies contemporaines communes et déracinées. Il dit : « Ce sont des questions que je me pose, non pas sur ma vie, mais sur le lieu où je vis ». Néanmoins, ce lieu de vie, à l’image de la situation artistique postmoderne, demeure lieu de l’accumulation des fragments, de la juxtaposition des plus fortes contradictions, de l’éphémère, peut-être même du « capharnaüm », de ce désordre, ordonné selon une logique imperceptible. Quoi qu’il en soit, le point central de l’œuvre de Richard Baquié part de ce carrefour, de ce croisement d’origines, de destinations et de destinées.
    Si poésie il y a chez Richard Baquié, c’est avant tout la poésie du voyage, l’aventure.

     

    OÙ

     

    OÙ Lieux d’Expositions Résidences / Richard BaquiéAnne Kawala
    Sur une carte, son emplacement signifié d’un X, se trouve un trésor. Hypothétique, ce trésor existe dans le motif du cheminement de qui le cherche ; cheminement comme trésor se déplacent au gré des mouvements, des indices trouvés par qui veut atteindre ce X ; c’est une quête au coeur de soi. Au coeur de OÙ : Axelle Galtier. Multiplicateur, X se démultiplie ; il est le but et constitue chacune des étapes de cette quête ; alors, sur la carte au trésor se dessine en sur&sous-jacence une constellation – celle d’artistes, musiciens, plasticiens, vidéastes, poètes – la constellation des lucioles. Vivante, elle est le sextant embarqué lors de cette expérience, cette aventure. Car OÙ, Marseille dans Marseille, n’est pas une galerie, c’est un lieu où aller, passer, rester, essayer, repartir et revenir. L’abstraction de cette géographie artistique peut exister dans cette géographie d’un port – pour tous les départs, tous les retours, toutes les rencontres, toutes les attaches ; tous les souvenirs. Tous les rêves rêvant d’autres rêveurs ; leurs rêves venant à pénétrer les siens ; tous les rêves de voyages alors et célestes et marins et terrestres ; tous les rêves de lointains pays tout proches ; tous les rêves s’amarrant à l’endroit où le voyage pourrait se suspendre, une chambre à soi. Au fond de la cour, aménagée par celle qui barre cette aventure, une cabane de jardinier est devenue cabine de marin. Peut y être pris le temps nécessaire à la résidence, au repos, au dépôt, à la sédimentation de ce qui pendant les,ce voyage,s qui dure,nt encore, a été vécu et est vivant. Elle ouvre sur une petite cour, enceinte de belles de nuit. Aux beaux jours, nombreux ici, s’invente la convivialité de temps de discussions et de projets – celle de moments de vernissages, de performances et de concerts qui débordent le pont du navire. Il respecte à la lettre les critères de contemporanéité artistique : sol gris (perle !), murs blancs, hauts plafonds. A la proue, donnant sur la rue Jean de Bernardy, subsiste de son ancien usage commerçant, une vitrine. Investie, muée vitrine-poésie, des lais imprimés viennent contre le verre. De la rue, peuvent s’y lire des textes de poètes contemporains. Hors, sont lancées lignes & amorces : à chacun des projets le requérant, OÙ permet d’inventer à celles-ci une forme éditoriale. Ainsi, comme sur un voilier, maximal et optimal sont les usages des espaces, si modestes soient-ils. N’est exclu de cet agencement que l’inessentiel – qui n’est pas le superflu. Depuis 2000, une exigence semblable guide chasse au trésor & tracé de la constellation des lucioles. Ces pasoliniens insectes ont pour bagages des géographies, des histoires, des notoriétés et des pratiques différentes ; leurs outils de navigations sont leurs réflexions et leurs oeuvres ; ils cheminent, ils cherchent, ils poursuivent cette quête au coeur de soi. Parce que leurs mouvements sont corrélatifs de la question que pose OÙ, ils participent, dans une économie propre au désir, à la vie de cet espace de résistance – résistance à comprendre comme celle qu’une voile, réglée par l’écoute, oppose au vent quand l’amure est bonne.

