MENU

  • Report/reportage : Street trash
  • « Cette terrifiante réalité qu’il nous est donné de vivre, et à laquelle il faut trouver une parade, une méthode pour transformer le poison en remède. Il s’agit désormais de se transformer en monstre. » Pacôme Thiellement, extrait du texte d’exposition.

    Vendredi 13 mars devait avoir lieu le vernissage de l’exposition Street Trash sur une proposition de Tank Art Space à la Friche la Belle de mai. Conformément aux mesures prises par le gouvernement, les structures du réseau Marseille Expos sont actuellement fermées. Dans ce contexte exceptionnel, nous tâcherons de maintenir un accès aux expositions de façon dématérialisée via notre rubrique : Report/reportage.

    Street Trash – Friche La Belle de Mai – Vue de l’exposition

    STREET TRASH, REPORT/REPORTAGE

    Le genre horrifique dans la sculpture et l’art contemporain.

    L’exposition réunit des œuvres et des artistes qui partagent l’univers esthétique de la culture gore, grotesque et post apocalyptique, à l’image du film éponyme : Street Trash, de Jim Muro (1987). Le film est actuellement accessible via Google Drive ici grâce à l’initiative de Tank Art Space.

    Estrid Lutz – Deep Water Snake Cable Porn, 2019 – Street Trash – Friche La Belle de Mai

    ➔ PROPOS CURATORIAL

    [Extrait du dossier de presse de l’exposition]

    Street trash est un film culte américain « burlesquo-gore » de série B, réalisé par Jim Muro, sorti en 1987. Le scénario se déroule en banlieue New-Yorkaise où se confrontent une communauté de parias vivant dans une casse automobile face à des mafieux, un justicier pas très habile et des commerçants sans vergognes.

    Ce groupe d’individus affreux, sales et méchants sont touchés par un fléau : le Viper, une gnole frelatée très convoitée qui décape de l’intérieur et transforme celui qui la boit en ramassis de matière organique multicolore et dégoulinante.

    Plusieurs éléments marquants dans le film nourrissent le projet d’exposition : le contexte global aux accents post-apolyptique, où vivent les exclus d’une société en crise, dans une atmosphère sale et polluée entre aujourd’hui en résonance avec les théories liées à l’Anthropocène. Préoccupation que l’on retrouve au centre de beaucoup des pratiques des artistes présentés dans l’exposition.

    L’esthétique du décor de champ de ruines automobile où ses habitants y ont bâti non sans créativité un bidonville agrémenté d’un trône et autres accessoires macabres en agrégat offre une source inépuisable de matériaux pauvres que l’on retrouve employés dans le champs de la sculpture.

    Michel Gouéry – Narativitélé, 2019 – Street Trash – Friche La Belle de Mai

    Les effets spéciaux des corps en métamorphose qui, contrairement aux autres films gores, apportent ici une touche légère voire absurde au genre. En effet, le sang y à été remplacé (pour échapper à la censure) par différents fluides colorés ce qui provoque de vrais feux d’artifice organiques et des geysers de latex multicolore. Cette jovialité brutale se rapproche de certaines pratiques artistiques qui n’hésitent pas s’approprier les techniques des effets spéciaux artisanaux et DIY.

    Ugo Schiavi – The present is the key to the past is the key to the future, I, II, III, 2020 (Détail) – Street Trash – Friche La Belle de Mai

    Marseille, si l’on fait le parallèle, est comme certaines banlieues de New York des années 80, une ville où les déchets, la pollution et la pauvreté offriraient un décor idéal pour un film tel que Street Trash. Ce contexte singulier inspire depuis longtemps et a par ailleurs fait émerger des artistes Marseillais comme César, Richard Basquié ou Anita Molinero…

    L’exposition a pour but de rassembler dans une scénographie sombre et inquiétante des oeuvres d’artistes contemporains qui, par leurs formes, leurs matériaux et leur esthétique partagent cette fascination jouissive pour ce qui fait peur, répugne ou traumatise mais qui pourtant subliment les matières pauvres et délaissées.

    ➔ Lire la suite du Dossier de presse ST

    Artistes :  Sylvie Auvray, Alexandre Bavard, Michel Blazy, Mathis Collins, Johan Creten, Mimosa Echard, Daniel Firman, Julien Goniche, Michel Gouéry, Amandine Guruceaga, Agata Ingarden, John Isaacs, Renaud Jerez, Jed Kirby, Hugo L’ahelec, Arnaud Labelle-Rojoux, Estrid Lutz, Anita Molinero, Elsa Sahal, Maxime Sanchez, Ugo Schiavi, Jim Shaw, Anne Wenzel.

    MÉDIAS
    Vous pouvez visionner le film Street Trash de Jim Muro (1987) via Google Drive ici.
    Article à lire : En revenant de l’expo.

    Tank Art Space est une structure de production d’art contemporain et un espace de diffusion à Marseille créé en 2014 par Amandine Guruceaga et Benjamin Marianne.

    Share on FacebookTweet about this on TwitterGoogle+Email to someonePrint this page
    Tags: ,