MENU

  • Matthieu COSSÉ (1)
  • OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel
  • Matthieu COSSÉ


    Exposition Installation in situ Dessins
    Artiste en résidence chez OÙ

    Partenariat avec les Capucins centre d’art de Embrun et Solenn Morel Directrice.
    Dans le cadre de la foire ArtOrama et Paréïdolie Salon et Saison du Dessin
    En écho à la Fondation Ricard, le Salon Montrouge et la revue The Drawer.

    Matthieu COSSÉ
    Né en 1987, vit et travaille à Paris
    http://www.matthieucossé.com

    Expositions collectives
    2017
    «La liberté des liaisons» Centre d’Art des Capuçins, Embrun, commissariat de Solenn Morel, Eleonore False, Florent Dubois, MatthieuCossé
    «Freak Park», Villa Belleville, Paris, commissariat de Théo Mario Coppola, Bianca Bondi, Lorraine Châteaux, Matthieu Cossé, Morgan Courtois, Chevaline Corporation, Claire Dubois-Montneyraud, Paul Gounon, Angèle Guerre, François Maurin.

    2016
    «We always turn our backs to the setting sun» Chiso Gallery, Kyoto, commissariat de Vincent Romagny, Emmanuel Van der Meulen, Nicolas Chardon, Matthieu Cossé, Camila Oliveira-Fairclough
    «Nouvelles de nulle part» Centre d’Art des Capuçins, Embrun, sur une invitation de Florentine et Alexandre Lamarche-Ovize, Marion Auburtin, Jennifer Caubet, Matthieu Cossé, Ferenc Grof, Bayrol Jimenez, The Drawer.
    «Heiwata – événement 0» Cité des Arts de Montmartre, Paris, Alice Allenet, Noémie Bablet, Safouane Ben Slama, Cécile Bouffard, Julie Buffard-Moret et Raphaël Emine, Pablo Campos, Eve Chabanon,
    Emmanuelle Charneau,Gaëlle Choisne, Martin Chramosta, Matthieu Cossé, Julien Creuzet, Emile Degorce-Dumas et Hélène Garcia, Léo Dorfner, Juliette Dumas, Josquin Gouilly Frossard, Haje(Tom Lemann et Quentin Danos), Tarik Kiswanson, Paul Lahana, Éliane
    Lorthiois, Guillaume Maraud, Enzo Mianes, Laura Not, Réjean Peytavin, Louise Siffert, Julie Vacher, Lara Vallance, Mona Varichon, Allan Villavicencio,
    Cyril Zarcone.

    2014
    «Supernaturel» Fondation Ricard
    Pauline Bastard, Julie Beaufils, Neïl Beloufa, Jonathan Binet,
    Jean-Baptiste Calistru, Antonia Carrara, Matthieu Cossé, Adrien Genty,
    Damien Gouviez, Christophe Herreros, Lukas Hoffmann, Chrystele Nicot,
    Yoann Paounoff, Chloé Qenum, Nicolas Tubéry, Emile Vappereau,
    Ana Vega

    «Suddenly this overview» KGM pour Exo, 10 ter rue Bisson 75020 Paris
    Balkis island…Glen Baxter, Sophie de Bayser, Romain Cattenoz,
    Matthieu Cossé, Corentin Grossmann, Hendrik Hegray, Sophie Lamm,
    Plonk & Replonk

    Expositions personnelles
    2015
    «Vu» Appartement, 27, bis rue Jacques Louvel-Tessier 75010 Paris
    2014
    «Dessins» Anywhere Paris, 4 rue de Montmorency 75003 Paris

