Après les expositions Sur la route au Frac Bretagne en 2015, C’est à vous de voir… à l’Espace de l’Art Concret et Sempervivum à la Fondation Maeght en 2016-2017, le Frac accueille le quatrième et dernier volet de l’exposition consacrée à Pascal Pinaud, sous le titre Parasite Paradise.
Quatre expositions pensées en relation l’une avec l’autre, tout en déclinant chacune un projet spécifique adapté au lieu, à son architecture, son histoire, avec l’idée de réinterpréter, de rejouer les relations entre les œuvres et entre les expositions, comme autant de partitions différentes.
« J’aime accrocher mon travail parce qu’aujourd’hui, chaque exposition est l’occasion d’un projet à part entière, une tentative d’éprouver une des limites du territoire dans lequel j’opère, en tout cas ce qui me paraît en être une au moment où l’on me propose d’exposer dans un lieu. Si l’on voulait résumer, la question qui se pose serait celle-ci : Jusqu’où s’étend l’activité d’un peintre ? Mes expositions y répondent en même temps qu’elles agrandissent le terrain que couvre ladite activité. En 1994, j’ai tenté une mise en rapport entre le mur où étaient accrochés deux de mes séries et le sol que j’avais recouvert entièrement jusqu’aux plinthes de tapis de différents styles et qui se superposaient par endroits. Pour voir les tableaux, il fallait fouler les tapis. Le rapport de ces deux actions exprimait pour moi une formulation possible des limites que ma pratique rencontrait à ce moment-là. Depuis, je conçois pour mes expositions des pièces dont je dirais qu’elles proviennent des banlieues du tableau et qui interrogent, lorsque je les mets en regard dans un même espace, les conditions dans lesquelles je produis ces tableaux.
C’est ainsi qu’ont été conçus le Mur à méditer de profil et les Moulins à prières. Ce sont des objets faits pour régler la focale du regard sur mes peintures, peut-être pour la contrarier. En tout cas ce sont des trous de serrure mentaux par lesquels j’impose un regard sur mes pièces ».
Pascal Pinaud
Serial Painter, éditions Mamco, Genève, 2014.