Invité à investir les beaux espaces intimes du Togu Art Club, l’artiste allemand Bernhard Martin a choisi d’y présenter une nouvelle série d’œuvres comportant des tableaux, des dessins et des impressions numériques, pour la plupart de petites dimensions. La galerie devient ainsi une manière de cabinet d’amateur, un écrin abritant des tableaux de méditation.
Chacune de ces œuvres constitue une épineuse énigme. Des planètes voguent dans un ciel d’apocalypse et survolent des volcans en éruption dont les fumerolles délivrent de sympathiques messages. Des oiseaux et des insectes peuplent ces paysages mélancoliques tandis qu’apparaissent ici ou là des fragments d’anatomies féminines, mêlés à des objets de consommation courante. Des pilules du bonheur fusent à la manière de balles traçantes, et des billets de banque planent comme des avions de combats. Chacun de ces éléments hétérogènes est la pièce d’un puzzle qu’il nous appartient de reconstituer. Les œuvres de Bernhard Martin délivrent en effet de brillantes allégories sur des temps tourmentés, sur les choix draconiens que tout un chacun doit faire. Love and Money ? Peut-on avoir et l’argent et l’amour ? La question est d’importance, mais peut-être pas tant que ça après tout, car tout sera en fin de compte aspiré par le grand tourbillon final. Heureusement, un humour salvateur permet d’atténuer quelque peu la noirceur de notre époque.
Richard Leydier, commissaire de l’exposition
Cette exposition sera présentée sous une forme augmentée au Togu Art Club Genève du 15 décembre 2016 au 24 février 2017.
Bernhard Martin est né en 1966 à Hanovre. Il vit et travaille à Berlin. Parmi ses nombreuses expositions personnelles dans des musées et centres d’art, signalons PS1 à New York (2001), la Villa Arson (2002), le Mamco de Genève (2002), la Städtische Galerie de Wolfsburg (2008) ou encore la Berlinische Galerie de Berlin (2015, à l’occasion du prix Fred Thiehler pour la peinture, qu’il s’est vu attribuer en 2014).