    « … je voulais ne pas rendre [la sculpture] éternelle et puissante. »
    Faut-il lire ce « je voulais » comme une excuse que Richard Baquié présentait concomitante de ce qu’il parvint à faire : rendre mémorables sa pratique et ses oeuvres – lesquelles, qui plus est, interrogent constamment le souvenir et ses traces. Deux mouvements, opposés et complémentaires, laisser passer et retenir le temps, sont ici pressentis ; davantage encore traversent ses oeuvres. Peut-être sont-ce les directions cardiales, Nord, Sud, Est, Ouest, qui disposent une Plymouth découpée dans l’espace, Amore mio, qui le traduisent le mieux ? Et si s’y additionnent la temporalité qu’engendre un hit-guimauve, la rotation d’une roue-travelling, et de multiples autres détails – qui en sont sans en être : tous appellent le regard, et cela : longuement –, c’est au centre qu’existe la tension. Si au coeur est le vide, il est plein, pleinement empli de cet Amore mio. En vie, le creux du coeur n’existe qu’ainsi : plein et puissant et contracté. Nécessité corcule : irriguer : c’est Ici ou là (1985) que toutes associations d’idées, de sentiments et de matières, de pratiques et de champs peuvent avoir lieu. Elles sont libres de passer toutes frontières afin de se mêler, de s’interroger, d’oeuvrer ensemble. A partir de là, à partir de Marseille, son port d’attache, tout pouvait être exploré. De la géographie et de l’Histoire, de ses voyages, lointains comme quotidiens, un X traverse cette oeuvre, comme emplacement d’un trésor : l’incertitude.

     

    OÙ

     

    Ceci n’est pas une galerieLeslie Compan
    Le Lieu d’Exposition Résidence de la rue Jean de Bernardy, semble paradoxalement se situer dans un territoire indéterminé qui serait peut-être celui de l’art contemporain. Aménageant les possibles, OÙ est un territoire où se déterminent simultanément les espaces de création et des temps de regards. Mais la quête d’une quatrième dimension, d’un espace-temps nouveau n’a rien de fictionnel. Ancré dans les réalités économiques et laborieuses de la création et de l’exposition, le lieu travaille à exploiter les contraintes. Renversant alors l’énoncé, OÙ interpelle : jusqu’où ces réalités peuvent-elles mener ?
    Lieu où les expositions se succèdent à un rythme effréné depuis l’an 2000, OÙ accroche et décroche des expositions individuelles ou collectives présentées pendant quatre semaines. Entre deux expositions ne s’écoule généralement pas plus d’un week-end. Mais ceci n’est pas non plus une machine : ce qui motive ce rythme relève davantage de la volonté de refléter le bouillonnement créateur des artistes, la dimension active de leur travail en tant que réalité trop souvent oubliée.
    OÙ est avant tout LE lieu où l’on produit pour expérimenter, pour engager une quête artistique parfois inattendue. Les expositions présentées provoquent avant tout la rencontre entre les productions formellement différentes et un large public. Sans titre, sans thématique qui orienterait la lecture du spectateur et surtout sans opposition, ce choix tient du démantèlement des systématismes généralement exploités par les commissaires d’exposition. Ici, les travaux artistiques sont présentés pour ce qu’ils sont et pour un potentiel qu’ils ne soupçonnent pas eux-mêmes. Subtilement poussés à dépasser leur démarche respective, les artistes présentent ainsi des oeuvres dévoilées dans leur simplicité et valorisées dans une force singulière. Pourtant, la cohérence et l’unité nous touchent ici au plus profond et de manière si naturelle que la formulation même de leur explication est difficile. Et c’est sans doute là que se situe l’abolition même des automatismes thématiques ou visuels du commun des expositions. Les accrochages sont envisagés contre la facilité et le conventionnalisme, tout en rendant naturellement sensible le travail même de celle ou celui qui l’a pensé.

    OÙ Palais Longchamp est plutôt une anti-galerie – rien n’y est à vendre – et micro-espace d’expérimentation – tout y est possible – le lieu ouvert au coeur du quartier culturel Longchamp-Friche est dédié à la mise en valeur d’artistes émergents ou confirmés internationalement, et au développement de formats d’exposition dynamiques et peu orthodoxes. L’exposition, dont l’accrochage change tous les jours, est une carte blanche accordée à l’artiste en résidence. OÙ, discret et dénué de la fonction de galerie, se fond dans le paysage artistique environnant et le transforme profondément sans pour autant en modifier la structure. Sans doute la manière la plus pertinente d’occuper Longchamp/La Friche aujourd’hui : être l’exception qui confirme la règle de son uniformisation.
    L’Association OÙ lieu d’exposition est au centre de l’échiquier (lieu intermédiaire entre les écoles d’art, les galeries privées ou associatives et les institutions) parce qu’elle produit, parce qu’elle édite des livres, parce qu’elle découvre, accompagne et diffuse des inconnus, parce qu’elle accueille en résidence et expose des artistes émergents autant que des artistes de renommée internationale, parce qu’elle est lieu de dialogue et d’échange sur le travail de fond. Or il ne reste presque plus d’espace associatif de cette qualité pour donner à voir différentes pratiques artistiques, car le temps s’est accéléré et ne permet plus le temps de la réflexion. Dans OÙ, on a encore ce luxe. Le luxe de réfléchir dans l’art plutôt que de le penser en terme de marchandise.

