Première exposition de l’année 2019 à la galerie territoires partagés /
Une proposition de Cécile Savelli / cecilesavellileblog.wordpress.com
D’où vient le désir de formes dans la pratique de Cécile Savelli ? Quels sont ses matériaux ? Sont-ils issus de l’art, du quotidien? Peut-être des deux? Et finalement, quel est son rapport au monde ?
Le papier, la toile, mais aussi les torchons et les toiles cirées fleuries sur lesquelles elle cherche l’expérience, mais aussi le chemin, dans la ville, ses bruits, ses couleurs, ses lumières et son ciel, dessinent tout un vocabulaire que saisit l’artiste pour parler de cette frontière, de matières toujours mouvantes, entre intérieur et extérieur. L’intérieur de l’atelier permet à une pratique de révéler toute la part de sombre qui surgit, alors que l’on manipule les objets traînant là, et de projeter toutes les constructions possibles, lorsqu’un aplat bleu avec un pan d’ocre devient un prélèvement de l’espace extérieur, un pan de mur sur le ciel, lorsque des entremêlements d’un motif sous-jacent naissent des compositions où l’espace se resserre autour des figures pour leur y faire exécuter un geste. Puis, le temps s’emballant des séquences se créent, des corpus d’images, une collection de familles autonomes dont les liens s’opèrent sans autorité quelconque de l’œuvre d’art, une sorte de simplicité et d’énergie qui en fait sa force. Serait-il utile de dire ici, que c’est un art recherchant un espace-temps qui ignore l’idéologie de la perspective, la norme, les repères. Ses contraintes sont celles que crée la situation.
Lise Guéhenneux. / 2011