Dans le cadre du Printemps de l’Art Contemporain 2020
Résidence / Exposition Laurent Le Forban
« BE WATER MY FRIEND »
« Empty your mind.
Be formless, shapeless like water.
Now you put water into a cup, it becomes the cup.
You put water into a bottle, it becomes the bottle.
You put water in a teapot, it becomes the teapot.
Now water can flow or it can crash.
Be water my friend. »
Bruce Lee
« Enrouler le monde autour de ses doigts comme une femme joue
avec un ruban tout en rêvant à sa fenêtre. »
Fernando Pessoa
– Oui, alors pas d’image première, d’image en soi, les choses se mêlent, se rencontrent, textes, livres, peintures, photographies, fantômes, poulpes, nuages, élastiques, …
Tout se mélange ?
– C’est ça, c’est liquide, pas de système, ça rebondit, vagues après vagues, pas de d’origine
et pas de fin…
Ce serait un mouvement, non défini, voire non définitif.
– Et prendre des images ce serait de la dérive ?
– Dans La barque silencieuse, Pascal Quignard écrit : il semble que le corps qui s’endort avant de plonger dans le sommeil, qu’il décroche. Le corps est comme une barque qui se désamarre, quitte la terre, dérive …
Pour moi prendre des photos participe du mouvement dans l’espace et de la dérive, un rêve éveillé, un flux journalier.
– Tu parlais de polypiers d’images, c’est quoi un polypier ?
– Un organisme marin, qui peut croiser l’animal, le végétal et le minéral, comme l’éponge ou le corail.
– Ça fera hop, il y aura des élastiques ?
– Ça fera hop, des élastiques tendus ou détendus qui feront flow or crash, un suspend peut être.
– Toujours les lignes ?
– Nous ne nous lasserons pas des lignes …
– Tu te baignes toujours ?
– Oui ! Tout corps immergé perd son image, redevient simple et élémentaire,
je me baigne pour ne plus avoir de visage et flotter dans l’espace…