Dans le cadre du Séminaire International Représenter l’Humanitarisme qui a lieu les 23-24 septembre 2015 au MUCEM – Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée.
https://sexualhumanitarianism.
Soirée conviviale avec buffet dinatoire en présence du réalisateur-ethnologue Nicola Mai.
Avant-première de TRAVEL la nouvelle ethnofiction de Nicola Mai. En écho à Samira (installation qui a été montrée dans l’« Antiatlas des frontières » à la compagnie en 2014), Travel est le second volet du projet Emborders de Nicola Mai.
Le Projet Emborders – étudier les frontières biographiques humanitaires
Les dispositifs qui donnent accès à la protection humanitaire et à l’asile politique fonctionnent comme des frontières biographiques, donnant (ou refusant souvent) l’accès aux droits de l’homme et au marché du travail sur la base de discours standardisés de victimisation et vulnérabilité.
Au cours des trente dernières années, les flux migratoires se sont accrus et diversifiés et les politiques néolibérales ont inclus le genre et la sexualité parmi les critères d’éligibilité à la protection humanitaire, tout en restreignant l’accès aux marchés du travail dans le Nord.
Le projet Emborders compares l’impact des interventions humanitaires ciblant les migrants travailleurs sexuels et les minorités sexuelles en demande d’asile au Royaume-Uni (Londres) et en France (Marseille/Paris) grâce à la réalisation de 100 entretiens semi directifs et de deux films ethnofictions expérimentales.
L’approche méthodologique: l’ethnofiction comme outil de récherche:
Les deux ethnofictions Samira et Travel mettent en scène, respectivement les trajectoires de vie de deux migrants, un transsexuel Algérien (Karim) et une femme Nigériane (Pauline) qui travaillent dans l’industries sexuelle et qui on obtenu la protection humanitaire en France.
En mobilisant des acteurs et un dispositif cinématographique les deux ethnofictions mettent en scène l’observation ethnographique et les conditions de vie de deux vrais personnes qui ont participé à la recherche et représentent des typologies socio-anthropologiques.
Samira et Travel juxtaposent sur deux écrans les versions et récits multiples de soi qui se produisent dans des situations, relations et décors différents : l’observation ethnographique, la visite médicale, l’entretien à l’OPFRA (Office Français Pour la Protection des Réfugiés et Apatrides).
Chaque situation met en évidence des aspects parfois consonants parfois contradictoires de la subjectivité et de l’histoire des deux personnages. Le but n’est pas de montrer qu’ils mentent.
Au contraire, chaque version de soi est authentique, démontrant que toute subjectivité est incohérente et que le vrai privilège est de n’avoir pas besoin d’être vérifié, évalué, reconnu et cru par rapport aux frontières biographiques qui sont mises en ouvre par les dispositifs de protection humanitaire.
Nicola Mai est sociologue et réalisateur, professeur de Sociologie et Etudes migratoires à l’University Kingston London. Ses publications universitaires et ses films ont pour objet les expériences et perspectives des migrants qui vendent leur corps et leur amour, insérés dans l’industrie globalisée du sexe pour vivre leurs vies. A travers des ethnofictions expérimentales et des résultats de recherches inédites, Nicola Mai met en cause les politiques qui lisent forcément la migration liée au travail sexuel en termes de trafics, tout en portant l’accent sur la complexité ambivalente des dynamiques d’exploitation et d’auto-affirmation qui sont en jeu. Dans sa Sex Work Trilogy, il explore différentes expériences de rencontres entre la migration et l’industrie du sexe.
En 2014 et 2015, Nicola est au Laboratoire Méditerranéen de Sociologie (LAMES, MMSH/Aix-Marseille Université), de façon à y réaliser le projetEmborders, comparant l’impact des interventions humanitaires ciblant les migrants travailleurs sexuels et les minorités sexuelles en demande d’asile au Royaume-Uni (Londres) et en France (Marseille/Paris) grâce à des protocoles de recherche ciblés et la réalisation de films expérimentaux.
Nicola Mai est « étoile montante » du Fonds A*Midex 2013 qui a le bout d’attirer, soutenir de jeunes scientifiques reconnus comme prometteurs et leur donner les financements nécessaires et un environnement propice au développement de leurs travaux, tel est l’enjeu auquel répond le fonds Etoiles Montantes d’A*MIDEX
Pour plus d’informations : Voir sur la page de Travel sur le site de société de production Anamorphose :