Né à Rome en 1978, Davide connaît une enfance difficile. Frappé par la foudre à l’âge de 6 ans, il est atteint de néphrite l’année suivante. C’est durant ces longues périodes d’hospitalisation qu’il se met à dessiner. A 17 ans il commence à travailler de nuit comme ouvrier dans une usine, de sorte qu’il peut consacrer ses journées à son œuvre. Ce n’est qu’en 2006, suite à son licenciement, qu’il quitte l’Italie pour s’installer à Paris. Il poursuit inlassablement, au gré des migrations imposées par la vie dans les squats. Son support de prédilection va désormais de la carte routière aux pages d’anciens registres de tenue de compte chinés aux puces. Matériaux pauvres par excellence mais qui présentent la particularité de raconter leur propre histoire – celles des chemins qui restent à parcourir et des soldes pour tout compte de l’existence – à laquelle Davide superpose la sienne dans des lacis d’encre de Chine. Il commet depuis peu des pages « d’écriture » en grands formats qui sont comme les pages d’un journal intime inviolable. La puissance graphique de cette œuvre singulière s’impose au premier regard.
Les dessins de Davide Cicolani s’installent sur des parcours déjà tracés : plan de métro et de villes, cartes routières.
Ses personnages et autres figures ont horreur du vide et se nourrissent des espaces qui ont déjà leur mémoire.
L’ artiste et ses créations vivent en nomades dans leur propre univers et déménagent de lieu en lieu sans destination.
L’exposition accueille un polyptique réalisé par l’artiste, constitué de 13 dessins exécutés sur des cartes routières. Encore une fois Davide Cicolani choisi support pauvre et non conventionnel.
Chaque pièce présente un monde de formes différentes : des arbres, la mer, des tentes indiennes, des hommes et des femmes, des maisons colorées, des spirales rouges, des mots, l’ensemble réuni sans cohérence. Les objets bougent et entrainent le spectateur à l’intérieur d’un tourbillon vers un monde hallucinés.
Il s’agit en réalité d’une Ode à l’ Amour :
« Amata. Come ogni attimo ti sento e prima di entrare nel mondo dei sogni ti penso »
“ Ma bien aimée, à chaque instant tu es en moi, et avant d’entrer dans le monde des rêvés, je pense à toi” peut on lire au début et à la fin
Une œuvre magnifique.
L’exposition aura lieu à la Galerie Polysémie du 2 Juin au 2 Juillet,
du mardi au samedi à partir de 14h jusqu’à 18h30.