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  • Stéphane Salles-Abarca, fondateur du Cabinet d Ulysse
  • Pouvez-vous nous résumer vos missions ?

    Le terme mission n’est pas forcément approprié au travail du galeriste, qui est un indépendant. Cependant, si on l’entend au sens de l’action de propager une religion par exemple, j’avoue que cette idée me plait, et que cette mission (la diffusion de l’art contemporain) qui s’apparente parfois à un sacerdoce, est celle qui remplit mes journées. Je suis un marchand d’art. Dans ce but, je cherche à développer mon réseau de collectionneurs, et je communique, tel un stratège, pour que la galerie acquière le plus de visibilité possible, et ainsi promouvoir le travail des artistes que j’accompagne. Ceci est primordial, surtout pour une galerie qui n’est pas à Paris. Je reçois les visiteurs. Je suis le porte-parole de l’artiste, mais pas uniquement puisque ma voix se mêle à la sienne, pour la compléter ou la replacer dans le contexte plus général de l’art contemporain, mais aussi de l’histoire de l’art. J’essaie d’accompagner une rencontre intime entre le visiteur, le collectionneur et une oeuvre d’art, par mes mots quand c’est nécessaire, ou seulement par une atmosphère. Je suis aussi le régisseur, j’installe les oeuvres. C’est une partie de mon travail que j’apprécie beaucoup, pour avoir exercé longtemps cette fonction par le passé. Et je suis le curator, c’est aussi un aspect qui me passionne. J’ai fait appel une fois à une curatrice, en décembre dernier, et j’avoue m’être senti frustré, presque dépossédé.

    Quel chemin vous a conduit à l’art contemporain ?

    Une rencontre. Enfant, j’ai visité avec mes parents le musée Dali à Figuerras, en Espagne, puis découvert sa maison à Cadaqués. Ce fut pour moi une fascination totale, et un déclic. Une porte s’est ouverte. Je me suis procuré très vite tous les livres, les catalogues, mais aussi les enregistrements, sur l’artiste, puis tout ce qui concernait le surréalisme, jusqu’à lire le manifeste du surréalisme. La porte ne s’est jamais refermée, j’étais entré dans le monde de l’art.

    Quelques mots sur la relation qui se crée entre vous et les artistes ?

    C’est une relation de confiance, dans les deux sens. La confiance du galeriste envers une oeuvre, mais aussi celle dont témoigne l’artiste envers celui qui va le représenter.

    Quelle oeuvre emporteriez-vous sur une île déserte ?

    Un tableau qui me représente moi, enfant (je dois avoir quatre ans sur le tableau), avec ma mère, qui est décédée l’an dernier.

    Quel rituel vous manque quotidiennement en cette période si particulière de confinement ?

    Je ne sais pas trop… Peut-être le fait d’ouvrir le rideau métallique, lorsque j’arrive, le matin, ou de boire le premier café. Je n’ai pas vraiment de rituel en réalité.

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