Pouvez-vous nous résumer vos missions ?
Responsable du lieu, de sa programmation et de ses orientations, je suis commissaire de la majorité des expositions, en solo ou en invitant des commissaires associés.
Quel chemin vous a conduit à l’art contemporain ?
Très intéressée par l’art contemporain, j’ai choisi en 2000 de poursuivre un parcours déjà commencé en histoire de l’art en abordant plus précisément la création contemporaine. J’ai parallèlement entamé un cursus universitaire en arts plastiques, afin de l’approcher aussi sous un autre angle. Titulaire d’une licence, j’ai alors décidé de bifurquer vers la médiation culturelle : mon intention était d’ouvrir ces démarches, pour moi porteuses de sens, à des publics élargis.
Quelques mots sur la relation qui se crée entre vous et les artistes ?
C’est une relation privilégiée, une écoute et une attention réciproques, qui vont crescendo au fur et à mesure de l’évolution du projet, et qui reposent avant tout sur le respect et la compréhension du travail et des intentions de l’artiste, en adéquation avec les objectifs de départ.
C’est ce qui se construit à cet endroit qui nourrit le projet, qui est plus important que l’aboutissement.
Quelle oeuvre emporteriez-vous sur une île déserte ?
De Tadashi Kawamata : Nest
Quel rituel vous manque quotidiennement en cette période si particulière de confinement ?
L’exposition en cours a été brutalement interrompue, alors qu’elle suscitait de nombreuses visites. C’est bien entendu très frustrant. Encore plus frustrant, avoir dû renoncer à ces moments où, en cours d’exposition et en-dehors des heures d’ouverture au public, je parcours l’espace en solitaire. C’est là que je prends pleinement conscience de l’harmonie atteinte, mais aussi de ce qui aurait pu être amélioré – généralement d’un point de vue matériel – de la cohérence du dialogue instauré entre les œuvres, entre les différents espaces, d’infimes détails qui n’en finissent pas de se dévoiler, petit à petit. Ce qui me conforte dans les décisions prises lors du montage et dans la relation instaurée avec l’artiste, mais aussi me permet un regard plus distancié et critique. Ce sont des moments à la fois intimes et souvent jubilatoires, fugaces et profonds.