VINCENT GANIVET
Project room
Pascal Navarro – Dessins néguentropiques
Didier Gourvennec Ogor est heureux d’annoncer la première exposition personnelle à la galerie de l’artiste Vincent Ganivet.
Au project room, la galerie présentera l’exposition « Dessins néguentropiques » de Pascal Navarro.
L’exposition ouvrira le samedi 29 août de 13 à 19 heures en présence des artistes et sera visible jusqu’au 17 octobre 2015.
Ses œuvres-édifices paraissent jaillir, pour certaines, de l’élan des premiers bâtisseurs : des constructeurs de tours et de ziggurats, de leur propension à se jucher sur leurs bâtiments pour s’élever vers le ciel. Sans doute, s’agit-il d’une aspiration humaine originelle de nature spirituelle, d’une propension à se dématérialiser – à l’image de la clef de voûte, qui, pour permettre aux arcs qui la soutiennent de tenir debout, se décharge sur eux de son poids et s’allège. Pourtant ces savants systèmes, faits d’empilements de parpaings ou de briques, revêtent chez Vincent Ganivet un aspect paradoxal. A la fonctionnalité potentielle de ces arcs, roues ou chenilles s’oppose leur inutilité effective : ces structures qui pourraient abriter des milliers de personnes, peut-être les élever vers Dieu, transporter tant de marchandises, sont inutilisables dans l’état où elles nous sont présentées : simples objets de monstration. Et c’est l’une des raisons pour lesquelles les prouesses techniques de Vincent Ganivet deviennent des œuvres d’art au sens fort du terme : l’art ne se définit-il pas par son inutilité ? La production de la beauté n’est-elle pas une fin-en-soi, une activité non fonctionnelle ?
par Matthieu Corradino
Pascal Navarro
Les dessins néguentropiques
Mes premiers dessins néguentropiques ont été présentés à Art Busan au printemps 2015 par la galerie Gourvenec Ogor. A l’occasion du project Room de l’exposition Vincent Ganivet, je présente pour la première fois en France une nouvelle série de dessins néguentropiques. Une prochaine étape de ce travail sera présentée sous forme d’installation lors de la saison du dessin à la galerie du Château de Servières en octobre.
Ce travail s’inscrit dans mes recherches autour de la durée et de l’action du temps sur les formes. Je me suis intéressé notamment à la manière dont la lumière naturelle altère les couleurs de surfaces pourtant considérées comme non photosensibles.
La série des dessins néguentropiques est composée d’encres de différentes qualités : des encres stables qui résistent à la lumière, et des encres dites fugaces, encres d’usage courant dont la résistance dans le temps est limitée. Les dessins néguentropiques sont réalisés à partir de deux teintes identiques au départ, mais dont les évolutions sont distinctes. Une encre résistera, l’autre s’effacera, en modifiant alors l’apparence du dessin.
Le dessin a toujours été confronté à la question de sa conservation, et son exposition à la lumière doit être limitée. Les dessins néguentropiques sont des sortes de revanches prises sur le temps : il ne va pas altérer les dessins en les détériorant, mais au contraire les révéler lentement. Les procédés de transformations peuvent aller de quelques jours à plusieurs dizaines d’années, en fonction des conditions de conservation et d’exposition des pièces.
La notion d’entropie, chère à Robert Smithson, désigne la tendance de tout système à se désorganiser. La néguentropie est un facteur d’organisation des systèmes qui s’oppose à leurs tendances naturelles à l’entropie.
PN aout 2015