     

    L’OÙ de là – Extrait du texte de Bérengère Chauffet
    Les murs blancs de l’espace OÙ offrent aux passants de la rue Jean de Bernardy le temps de s’accrocher aux mots de Richard Baquié.
    C’est en nous emmenant ailleurs qu’Axelle Galtier nous parle de OÙ. Le long du chemin, elle nous en conte l’histoire, son sens et ses engagements. Le lieu est le fruit des expériences martiniquaise et parisienne d’Axelle, qui porte en elle la volonté de donner à voir les pratiques artistiques les plus diverses. Ici, tout fait sens, de l’économie de moyens (suivant l’expression « faire de nécessité vertu », le peu de financement concourt parfois à la création) au choix du nom, jusque dans l’inauguration du lieu… le premier mai 2000.
    Retour au lieu. Un parti pris qui traduit la différence entre OÙ, « lieu d’exposition pour l’art actuel », OÙ « et L’Aventure » et OÙ « Galerie Paradis ». Un « détail » subtil mais primordial : OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel est un espace ouvert et associatif, dont 30 % des fonds proviennent de donations privées. Il s’y passe ce qu’on l’on ne verra plus ailleurs, grâce à une liberté totale, à contre-courant de toute stratégie mercantile. Au fond de la cour, un cabanon, entre la cabane du Corbusier et la cabine de bateau, permet d’accueillir des artistes en résidence. Cet espace bouillonnant de calme et de respiration, qui tranche avec le tumulte marseillais, reflète l’esprit des lieux. Tel est OÙ, un instant intermédiaire entre les écoles d’art, les galeries et les institutions, lieu de découverte de jeunes artistes et d’échanges de sensibilités.

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    Passante et commerçante comme la décrivait Albert Londres en 1926 dans Marseille. Porte du Sud, l’expérience de cette ville et de sa culture sont au coeur de « Destination Mars » dans une réflexion active sur l’après Marseille-Provence, Capitale Européenne de la Culture en 2013, dans un contexte de développement de l’Euro-
    Méditerranée. Marseille vous convie au lancement du Printemps de l’Art Contemporain (le PAC) durant le weekend de l’Ascension. La 7e édition, « Destination Mars », a pour fil conducteur l’invention de la carte postale photographique par Dominique Piazza, un immigré italien devenu chef d’entreprise, à Marseille en 1891. Du grandiose au banal, ce mode concis d’expression accompagné d’images, accessible à tous, se démultiplie dans les technologies numériques où l’ouverture publique de la carte postale envoyée sans enveloppe pose des questions sociétales majeures aujourd’hui sur les réseaux tels que Facebook ou Instagram. Non breveté et dans l’air du temps, la carte postale prend instantanément un rayonnement planétaire pour communiquer nos déplacements, localisations, émotions, instants de vie, mémoires et projections, à un ou des destinataire(s). Cet outil de connectivité a le mérite d’être économique et à grande capacité de diffusion.
    Caroline Hancock
    [carolinehancock8@gmail.com]
    [http://www.carolinehancock.com/]
    Caroline Hancock est commissaire d’exposition et critique d’art indépendante. Ses projets récents incluent Transmission, Galerie Karima Célestin, à Marseille – Becoming Independent, RHA à Dublin – Penser le travail et Travailler la pensée avec Charlotte Moth pour la Biennale de Belleville ou encore Sculpturations à l’Abbaye de Fontevraud. Avec le collectif On The Roof, elle a travaillé sur des projets comme Synchronicity à Paris et à Londres. Caroline Hancock (née en 1974, de nationalité franco-britannique) a fréquenté l’université de Warwick, UK, où elle a obtenu un BA en Histoire de l’art, puis l’ecole du Louvre.
    Depuis 1998, elle a travaillé dans des institutions intrenationales (Centre Pompidou, MAM/ARC, Tate Modern, Hayward Gallery, Musée d’art moderne de Dublin) avant de devenir, en 2010, commissaire d’expositions et critique d’art indépendante. On lui doit, par exemple, un important essai sur Lynda Benglis paru aux Presses du Réel en 2009, et la même année, une contribution au catalogue de l’exposition If I can’t dance, I don’t to be part of your revolution, qui a circulé entre Amsterdam et Dublin.
    Caroline Hancock est actuellement basée à Paris depuis 2010. Les membres du réseau Marseille expos ont invité Caroline Hancock comme commissaire d’exposition associée au Printemps de l’art contemporain 2014 et 2015.

