Un reste de gomme sur une contre marche, une empreinte d’échafaudage dans le goudron, une tache laissée par un pneu sur le mur d’un garage ou encore des concrétions incrustées dans le calcaire d’une marche, sont autant de traces que l’on peut voir dans la ville.
Après avoir tenté un portrait de Marseille dans l’exposition « voyage sensible » en 2014, me voilà de retour sur mon territoire, cette fois-ci je le montre morcelé, éclaté. Pour cela, je me suis battue et débattue avec le noir sur le blanc du papier. De cette lutte née cette série de dessins plus ou moins apaisés, témoins de la mémoire du lieu.
Ayant eu l’intention d’évacuer le motif, je m’y vois confrontée à nouveau, paréidolie quand tu nous tiens…
F.Buadas
Françoise Buadas suit sa voie sur une étroite corniche qui sépare deux mondes. D’un coté le réel, la figuration. De l’autre l’imaginaire et l’abstraction.
Traces, sa nouvelle exposition, amène à s’interroger sur les liens ténus entre ces deux mondes. Que sont ces traces ? Sont-ce des réminiscences du réel sur notre imaginaire ? Ou est-ce l’imagination de Françoise Buadas qui marque le réel ? Finalement, le réel ne serait-il qu’un lieu de potentialités créatrices ?
Comme la mémoire d’un oiseau sur une vitre.
Pascal Préa