La galerie territoires partagés sera fermée samedi 24 mars 2018, merci de votre compréhension.
Nouvelle adresse !!! 81 rue de la Loubière 13005 Marseille
Tout d’abord bonjour,
Je voulais vous écrire que l’œuvre n’est certainement pas aphone, les matériaux sont
bavards, ils blaguent et nous crachent au museau.
D’ailleurs, qui peut savoir comment fonctionnent des matériaux occupés en
permanence à se dégrader, partageant leurs intensités banales et un peu extrêmes, quelle
que soit la pâte à fromage, le scaphandre, ou un lot de chouchous à cheveux choisi.
A quel producteur de formes se fier ?
De cette intensité naît une étrange chaîne de divisions qui oscillent entre le subconscient
et une éventuelle révélation. Le désir, toujours intact, de comprendre des apparences
qui ont d’autres réalités physiques ne va pas sans un mot, telle occurrence —
une humeur, jamais corrompue, avec laquelle je m’accorde au politique.
Nous sommes tous d’eaux et d’éléments carbonés, compréhensibles parfois, vivant une
vie flamboyante et précaire dédiée, et ne serions pas tous prêts à exister à travers
l’exposition quand pourtant si.
[entracte]
Je vous renvoie à une pensée adressée à l’œuvre comme un organisme sans
énigme, accroché à la vie tranquilou, une simple distraction, peu violente.
[fin de l’entracte]
Pensons à l’œuvre d’art comme à ces grandes mini-flaques d’eau que l’on appelle des
gouttes, parfois calmes, parfois déchaînées, dans lesquelles nos nez en plus gros se
reflètent.
Si nous ne savons pas trop ce qu’est la vie, alors pourquoi un verre à sirop ou une Porsche
Cayenne devraient-ils être à nos yeux plus surprenants, je veux dire à ce degré d’onctuosité
des surgissements, des matériaux qui s’en écoulent en terme de dynamique des fluides
dont sont faites nos plus élégantes métaphores, à nous faire éprouver un degré de flexibilité
reconductible en tous domaines. La preuve !
*certains des éléments cités me l’ont été par Grégory Buchert lors d’un bon souper,
notamment le mot scaphandre.
Stéphane Bérard