Singulier pluriel, En Corps est une nage en trois dimensions. Une apnée d’espaceur en décor iconique, à corps fuyant.
Ici, la matière est encodée et toute légende est à faire soi-même. Objets de différentes provenances et à différentes destinations mettent en lumière nos réflexes harmoniques.
On voit à l’échelle l’œuvre humain : le recommencement, le tropisme et l’attachement.
Le titre de cette exposition est étayé par un accrochage se dérobant sciemment à tous les murs de l’espace d’exposition.
En Corps tient là, dans une plaisance précaire sur fond de Landscape Porn.
« Le Retour » est un assemblage allégorique autobiographique. Un nouvel amalgame parsemé de fragments d’anciens travaux choisis à dessein.
S’y trouvent : un sixième de l’Aurevoir, des éléments sectionnés de l’Amour-propre, un détail d’un portrait de Françoise, l’Âme de l’Eau et de nouveaux glyphes.
Procédant de la mise en scène d’emblèmes ordinaires, l’œuvre prend la forme générale d’un radeau symbolique émergeant d’heures sombres.
Immaculée, la structure lisse de l’installation se moule dans la lumière bleue qui inonde tout l’espace. Les blancs réfléchissent, une cosmogonie d’objets affleurent à sa surface. Mis en musique par une géométrie simple, parfois œuvres de la main, parfois objets trouvés, ils sont le manifeste de ce qui est caché : le lisible du visible.
Cette pratique est un retour aux fondamentaux pour l’artiste.
« Le Retour » est la doublure lumière de « l’Embellie » qui s’abîme en vitrine…
Ecran fabuleux qui déploie ses crans sur deux mètres cinquante de longueur, l’Embellie rapproche un peu plus du design les recherches décoratives initiées au contact du ToGu Art Club.
Isolant conducteur, sombre et magnétique, la surface de ce paravent en émulsion de bitume sur panneaux de particules capture les vibrisses d’un souffle de nuit dans sa matière noire.
L’Art Conscient d’Arthur Sirignano parcourt toutes les veines du motif humain dans un hédonisme froid. Il consiste en une méditation esthétique sur les figures d’un monde à l’étude en profondeur qui conduit l’artiste à ralentir ses pensées jusqu’à les pétrifier en formes poétiques.
De ce langage silencieux sourd l’idée que l’on s’attacherait à tout tandis que l’on ne reposerait vraiment sur rien.
Une pensée accompagnée d’un regard différent sur le principe de la dérive qui, en fait, nous pousserait dans toutes les directions…