S’étirant sur la côte autour de Marseille, de la frontière italienne jusqu’en Espagne, le «Südwall» (Mur de la Méditerranée) a été construit pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il servait à la Wehrmacht allemande, qui occupait le territoire depuis 1943, de poste de défense contre les forces alliées. Aujourd’hui encore, on trouve des restes de bunkers, de fortifications et de stands de tir dans la ville de Marseille, le long des Calanques et de ses falaises blanches et sur les îles du Frioul.
Pour cette série, Margret Hoppe photographie ces bunkers qui, par leur matérialité et la couleur du ciment, semblent presque s’intégrer dans le paysage rocheux du littoral. Mais la série de photos du Südwall géographique et de ses traces architecturales dans le paysage se trouve complétée par une autre recherche portant sur les traces de l’histoire des exilés à Marseille.
« J’ai suivi les traces de Varian Fry et j’ai photographié les maisons à Sanary-sur-Mer où de nombreux exilés logeaient. Ici se fait le lien avec le Camp Les Milles, lieu d’internement de Lion Feuchtwanger et d’artistes plasticiens comme Karl Bodek qui ont peint les murs du réfectoire pendant leur détention. Ainsi, la série de photos sur les lieux d’exil fait écho à celle sur le Südwall; la période et le thème correspondent – mais c’est l’Histoire franco-allemande, et par là même l’Histoire conflictuelle de l’Europe, qui fait le lien. »
Margret Hoppe
Visite avec l’artiste le samedi 14 mars à 14h30
Une proposition du : Goethe-Institut et le Garage Photographie