LASSIE est un duo de deux plasticiennes, Marianne Plo et Violaine Sallenave, créé en 2005.
Nous explorons l’idée du spectacle, du spectaculaire en fabricant tous les outils de notre starification, musique, texte de chansons, chorégraphie, vidéos, clips… LASSIE est une démonstration de liberté artistique, où nous nous détachons d’une justification par le sens pour arriver à une cohérence clownesque.
Notre proposition effectuée avec le plus grand sérieux met en évidence l’aspect grotesque de la prestation, et du professionnalisme par extension. C’est la lutte du plaisir et de l’audace contre la triste évidence du monde du spectacle et de ses modèles formatés. Le glamour inachevé de LASSIE conduit à une bataille pathétique pour accéder à ces modèles tant désirés. C’est toute l’ambiguïté de la proposition. “Il n’y a pas de sens manifestement …” est une chanson étendard qui appuie notre position d’artiste. C’est une proclamation active et virulente de: “je ne sais pas ce que je fais”, une position tenable dans un monde où l’ordre et le sens donné par les artistes est totalement fortuit.
Ainsi, le moteur de LASSIE est une donnée simple et désuète, la recherche du plaisir dans le faire et dans la vanité de la monstration. LASSIE affine une identité sonore, parfois abstraite par ses rythmiques confuses et ses textes burlesques et sombres … Computing Variété Démuselée.
« De soumission et de désir, elles racontent des générations d’histoire, des figures de styles du verbe déchu, et dans une pure passivité, Lassie prend les valeurs par le bas. C’est un bovarysme empirique, des contes chromatiques pour des générations de petites averties. C’est le sombre passé des systèmes féminins qui se profile à l’horizon. Elles s’épuisent sous des masques, chantent par terre, lovent leurs voix, et se latent dans une dernière trajectoire en dissolvant sur leurs reins, une manière de repentir. Lassie s’endimanche d’habit gay ou ultra sexy, elles sont sexistes et se vautrent dans la pureté. Lassie conditionne son public à une forme d’art. Faut-il laisser sur son corps la trace de son ambition ? Des guillemets les séparent de ce qu’on appelle une nouvelle génération de pute. »
Cécile Nogues