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    Prestations de l’Association OÙ

    EXPOSITIONS, ÉDITIONS, WORKSHOPS, CONCERTS, PERFORMANCES, LECTURES, CONFÉRENCES, SPECTACLE VIVANT, DANSE, PROJECTIONS, CONVERSATIONS, DÉAMBULATIONS URBAINES, DESIGN, ARTS DE LA RUE, ETC…

    Contact :

    OÙ bureau – Permanence 152 rue Paradis 13006 Marseille, tous les jours sur rdv
    T : 06 98 89 03 26
    F : 04.91.81.64.34
    M : [ounousecrire@club-internet.fr]
    W : [http://www.ou-marseille.com/] ; [http://www.cnap.fr/ou-lieu-dexposition-pour-lart-actuel] ; [http://www.marseilleexpos.com/?page_id=3068]

    OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel – 58 rue Jean de Bernardy 13001 Marseille. Horaires et jours d’ouverture jeudi-samedi _ 16h-19h, et plus selon les événements in situ. Espace d’expérimentation et d’exposition, de résidence atelier/logement.

    OÙ Galerie Paradis – 7ème étg 152 rue Paradis 13006 Marseille. Ouvert tous les jours même le dimanche. Passez directement, sonnez à Association OÙ 1er étg, ou téléphonez au 06 98 89 03 26. Galerie privée non subventionnée.

    OÙ et L’Aventure – Place des Cèdres, 58 bis Boulevard Bouge, 13013 Marseille Malpassé. Œuvres éphémères dans l’espace public, visibles 24/24, 7/7. Exposition dans l’espace public.

    OÙ résidences d’artistes :
    OÙ résidence Atlantique – 37 rue de la Semie 40130 Capbreton.
    OÙ résidence Méditerranée – 58 rue Jean de Bernardy 13001 Marseille.
    Espaces d’expérimentation, de résidence atelier/logement.

    OÙ en tournée – Hotel Burrhus Supervues Vaison la Romaine (84), HLM (13), Galerie du 5ème Marseille (13), etc …

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    Axelle Régine GALTIER

    Présidente et responsable de la programmation artistique des espaces d’exposition
    [<http://www.facebook.com/axelle.galtier?ref=tn_tnmn>]

    Présidente et membre coresponsable des projets de l’association Perspective Trouble
    [<http://www.verif.com/societe/ASSOCIATION-PERSPECTIVE-TROUBLE-794538447/>]

    Trésorière et membre coresponsable des projets du réseau associatif Marseille expos [<http://www.marseilleexpos.com/>]

    Présidente et membre actif de Take Off Production – Association des Arts du spectacle vivant
    [<http://www.manageo.fr/fiche_info/508670429/36/take-off-production.html>]

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    Plus d’informations

    association loi 1901, expérimente trois espaces d’exposition à Marseille – OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel dans le 1er arrd, OÙ et L’Aventure dans le 13ème et OÙ Galerie Paradis dans le 6ème – et deux lieux de Résidences d’artistes à Marseille et Capbreton.

