Qu’entend on par Vanités ? Un souffle léger, une vapeur éphémère, la frivolité de l’esprit!
L’allégorie du passage du temps, (vaine est la vie…), de la vacuité des passions et des activités humaines. La religion chrétienne nous rappelle constamment, qu’ici bas, tout est futile et transitoire, que le péché nous guette, que la « vrai vie » est ailleurs, après…
J’ai commencé mon activité de neurologue en 1992 comme interne à l’hôpital de la Salpêtrière mais également comme « économe » de la salle de garde,  sorte de Monsieur Loyal des internes et grand ordonnateur des soirées bacchanales bucoliques et orgiaques, dans la fidèle tradition du «Plaisir des dieux ».
La jeunesse, la beauté, la puissance du sentiment d’immortalité, du « tout est possible », l’insouciance grisante … un peu comme dans la chanson de Franck Sinatra «When i was seventeen, it was a very good year ».
Puis face à cette sensation de pouvoir, apparaît progressivement le doute, la sagesse de réaliser que finalement, on ne sait pas grand chose; comme lorsqu’en 2005 je deviens l’un des spécialistes des commotions dans le sport alors que quelques mois avant je n’avais aucune connaissance sur le sujet malgré mes 15 ans d’études … « Ce que je sais c’est que je ne sais rien » chantait Jean Gabin, probablement la plus belle métaphore de la sagesse.
On découvrira des installations, mais aussi  des photographies de « nature morte hospitalière », des lieux différents dans lesquels j’ai exercé : Léopold Bellan, Institut psychiatrique Marcel Rivière, Hôpital Charcot, Prison de Fresnes…
Les résultats d’expériences et autres travaux expérimentaux avec des patients ou bien lors de mes déplacements professionnels et de mes conférences comme pour celle de Tautavel au milieu de prestigieux scientifiques, à l’esprit enfantin…
Des dessins ou peintures de patients en guise de remerciements, des portraits, une broderie qui réconfortent …
Malgré l’adage qui prévient que « vanités, vanités, tout est vanité », il m’apparait que le métier de neurologue permet parfois de guérir, plus souvent de soigner, et a donné un sens à ma vie.
Je préfère donc cette citation de 1757 plus optimiste :
«  Tout est vanité sur la terre, excepté le bien qu’on y fait. »

Jean-François Chermann