Pouvez-vous nous résumer vos missions ?
Quel chemin vous a conduit à l’art contemporain ?
Ce n’est pas un parcours linéaire, comme souvent j’imagine, parce qu’une fois sorti des Beaux-Arts de Marseille Luminy, je me suis éloigné de l’art au profit de la scénographie, du cinéma, du théâtre. Ce n’est que plus tard en créant un lieu d’art à Paris (Naxos Bobine) et notamment à travers la programmation d’événements que l’art contemporain est réapparu. Bien qu’il y ait toujours eu une création, des expositions, des collaborations, des commissariats celles ci-étaient comme souvent remisées au second plan du fait de la nécessité de la vie quotidienne. C’est le projet Dos Mares qui marque un changement radical, une plongée délibérée dans l’art contemporain à plein temps, et j’aime vraiment ça.
Quelques mots sur la relation qui se crée entre vous et les artistes ?
Je crois qu’il est important de distinguer la relation amicale qu’on peut avoir avec un.e artiste de la relation professionnelle. Lorsque je travaille au suivi critique avec un.e artiste il ne peut y avoir de place pour une relation amicale. Quand il s’agit d’analyser le positionnement de l’artiste et l’aider à y voir plus clair, à lever des doutes et cibler l’endroit exact où se situe sa singularité la relation amicale ne peut venir s’y glisser sinon à risquer une complaisance fatale. J’ai beaucoup de mal avec la malhonnêteté du copinage, le manque d’intégrité et l’injustice en général.
Je ne suis pas certain d’emporter une œuvre sur une île déserte… mais peut être alors Œuvre d’Edouard Levé pour tenter de réaliser ce qui ne l’a pas été ou d’allonger la liste.
Quel rituel vous manque quotidiennement en cette période si particulière de confinement ?
Je dois dire que ce confinement ne me prive pas énormément. Je ne suis pas employé (je ne l’ai jamais été de ma vie) et je n’ai pas de planning régulier. La seule chose et pas la moindre est le rapport humain, être en face ou à coté des gens. C’est drôle comme l’image même animée et en direct de quelqu’un ne suffit pas, au passage l’écran capture quelque chose de la relation. Ça ressemble mais il manque quelque chose. Rien ne remplace le fait de partager le même espace, de se sentir.