    Depuis le 1er mai 2000 l’association donne à voir le premier projet OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel dans le quartier Palais Longchamp – la Friche 13001 – “Ceci n’est pas une galerie – Leslie Compan Le lieu d’exposition de la rue Jean de Bernardy, semble paradoxalement se situer dans un territoire indéterminé qui serait peut-être celui de l’art contemporain. Aménageant les possibles, OÙ est un territoire où se déterminent simultanément les espaces de création et des temps de regards. Mais la quête d’une quatrième dimension, d’un espace-temps nouveau n’a rien de fictionnel. Ancré dans les réalités économiques et laborieuses de la création et de l’exposition, le lieu travaille à exploiter les contraintes. Renversant alors l’énoncé, OÙ interpelle : jusqu’où ces réalités peuvent-elles mener ? Lieu où les expositions se succèdent à un rythme effréné depuis l’an 2000, OÙ accroche et décroche des expositions individuelles ou collectives présentées pendant quatre semaines. Entre deux expositions ne s’écoule généralement pas plus d’un week-end. Mais ceci n’est pas non plus une machine : ce qui motive ce rythme relève davantage de la volonté de refléter le bouillonnement créateur des artistes, la dimension active de leur travail en tant que réalité trop souvent oubliée. OÙ est avant tout LE lieu où l’on produit pour expérimenter, pour engager une quête artistique parfois inattendue. Les expositions présentées provoquent avant tout la rencontre entre les productions formellement différentes et un large public. Sans titre, sans thématique qui orienterait la lecture du spectateur et surtout sans opposition, ce choix tient du démantèlement des systématismes généralement exploités par les commissaires d’exposition. Ici, les travaux artistiques sont présentés pour ce qu’ils sont et pour un potentiel qu’ils ne soupçonnent pas eux-mêmes. Subtilement poussés à dépasser leur démarche respective, les artistes présentent ainsi des oeuvres dévoilées dans leur simplicité et valorisées dans une force singulière. Pourtant, la cohérence et l’unité nous touchent ici au plus profond et de manière si naturelle que la formulation même de leur explication est difficile. Et c’est sans doute là que se situe l’abolition même des automatismes thématiques ou visuels du commun des expositions. Les accrochages sont envisagés contre la facilité et le conventionnalisme, tout en rendant naturellement sensible le travail même de celle ou celui qui l’a pensé.”

    En 2013, le 11 mai, l’association développe le deuxième projet OÙ et L’Aventure 58 bis Boulevard Bouge dans le quartier Malpassé 13013 Marseille. Espace de diffusion artistique s’inscrivant dans l’espace public avec des expositions et des déambulations urbaines. Un rendez-vous qui mêle les arts de la rue et arts plastiques, est donné. Cet engagement est un moteur de régénération urbaine, musée à ciel ouvert en plein coeur des quartiers Malpassé 13ème jusqu’à Palais Longchamp – la Friche 1er. De quoi faire éclater le carcan des disciplines artistiques (ici, on n’imagine de formes que collaboratives, qui se fichent d’appartenir à un quelconque champ de la culture). Au commencement de cette propagation artistique, le point « OÙ et L’Aventure » à Malpassé 13013 Marseille, un volume de ciment, reste d’une oeuvre de Richard Baquié, l’Aventure, désormais détruite par manque d’entretien. Une dialectique le lie au terminus « OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel » 13001 Marseille. Effectivement, tandis qu’à Malpassé l’espace et les murs extérieurs sont investis des interventions des artistes, le lieu d’exposition OÙ offre la visite d’une exposition dans l’espace et les murs intérieurs. Ces « murs » deviennent un creuset de « situations » et espace d’hospitalité. Les artistes participant aux projets invitent le visiteur à dialoguer, à inventer, à se déplacer, à produire, à tester.

    Et c’est en novembre 2014 que l’association inaugure un troisième espace d’exposition OÙ Galerie Paradis. Le lieu est mis à disposition d’un commissaire artiste pour une durée de deux ans, qui lui ré-attribue un nom, un fonctionnement et une programmation spécifique de son choix. La galerie de 5,5m2, située 152 rue Paradis 6ème arrondissement dans le quartier chic de Marseille, avec une vue incroyable, est un espace intime et personnel dominant la ville, autre fois chambre de bonne. Cela veut dire qu’on ne peut pas tout montrer, cela veut dire qu’on optimise un lieu avec toutes les choses que l’on a apprises et expérimentées pour donner un sens certain, tout au moins voulu, ardemment souhaité, à des oeuvres qui n’auraient peut-être jamais été vues dans d’autres circonstances.

    Partenaires : www.fidmarseille.org / www.esba-lemans.fr / www.actoral.org /

    L’Association OÙ est soutenu par le Département 13, la Région PACA, la Ville de Marseille et les membres de l’Association OÙ. Partenaires des expositions : QUOTIDIEN DE L’ART et Paris-ART. L’Association OÙ est membre du réseau MARSEILLE EXPOS.

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