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    Flux & Remix

    Aurélia Jaubert nous présente ici deux séries complémentaires nourries de strates successives, flux d’images recyclées.
    L’une, numérique, présentée sous forme de photographies ; l’autre, constituée d’une matière iconographique physique et palpable, assemblée sous forme de longues bandes.Toutes deux aléatoires à leur façon.

    Dans sa série Lost in hardiskland, Aurélia Jaubert évoque le problème de l’archivage d’une technologie contemporaine et mondialisée : le numérique.
    Elle livre ici des images recréées par un outil qui a envahi le monde entier. Une mésaventure technique ordinaire, transformée en œuvre photographique.
    En 2013, elle perd pour la 2ème fois en moins de 10 ans la plupart de ses photos : une mise à jour du système a effacé la majorité de ses données informatiques. Longues années de travail anéanties en quelques secondes, l’artiste ne possède pas de doublons. Grâce à différents logiciels, quelques traces du passé ont cependant ressurgi, fantômes sous des dédales de trames, de partitions, de couches de données numériques et de lignes colorées. Une nouvelle série d’images étranges, aléatoires et autonomes en est née. Une pure abstraction mêlée à des bribes de réalisme…
    Ces photos, au départ récit individuel, créent ici de nouvelles images, de nouveaux objets.
    Longuement et attentivement sélectionnées, elles fabriquent une nouvelle histoire, un tout autre récit.

    « …En initiant, il y a plusieurs années, la série des Rebuts l’artiste n’avait qu’une idée très imprécise d’un résultat formel. Pratique intuitive, délassement en jachère, le mode d’exécution est celui d’une destruction lente et patiente qui consiste à découper en premier lieu tout un pan de sa propre vie, et de son activité, cisaillant quelques-unes de ses anciennes toiles, de ses dessins, des plans, des cartons d’invitations, des tests de ses photographies actuelles ou passées et bien d’autres supports pour les assembler en de longues bandes verticales. Leur lecture, qui se rapproche de la pellicule de cinéma, est parcellaire tant le bandeau est volontairement stratifié d’images amoindries, de lettres typographiques tronquées, perforés de trous et enluminés de rajouts de papier calque et de fils cousus. Cette trame qui plagie, en s’en méfiant, ce que l’on nommait au 19e siècle le travail de dames vient plutôt affirmer, au revers de ses grandes photographies qui font l’objet d’expositions, une sorte de surexploitation un peu bohème, poétique et décidée de la matière iconographique et d’un flux d’images à recycler, à digérer, et à reformuler à la manière d’un organisme vivant.
    (…) Cette part de métaphore autour de la confusion, du choix, du flux et du refus, nourrit l’œuvre d’Aurélia Jaubert selon le ferment de bien des pratiques contemporaines de la vidéo à la peinture contemporaine. Ses rebuts, à l’entendre bien, annoncent déjà, par le son du mot, son propos : ce rebus, qui doit être bu à nouveau, est une action nourrissante. »*

    *Texte extrait de « Rebuts » par Laurent Boudier pour Télérama.

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