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  • Alain Bublex, Alain Rivière, Catrin Bolt, Chloé Quenum, Dora Garcia, Michel Verjux, Nashashibi/Skaer
  • Prendre la porte et faire le mur
  • Nashashibi/Skaer, Flash in the Metropolitan, 2006. Courtesy les artistes; doggerfisher, Edimbourg, LUX, Londres

    Prendre la porte et faire le mur
    Saâdane Afif, Catrin Bolt, Alain Bublex, Dora Garcia, Simon Dybbroe Moeller, Nashashibi/Skaer, Philippe Parreno, Chloé Quenum, Alain Rivière, Michel Verjux
    Commissariat Florence Ostende

    Pour la dernière exposition du FRAC avant sa réouverture en 2012, Florence Ostende, commissaire invitée, nous invite à nous interroger sur la nature et les enjeux de l’exposition.

    « Une porte, des murs, une exposition… ou comment des artistes transforment celle-ci en matériau de travail. À partir d’œuvres de la collection du FRAC et de pièces produites ou empruntées pour l’occasion, Prendre la porte et faire le mur explore le potentiel de l’espace d’exposition : ses fantasmes, ses anecdotes, ses humeurs, ses transgressions, son insoumission.

    Qu’attendre d’une exposition aujourd’hui ? On dit souvent qu’elle vient cristalliser la fin d’un mouvement artistique, consacrer une tendance, arrêter l’œuvre dans le temps. Pourquoi ne pas imaginer l’inverse, plutôt que la fin le point de départ, un espace de tous les possibles.

    L’espace d’exposition n’a pas toujours été le « cube blanc » que nous connaissons aujourd’hui. Des premières églises aux Salons du XIXe siècle en passant par les foires ambulantes et l’art dans l’espace public, sa forme n’a cessé de changer. Sa fonction, en revanche, est restée sensiblement la même : instaurer un cadre, un ordre, une organisation d’objets, une représentation agencée du monde, parfois au service d’une idéologie. Le musée incarne ce cadre par excellence, une boîte fermée, coupée du monde extérieur. Au cours du XXe siècle, les artistes inventent de nombreux musées imaginaires – une façon de faire imploser les murs, de dépasser les limites (rappelant ainsi les débordements du tableau qui hantent l’histoire de l’art). Avec l’apparition du « cube blanc », la relation des artistes à l’exposition se radicalise, surtout à partir des années 1960. Ils s’en emparent comme d’un véritable médium, un matériau de travail à même de révéler les propriétés, voire les défaillances structurelles et conceptuelles du lieu. Les frontières entre l’œuvre et l’espace de monstration deviennent alors de plus en plus difficiles à distinguer.

    Il semble qu’un glissement se soit opéré ces vingt dernières années : l’exposition en tant que matériau de travail ne serait plus seulement le sujet de l’œuvre mais aussi son image fantasmée, un espace de projection, réceptacle de fictions, de jeux, de rêves, de perturbations. Cette proposition tente de mettre en lumière ce phénomène qui n’aurait sans doute pu avoir lieu si le « cube blanc » n’avait pas été identifié au préalable en tant que possible surface de subversion. Mobilier, éclairage, qualités architecturales et humaines du lieu, tout s’exploite. Les œuvres manipulent le temps de l’exposition : ce qui vient avant (le projet, la maquette, le montage mental, le rêve), pendant (le parcours, les déplacements, les émotions), après (les interprétations fictives, les commentaires, les souvenirs). Prendre la porte et faire le mur matérialise le fantasme d’un espace déchargé de tout système de croyance, sans attente et sans espoir. […] »
    Florence Ostende

    Prendre la porte et faire le mur donnera lieu à la publication d’un journal fin 2010.

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