EXPOSITION
21 septembre > 8 décembre 2017
Vernissage | Mercredi 20 septembre de 16h à 20h
Prenez la réalité, transformez-la en tapis, installez-le au beau milieu d’une pièce, faites entre l’homo sapiens puis regardez-le se prendre les pieds dans le tapis.
Figure première du burlesque, déclinée à souhait par Lagalla. L’humain chute et se relève pour mieux retomber, pour notre plus grand plaisir.
« Le réel, c’est quand on se cogne »[1], hé bien, c’est avec le nez rougi que cet artiste nous adresse son oeuvre. Dans la lignée des maîtres du muet, en Auguste, il continue la préparation de ce de nectar claudiquant dont l’ absorption transforme tout instant en un instant. Au travail, non je plaisante, vêtu de son bleu de chauffe, Marcel ! il vient usiner, affleurer le réel pour en extraire le plus fin des copeaux. Mais attention, mefi[2], rien à voir, à faire avec le minimalisme, si répandu, qui laisse supposer que par économie d’expression une pureté, un absolu est à portée d’oeuvre. Non, ça Lagalla, ça le fait sourire. C’est ce même sourire qu’il doit arborer lorsqu’il crée à l’ombre des pâquerettes, comme il aime si bien le dire, là où , en parfaite ingénuité, il interroge la nature des choses et sa capacité à produire artistiquement du réel ; autrement dit, imaginer Buster Keaton jouant Héraclite traversant la promenade des anglais, venir au bord de la Méditerranée, glisser sur le dernier galet et nous dire, le cul dans l’eau : « la nature aime à se cacher »[3].
Avec cette création, expirée et mentale, qui parle couramment la tarte à la crème, tout nous échappe, Hic et Nunc sont dans un bateau, le réel sonne toujours deux fois, échos, glissements, chutes ou rebonds, DUCK SOUP[4] for everybody ! La Re, Re, représentation produit une descendance d’œuvres collatérales à l’endroit, ou plutôt à l’envers même où la trivialité, le banal, le commun, l’usé, le rebattu ne sont jamais vulgaires. Un œuvre burlesque qui, tel une boîte à MEUH, agit par renversement et nous laisse entendre, par les trous faits dans le réel, le plus profond des meuglements arraché à la nature.
Chez Lagalla, vous allez bien voir ce que vous allez voir, un de monde réel créé par l’esprit qui envahit le monde des choses, un véritable service hospitalier à l’ambivalence, ni d’antithèse, ni de succession. Une demeure croissante où, la figure et le langage vivent, avec ravissement, leur androgynie et leur simultanéité.
Un régal heuristique continu qui nous pousse, le sourire aux lèvres, à clamer :
« LA NATURE EXISTE, C’EST RIGOLO ! »
[1] Jacques Lacan – Séminaire III
[2] Parole en nissart (langue niçoise) signifiant la mise en garde
[3] Physis kryptesthai philei – Fragments
[4] La soupe au canard, Marx Brothers, réal. Leo Mc Carey, 70 mn, 1933
EXPOSITION
21 septembre > 8 décembre 2017
Du lundi au vendredi de 13h à 17h et sur rendez-vous. Entrée libre
Le 3 bis f est fermé du 28 octobre au 5 novembre
Cette exposition s’inscrit dans le cadre de la Saison du Dessin, initié par PARÉIDOLIE.