    °°°°°°°°°°°°°°

    Matthieu Cossé Par Pedro Morais
    Portrait de jeune artiste
    Les dessins et peintures dessinées de Matthieu Cossé sont une affirmation du caractère impur de la figuration, qu’il associe autant à l’observation transformatrice de motifs qu’à la rapidité d’un trait d’esprit caustique. S’appuyant sur le trouble du désir et sur l’anomalie irréductible des corps dans un monde ultra- efficace, il nous incite à désapprendre pour mieux regarder à l’aveugle. Il est invité par Florentine & Alexandre Lamarche-Ovize à exposer au centre d’art Les Capucins à Embrun, et a participé au 55e Salon de Montrouge en 2010.
    Combien de fois nous est-il arrivé de ne pas regarder les photos tout juste prises à l’aide d’un smartphone ? D’avoir à peine une idée des images perdues dans la fin soudaine d’un ordinateur ? L’attention est la ressource la plus rare de l’économie 2.0, selon l’analyse d’Yves Citton, codirecteur de la revue Multitudes, qui soutient le passage vers une écologie de l’attention. Pour le marketing et les sciences économiques actuelles, le niveau d’attention est devenu une ressource limitée dans un contexte de surcharge informationnelle (employant des unités de mesure et des banques de la monnaie attentionnelle). Dans ce contexte où les images prennent un caractère transitoire, la peinture assume une signification nouvelle. Les dessins et peintures de Matthieu Cossé sont souvent liés à une pratique d’observation : « Ce temps à regarder permet de me détacher de ce que je crois connaître, de ne plus reconnaître ce que je vois, d’y voir quelque chose d’autre. Je me sens proche du système digestif du regard de Philip Guston : il faut se donner le temps de s’ennuyer avec ce que nous fabriquons ». Au-delà d’une opposition simpliste entre l’accélération de la vie connectée et le temps long de la peinture, il s’agit de prendre conscience des exigences contradictoires dans lesquelles notre attention est prise, induisant hyperactivité et attention flottante. Les dessins de Matthieu Cossé semblent traduire ce trouble, donnant l’impression d’être à la fois le résultat d’un rendu automatique, sans médiation, et d’une attention redoublée au réel jusqu’à le rendre grotesque. C’est encore à Guston que l’on pense devant ce dessin d’un randonneur accablé par la pensée d’une équerre, sorte d’évocation de l’angle droit : cela signait son éloignement de l’abstraction à la fin de son cursus aux Beaux-Arts de
    Paris. En cela, il est dans la ligne d’un ras de bol vis-à-vis d’un certain « formalisme zombie » issu de protocoles néo conceptuels ou de la nostalgie moderniste. Le cadavre effroyable de la figuration bouge encore, crâne chaud et viscères dehors, rappelant de façon cyclique le caractère impur et amateur de la peinture, insoumise aux critères de goût, qui introduit l’odeur de corps imparfaits, de mauvais rêves et de désirs troubles – à l’image du travail de Trevor Shimizu, Aline Bouvy, Hendrik Hegray ou Hobbypopmuseum. Le genre du portrait a cessé de regarder le corps comme un idéal pour refléter son anomalie actuelle à l’intérieur d’un système hyper-efficace, ses défauts intraitables par la gym, le yoga et la diète bio. « J’ai réagi à un environnement de vacances où tout le monde faisait du jogging et respirait la culture fitness, se souvient-il, en dessinant leurs chiens, indifférents à tout, qui se reniflaient en permanence, comme une sorte de rétablissement de l’ordre des choses, quelque chose de sensé ». Si l’on trouve dans son travail l’humour caustique et l’outrance d’un Robert Crumb – « un artiste qui arrive à la monumentalité dans une case de BD, faisant écho au potentiel de la mémoire à changer l’échelle des choses », dit-il – issu de sa passion pour la bande dessinée, le dessin de presse et la caricature, il y a un certain classicisme mélancolique à persister dans la fonction du portrait ou du paysage. « Le sujet épuisé m’intéresse, il y a du tragique à vouloir s’emprisonner avec des problématiques que l’on s’invente. J’ai beaucoup regardé David Hockney qui est le peintre de la définition, de l’ingéniosité à circonscrire la forme – c’est à la fois sa limite et son appétit, sa façon d’être ancrée à terre », rajoute-il. Quelques traits de crayon suffisent à Matthieu Cossé pour évoquer un œil devenu un trou ou une bouche, sorte de métaphore de sa pratique qui n’établit pas de distinction entre l’observation du monde et l’imaginaire. « Il faut se forcer à être myope en dessinant, pour voir ce qui advient à l’arrivée. C’est l’instabilité permanente qui me permet de comprendre. Si l’hyperactivité d’un artiste à changer de registre est pénible à regarder, c’est que nous ressentons son angoisse, son ennui – mais le style est une construction, pas une essence, il faut donc savoir s’oublier », conclut-il.

    Share on FacebookTweet about this on TwitterGoogle+Email to someonePrint this page