MENU

  • Claudio Cravero
  • OMBRES
  •  

    Dans le cadre du projet de coopération Marseille / Torino, la galerie territoire partagés invite l’artiste Claudio Cravero pour une résidence / exposition

    LPM8_bleu_web

    www.claudiocravero.com

    FANTASMI

    Des maisons vacantes, inhabitées ou temporairement vides, mais qui montrent des traces.
    On n’abandonne pas radicalement un lieu sans laisser derrière nous le souvenir de soi, des signes et des objets qui nous appartiennent comme nous leur appartenons.
    Les maisons sont des carapaces, des extensions de notre corps, nous changeons d’habitation, mais nous laissons le souvenir de nous, des témoignages de notre passage.
    Une mémoire émotive qui raconte sans raconter, laissée de côté mais présente dans notre vécu, un fragment de nos souvenirs.
    Un voyage qui appartient à tous dans lequel chacun de nous peut retrouver ou reconnaître quelque chose de son propre monde.
    Des images fantasmatiques, des sentiers tracés quotidiennement par notre vécu comme des hiéroglyphes à déchiffrer dont la signification est une histoire à raconter.

    HYSTORY OF VIOLENCE

    Des corps apparemment morts, victimes de quelque violence subie dans leur propre espace domestique.
    Leur identité ? Insignifiante. Comme le suggère le choix de ne jamais montrer les visages, une pratique à partir de laquelle s’articule le démantèlement graduel des conventions traditionnelles du portrait. Mais ni la main ayant donné la mort, ni même l’arme du crime ne constituent les points focaux de la quest du photographe. Le protagoniste est plutôt la lumière: affilée et tranchante comme une lame, elle pénètre sournoise depuis un ailleurs lointain jusqu’à déchirer le voile de la peur. Pas de la mort en soi, plutôt de cette détestable indifférence à son égard, résultat d’une saturation évidente de la mort mise en scène par les médias. Dans sa qualité sérielle, History of Violence est un catalogue et en même temps une enquête disciplinée: la certitude de la fiction (il s’agit d’une mort récitée) réfracte toute l’ambiguïté du réel, c’est pourquoi la mise en scène omniprésente de la dramaturgie de la narration soulève des questions aussi bien sur la « fidélité » de la photographie dans son processus de traduction de la réalité que sur l’immutabilité de la mort en tant qu’acte. Ces clichés remplissent ainsi une double fonction : d’une part ce sont des memento mori, de l’autre ils sont stratégie de traduction, technique personnelle pour trouver un compromis avec la pensée elle-même (et la peur) de mourir.

    DSCF8401 x Marsiglia

    Share on FacebookTweet about this on TwitterGoogle+Email to someonePrint this page