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  • Guillermo Moncayo Barbarosa, Jane Antoniotti, Marie-Lou Meens, Maxime Parodi
  • LA MOINDRE CAUSE
  • © Jane Antoniotti

    LA MOINDRE CAUSE
    En partenariat avec l’École Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence
    A l’occasion de l’Ouverture des Ateliers d’Artistes organisée par le Château de Servières

    Jane Antoniotti
    Pendant son cursus à l’Ecole Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence, Jane Antoniotti a toujours favorisé la transdisciplinarité. Si son travail s’articule principalement autour de la notion de sculpture, elle utilise également la programmation, l’installation, la photographie ou bien encore l’édition.

    C’est autour de l’objet du quotidien qu’elle développe sa réflexion. Un quotidien qu’on pourrait presque qualifier de ménager, issu de son intérieur, dans lequel elle pioche allègrement matériaux et inspirations. C’est toujours de façon ludique et non sans un certain humour, par des gestes simples de détournement et de reproduction, qu’elle tente d’amener une certaine poésie dans ce quotidien qu’elle juge parfois trop pesant.
    Mon appareil photo, c’est ma baguette magique. Avec lui, je joue un peu à l’alchimiste. Ces petits objets anodins, tellement identifiables d’habitude, je les rend « monstrueux » grâce à la photographie. Le changement d’échelle apporte de nouvelles qualités à ces assemblages plutôt simplistes: une véritable force picturale se dégage des compositions colorées mais c’est surtout l’étrangeté des matériaux qui, ici, devient intéressante. Ces objets insignifiants, par la photographie, acquièrent une dimension presque monumentale. L’objet en lui-même devient alors secondaire, c’est le tirage photographique qui fait acte de pièce.

    Marie-Lou Meens
    De Marie-Lou MEENS, on dira d’abord qu’elle est têtue dans son approche artistique. Depuis plusieurs années elle s’obstine à exposer au public un art qui reprend toute sa culture du costume. Dans ses œuvres, elle reproduit et met en scène des costumes portés par des personnages de fiction ; elle est inspirée par la pratique sociale du Cosplay (un rite de jeux costumés qui se réfère souvent à l’univers du manga  et ses réappropriations) qu’elle pratique depuis longtemps. Par ses incarnations, elle apporte sa propre culture fictionnelle dans l’histoire de l’art. Cette ex-étudiante de l’école supérieure d’art d’Aix-en-Provence utilise l’univers du travestissement à des fins de ré-interprétations, de réadaptations d’œuvres d’art.
    Dans l’exposition La Moindre Cause, l’artiste vous présente une relecture de la fameuse Cène de Vinci. Dans ce diaporama, tous les personnages, originellement des hommes, sont interprétés par elle-même, dans le déguisement de la Fée issue du célèbre La Belle et la Bête de Disney. Par des jeux de transparence et de flou l’image prend vie, s’anime d’un relief où présence et absence font vibrer autrement la surface picturale tiraillée entre des tons laiteux, au bord de la disparition . Et un rythme l’anime, avec sa lenteur, sa parcimonie, sa rareté. Dans le contexte de La Moindre Cause, l’imaginaire de la pièce est un regard psychanalytique, et même autobiographique, sur l’auteur et son rapport à l’art contemporain. À travers un mouvement hypnotique, elle propose une mise en lumière de la culture du travestissement inscrite dans l’histoire, entre hier, aujourd’hui, et un temps suspendu, déréglé.

    Maxime Parodi
    La fiction m’offre un vaste terrain d’exploration, de la littérature au cinéma…
    Par le biais du dessin et des maladresses qui en découlent – décors parfois esquissés, style qui fait écho à la bande dessinée… -, je m’intègre dans des scènes de films pour lesquels je nourris une certaine affection.
    Ma projection en leur sein entraîne parfois une modification dans la composition de la scène mais il m’arrive également de m’y glisser sans entraîner le moindre changement, comme si j’y avais toujours été présent. En aucune façon, je ne prends la place d’un autre personnage. Je m’efforce toujours d’y trouver la mienne, dans l’image comme dans la narration. Cette démarche découle d’une réelle volonté de ne pas rester simple spectateur, mais d’entraîner aussi une réflexion sur la frontière entre personne et personnage : où finit l’un, où commence l’autre. Il s’agit aussi de voir jusqu’où on peut interagir avec la création d’un autre.
    A travers la video et la photographie, je développe un travail qui interroge dans son ensemble la place qu’occupe l’individu dans son milieu hyper-urbain contemporain, et, en même temps, le phénomène de construction du « réel » qui s’opère au travers des médias de communication.
    Concrètement, la flânerie et la dérive sont des notions essentielles à ma démarche artistique. C’est souvent à partir de cette forme de déplacement que s’élabore la construction du sens qui sous-tend mes images, et c’est à travers les fragments du réel, que je saisis de façon presque documentaire, que se constituent les micro événements et les micro fictions qui constituent l’ensemble de mon travail.
    Mes vidéos ont un rapport étroit avec l’étirement du temps, la durée et  l’attente de l’événement, lequel n’arrive jamais sous la forme spectaculaire à laquelle nous a habitué le cinema. Cependant dans la plupart de mes vidéos et photographies, il y a une référence forte au cinema, que ce soit à son dispositif physique, à sa structure narrative ou à ses codes emblématiques.

    Guillermo Moncayo Barbarosa
    Le phénomène de construction du réel dans une société implique forcément une partie non négligeable d’imaginaire dans sa constitution. En cela le cinéma a joué un rôle fondamental en ce qui concerne la société moderne occidentale, dans la mesure où il a produit tout au long du XX siècle l’image que nous avons de nous mêmes en tant qu’individus et en tant que groupe social. On pourrait presque dire que le cinéma a réussi à penser et à rêver à notre place. C’est précisément ce phénomène de substitution à la pensée humaine, opéré par le cinema, qu’il m’intéresse d’explorer dans mon travail.

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